LE TOULOUSAIN EMPRUNTE MON TOUTOU A DEJA SEDUIT 114 000 UTILISATEURS
Après avoir terminé ses études de marketing à l'IAE de Montpellier, Thibaut Pfeiffer est parti travailler à Londres en 2006. Spécialiste en marketing digital chez Publicis puis directeur clientèle digital chez l'agence média Omnicom pendant plus de trois ans, c'est finalement le désir d'entreprendre qui a pris le dessus. Une aventure qui puise son origine dans sa passion pour les chiens et qu'il a préféré commencer en France, notamment à cause de la future mise en place du Brexit.
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"Je suis revenu en France pour faire ce projet qui au départ, est venu d'une idée avec une amie (la co-fondatrice Eleanor Stanton). Nous étions tous les deux frustrés de ne pas avoir de chien et nous nous sommes dits que nous allions emprunter ceux des voisins. Puis nous avons réalisé que cela pourrait rendre service aux propriétaires et nous avons mûri cette idée", raconte Thibaut Pfeiffer, le co-fondateur d'Emprunte mon toutou.
LA GARDE, LE PROBLÈME NUMÉRO 1
Il commence les premiers tests durant l'été 2016, à Montpellier, avant de poursuivre l'expérimentation à Toulouse.
"J'ai commencé en rencontrant des gens dans les parcs. Je mettais en relation des propriétaires et des personnes que j'avais trouvés sur Facebook qui se proposaient de garder les chiens. J'ai fait ça avec une quarantaine de personnes, en faisant moi-même l'entremetteur entre les maîtres et les emprunteurs", explique l'entrepreneur.
Suite à la réussite des tests, le duo décide de créer une plateforme. Pour ce faire, l'équipe procède à une étude de marché qui révèle le potentiel du projet et la réponse qu'il peut apporter aux besoins des maîtres et maîtresses de chiens.
"Nous nous sommes rendus compte qu'il y a 18 millions de personnes en France qui veulent adopter un chien mais qui ne peuvent pas. De plus, il y a 7,4 millions de chiens et pour 90% de leurs propriétaires, la garde est le problème numéro un. Il y avait donc certainement du potentiel et nous avons passé six mois à développer la plateforme pour la lancer en mars 2017".
UN SITE DE RENCONTRES POUR LES AMOUREUX DES
CHIENS
La plateforme Emprunte mon toutou (dont le site a officiellement été mis en ligne en mars 2019 pour Toulouse avant une ouverture nationale en juin) est construite comme un site de rencontres avec d'un côté, le profil des chiens et de l'autre, le profil des emprunteurs.
Les usagers s'inscrivent gratuitement pour avoir accès aux profils des bénévoles et voir si certains leur plaisent. C'est lorsque les propriétaires veulent entrer en contact que le paiement d'un abonnement est demandé (40 euros par an). Un investissement qui leur permettra de faire garder leur animal autant de temps et de fois qu'ils le désirent.
"Quand le propriétaire crée son profil, il crée aussi le profil du chien. Il faut qu'il le décrive et qu'il parle de son caractère. Par exemple, s'il est gentil avec les enfants, s'il se comporte bien avec d'éventuels autres chiens ou chats, ce dont il a besoin etc. Il doit aussi préciser la durée de la garde, s'il a besoin d'un week-end ou sur des longues périodes. En suite, il accède à la liste des personnes qui sont inscrites et un algorithme va matcher avec celles qui sont les plus appropriées selon ce qu'il a mis sur votre profil", précise Thibaut Pfeiffer.
UNE LEVÉE DE FONDS POUR RECRUTER DU PERSONNEL
Si tout se passe bien après le premier contact via la messagerie, une promenade est organisée pour que le chien s'habitue à la personne et lorsque le maître et le chien sont prêts, ce dernier peut être confié. Par ailleurs, il revient au propriétaire de l'animal d'apporter tout ce dont il a besoin (panier, jouets, croquettes, etc).
"Ce que nous avons en plus, ce sont toutes les assurances. Nous avons une assurance vétérinaire en cas de problème pendant une garde, une assistance vétérinaire par téléphone 24h/24 et l'assurance dommages chez la personne qui s'occupe du chien s'il casse quelque chose. Et enfin l'assurance responsabilité civile qui couvre le chien après un accident ou dommage quelconque".
Quant aux profils des bénévoles, le co-fondateur précise qu'il y a "50% d'étudiants mais également des familles avec des enfants jeunes qui désirent un chien mais passent par la plateforme au vu des trop grandes responsabilités qu'une adoption demande". Enfin, parmi les plus actifs sur le site, on retrouve les retraités ex-propriétaires. Selon l'entrepreneur "1 500 à 2 500 personnes de plus par semaines s'inscrivent. En 2018, nous sommes passés de 15 000 membres à 76 000 en France". En ajoutant les membres en Belgique et en Suisse, la startup a déjà conquis 114 000 utilisateurs.
Pour développer cette communauté, la jeune entreprise vient de réaliser une levée de fonds de 600 000 euros. Une opération qui va également permettre aux cofondateurs de recruter trois personnes. L'objectif pour fin 2019 est de passer à 260 000 membres, et à plus de 500 000 fin 2020.