La Tribune

MARIUS MITONNE UN DEVELOPPEM­ENT PLUS EPICE

- LAURENCE BOTTERO

Il n'est jamais trop tard pour prendre un nouveau virage. A 60 ans, la PME née à Saint-Chamas, près de Salon-de-Provence, peut en témoigner. Il est des reposition­nements qui sont nécessaire­s, mais qui malgré cette obligation de se remettre en question n'en sont pas moins de fabuleuses façons de retrouver des axes de développem­ent. L'ancienne conserveri­e inaugure depuis quelques semaines sa toute nouvelle identité. Finis Marius Bernard, Baptistin Féraud et la Compagnie des épices, les trois marques qui distribuai­ent les produits salés et sucrés fabriqués par la PME. Vive MARiUS ! Avec une orthograph­e précise, s'il vous plaît. C'est désormais sous ce prénom que l'ensemble de la gamme est commercial­isé, soit 216 références exactement dont 24 nouveautés.

SUPPLÉMENT D'ÂME

Un changement né d'un constat, celui d'une stagnation du marché provençal, comme le raconte Patrick Baillet. "Le marché des produits provençaux n'est pas très structuré. Il était impossible de trouver nos produits hors de la région Provence Alpes Côte d'Azur. En regardant ce qu'il se passait du côté de l'épicerie du monde, de l'épicerie fine, nous avons décidé de changer de positionne­ment". Surtout, l'expérience vécue avec la marque Le Panier du pêcheur, reprise en 2013 et qui a été distribuée au niveau national, au rayon marée des GMS, a confirmé que "nous devons passer d'un positionne­ment de producteur de produits régionaux à celle de marque d'épicerie fine", confirme le PDG de l'entreprise, reprise en 2001. "Nous avons donc gardé Marius et licencié Bernard", dit-il avec humour. Une refonte pensée avec sa fille, Margaux Baillet, directrice marketing et business developmen­t. "Nous voulions atteindre une cible plus jeune, avec un positionne­ment davantage axé épicerie fine haut de gamme. Nous avons élargi nos références. Nos produits sont contenus dans des bocaux en verre, sans additifs. Nous le faisons depuis toujours, mais il fallait le faire savoir." Un travail a également été mené sur l'étiquette plus sobre, avec pour chaque produit "une petite phrase qui ajoute un supplément d'âme à la marque".

Distribués via le site e-commerce, en épicerie fine et en GMS (Grande et moyenne surface NDLR) - "le multicanal est recherché" avoue Patrick Baillet - les Lemon Curd, Peperoncin­i de Calabre, Ketchup au marsala et autres Crèmes de cèpes le sont au total dans 200 points de vente. "Nous avons réactivé Monoprix", annonce Margaux Baillet, "qui est une enseigne essentiell­e car nous parlons à la même cible".

Fabricante de 90 % de ses produits, la marque provençale puise chez les fournisseu­rs locaux de quoi nourrir les 10 % restants. "L'achat se fait en direct, en Provence, dès qu'il existe une filière". Quinze nouvelles références devraient être commercial­isées d'ici la fin de l'année. "Notre objectif est de faire croître la gamme". Et pour créer du lien autant avec le territoire que les producteur­s, la PME qui emploie 75 personnes, ouvre un Atelier MARiUS cet automne dans un ancien moulin à huile, où il sera possible de mettre la main à la pâte et déguster.les produits maison. Une recette pas vraiment nouvelle mais de bon goût. Et qui devrait participer à faire croître le chiffre d'affaires, de 15 M€ pour l'exercice en cours, à 25 M€ d'ici 5 ans.

 ??  ?? Jusqu'ici distribués sous trois marques différente­s, les produits Marius Bernard, basés à Salon-de-Provence, se rassemblen­t sous une seule identité. Manière de sortir d'un positionne­ment trop provençal pour adopter les codes de l'épicerie fine.
Jusqu'ici distribués sous trois marques différente­s, les produits Marius Bernard, basés à Salon-de-Provence, se rassemblen­t sous une seule identité. Manière de sortir d'un positionne­ment trop provençal pour adopter les codes de l'épicerie fine.

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