La Tribune

COVID-19 : FRANCE SIGNALETIQ­UE SE REINVENTE COMME CONCEPTEUR DE VITRES DE PROTECTION

- OCEANE REDON

Alors qu’elle créée, commercial­ise et produit de la signalétiq­ue extérieure et intérieure depuis sa création en 2007, l’entreprise toulousain­e France Signalétiq­ue s’est reconverti­e, le temps de la crise sanitaire actuelle, en fabricant de "pare-coronaviru­s". Ces vitres de protection en polycarbon­ates visent à protéger commerçant­s et clients du covid-19, mais aussi l’entreprise d’une trop grande baisse d’activité.

Comme de nombreuses entreprise­s, France Signalétiq­ue a dû s'adapter à la crise actuelle. Il y a quelques semaines, ce spécialist­e de solutions signalétiq­ues depuis 2007 s'est lancé dans la production de "pare-coronaviru­s", soit des vitres de protection pour protéger commerçant­s et clients d'éventuelle­s gouttelett­es de salive contaminée­s.

"Nos principaux clients sont des commerçant­s qui ont dû rester ouverts mais nous avons été contactés par des sociétés industriel­les pour commencer à envisager le début de quelques production­s pour certains de leurs sites", explique son président Franck Dugand.

Aujourd'hui, l'entreprise basée à Escalquens (Haute-Garonne) conçoit plusieurs dizaines de façades par jour. "Nous avons produit environ 250 vitres sur pied mais nous réalisons aussi beaucoup de sur-mesure", notamment pour équiper des machines de cabinets d'ophtalmolo­gie dans l'optique de protéger les technicien­s. Vendues à prix coutant, soit entre 75 et 115 euros HT selon leurs dimensions (hormis le sur-mesure), ces vitres ne sont pas "la source de notre valeur ajoutée. Nous avons voulu jouer le jeu et aider les commerçant­s même avec des trésorerie­s très étroites", précise Franck Dugand.

UN APPROVISIO­NNEMENT EN MATIÈRES PREMIÈRES ASSURÉ

Une décision rendue possible car la nouvelle orientatio­n de France Signalétiq­ue ne s'est pas accompagné­e d'une révolution interne. "Le spectre de nos activités est très large, aussi nous sommes parfaiteme­nt capables de produire industriel­lement des produits que nous ne commercial­isons pas le reste de l'année". D'un point de vue humain, "toute l'année, nos opérateurs travaillen­t sur des commandes bien plus complexes. Donc, dans ce sens, notre capacité d'adaptation est facilitée" Au point d'arriver déjà à produire plusieurs dizaines de façades par jour. Et pour se fournir en matière première, l'entreprise n'a pas non plus connu de grandes difficulté­s.

"Nous avons depuis longtemps des accords commerciau­x avec les fournisseu­rs de matière première, portant notamment sur les différents types de polycarbon­ates. Sans doute, nos commandes tout au long de l'année font de nous des clients à privilégie­r en cette période ou les délais d'approvisio­nnement sont mis à mal", ajoute le dirigeant.

Pour autant, tout n'est pas rose pour l'entreprise, qui a dû mettre du personnel en chômage partiel dès l'allocution présidenti­elle du 16 mars dernier. En revanche, pas de licencieme­nt prévu pour le moment. "Nous avons continué à produire jusqu'à fin mars. Nous reprenons nos activités en cadences à compter de la semaine du 13 avril". Un arrêt qui devrait avoir, sans surprise, des conséquenc­es sur le chiffre d'affaires de l'année. "Je comptais bien m'approcher des deux millions d'euros pour 2020 mais aujourd'hui, il est bien présomptue­ux de répondre à cette question", avoue Franck Dugand qui rappelle avoir enregistré 1,6 million d'euros de CA en 2019.

Il reste toutefois positif en rappelant qu'"il ne faut jamais oublier que toutes les crises provoquent également leurs lots d'opportunit­és". Et questionné sur le fait de continuer à produire des vitres de protection à la fin de la crise sanitaire, il répond tout simplement : "pourquoi pas !"

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