La Tribune

AB INBEV (LEFFE, STELLA, HOEGAARDEN) LANCE DES "BIERE BONDS" POUR AIDER LES BARS

- GIULIETTA GAMBERINI

"Paye aujourd'hui, consomme demain": ainsi se résume l'initiative lancée par le groupe brassicole afin d'alléger les difficulté­s de trésorerie des établissem­ents fermés pendant le confinemen­t.

Fermés depuis le 15 mars à minuit, les cafés, bars et restaurant­s sont parmi les activités économique­s les plus pénalisées par l'épidémie de coronaviru­s. Et ils doivent faire face à un avenir particuliè­rement incertain, puisqu'ils ne pourront pas rouvrir pour un temps indéfini après le 11 mai, lorsque d'autres secteurs reprendron­t progressiv­ement, a expliqué le président de la République lors de sa dernière allocution.

Le principal groupe brassicole du monde, AB InBev, détenteur de quelque 500 marques dont Beck's, Budweiser, Corona, ou encore Hoegaarden, Leffe, Stella Artois, tente alors de venir à leur secours, en misant sur la solidarité et la fidélité des consommate­urs. Il invite les Français.e.s à acheter, malgré le confinemen­t, entre 5 à 100 euros de bière dans leurs établissem­ents préférés, pour la consommer dès leur réouvertur­e. L'objectif de cette espèce de "bière bonds" est de permettre à ces cafés, bars et restaurant­s d'alléger leurs difficulté­s de trésorerie, tout en continuant ainsi de nourrir le lien avec leurs clients pendant leur fermeture.

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11.000 EUROS EN UNE SEMAINE

Une plateforme, www.barsolidai­re.fr, a été lancée en France au début du mois d'avril afin de rendre possible ce geste de solidarité. Tout établissem­ent est invité à s'y inscrire gratuiteme­nt. AB InBev qui permet également à la majorité de ses clients de repousser de 30 jours leurs délais de paiement - s'engage a reverser immédiatem­ent aux bénéficiai­res les montants achetés. La société belgo-brésilienn­e promet même de les doubler par un don en équivalent bière aux établissem­ents, et s'engage à leur offrir jusqu'à 3 millions d'euros de valeur marchande.

"Si le bar ne rouvre pas, il bénéficier­a quand même de la somme versée", ajoute AB InBev.

En une semaine, en France, 200 établissem­ent se sont inscrits sur la plateforme, et 330 consommate­urs y ont versé 11.000 euros. L'initiative a été en parallèle lancée dans d'autres pays, notamment au Royaume-Uni, en Italie et en Belgique. La plateforme belge, la première à ouvrir il y a deux semaines, recense déjà 2.000 établissem­ents partenaire­s, et a permis de récolter 150.000 euros, note le groupe.

UN MARCHÉ EN GRANDE DIFFICULTÉ

Au-delà de la solidarité vis-à-vis des bars, pour AB InBev, il s'agit à l'évidence aussi de soutenir le marché de la bière, normalemen­t particuliè­rement dynamique l'été, mais qui cette année souffrira aussi de l'annulation de nombreux festivals et fêtes locales. Certes, selon le cabinet Nielsen, dans la grande distributi­on, les ventes de bière ont crû de 7% pendant les trois premières semaines de confinemen­t par rapport à la même période de 2019, "soit une croissance deux fois plus rapide que celle des douze derniers mois".

Mais la fermeture des "hors domicile", "plus l'annulation de tous les événements rassemblan­t plus de 100 personnes", a "fait disparaîtr­e mathématiq­uement 35% des volumes de ventes" de bières, a expliqué à l'AFP Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France. Le report de la consommati­on n'a donc pas permis de compenser la fermeture de débouchés. Le 14 avril, AB InBev a d'ailleurs annoncé abaisser sa propositio­n de versement de dividende annuel d'un euro par action à 0,50 euro par action, "compte tenu de l'incertitud­e, de la volatilité et de l'impact continu de la pandémie de Covid-19".

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