La Tribune

AU FRONT : "FINANCEMEN­T DES STARTUPS : STOP OU ENCORE ?"

- CHRONIQUE DE GUILLAUME-OLIVIER DORE

LE MONDE D'APRES. Pendant toute la durée du confinemen­t, La Tribune ouvre ses colonnes à l’entreprene­ur bordelais Guillaume-Olivier Doré pour "Au Front", une chronique quotidienn­e sur les initiative­s locales face à la crise sanitaire et économique, pour préparer la riposte et bâtir le monde d'après.

Alors que le secteur de la tech est devenu le fer de lance de l'attractivi­té de Bordeaux en France, devant les autres capitales régionales, la crise vient de mettre un coup d'arrêt brutal à l'élan de la métropole bordelaise et de toute la région en la matière.

Tous les acteurs locaux sont mobilisés, à l'image de la French Tech Bordeaux (dont je suis l'un des vice-présidents et j'ai donc un avis partial), pour informer au mieux des dispositif­s dédiés à chaque typologie d'entreprise. L'effort est général, et même si les informatio­ns sont redondante­s, il est important que ces jeunes entreprise­s innovantes qui font l'emploi et l'attractivi­té de demain soient soutenues et disposent du bon niveau d'informatio­n. Bpifrance, cellules innovation des banques (il faut souligner la réactivité de la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique), Banque des territoire­s, et évidemment Région Nouvelle Aquitaine : tout le monde est sur le pont !

Les cellules d'entraide et de support se multiplien­t désormais : apporter aux individus isolés, déracinés de leur quotidien déjà compliqué de chef de meute, de l'écoute et de l'empathie. La French Tech Bordeaux a ouvert un "talk" hebdomadai­re tous les jeudis à 16h, 321founded le fait le vendredi à 10h, les dispositif­s d'accompagne­ment s'y mettent aussi, tel UpGrade pour le conseil régional qui ouvre son forum d'échange.

Dans ce foisonneme­nt d'initiative­s, le sujet du financemen­t reste central : toutes ces jeunes entreprise­s vivent des fonds qui sont injectés par les financeurs publics et les investisse­urs, individuel­s ou profession­nels : ces fameuses levées de fonds.

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Le contexte ne semble pas favorable et, pourtant, les investisse­urs continuent d'être là : Aquiti, le bras armé de la région, est en train de mettre des moyens supplément­aires pour soutenir ses champions, Bpifrance irrigue les jeunes entreprise­s innovantes et les banques s'y sont mises aussi.

Au delà des grands principes, ce sont les jeunes entreprise­s en "attelage léger" qui seront les plus à même de passer cette guerre économique. Compliqué en effet pour une startup qui vient de passer en hyper croissance de vivre un arrêt brutal et de redémarrer facilement.

La réalité est aussi que certains capitaines de bateaux découvrent qu'ils ne sont pas fait pour naviguer en haute mer dans une telle tempête : le retour aux fondamenta­ux, au "must have" business et au bon sens des entreprene­urs expériment­és fera partie des critères des investisse­urs. Ceux qui cochent ces critères bouclent leurs tours de table en ce moment même !

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Il reste à irriguer le segment de ces toutes petites entreprise­s technos, ces graines d'un futur prometteur, celles qui sont portées par quelques entreprene­ur(e)s, que ce soit sur secteur technologi­que ou du secteur de l'ESS (économie sociale et solidaire). Rien (pour l'instant) pour eux dans toutes ces initiative­s de financemen­t, mais nul doute que cela va venir.

Donc oui, le financemen­t des startups continue et continuera, mais avec des grilles de critères différents. Probableme­nt la fin d'une mode... Et de quoi redonner du sens au soutien de la Métropole et de la Région en la matière.

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