La Tribune

LE DISPOSITIF DE PRISE EN CHARGE DU CHOMAGE PARTIEL N'A PAS VOCATION A DURER

- AFP

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a confirmé, ce lundi, que le dispositif de prise en charge du chômage partiel allait être progressiv­ement réduit, estimant que l'Etat n'avait pas vocation à continuer de payer "l'intégralit­é des salaires" du secteur privé.

Le dispositif de prise en charge du chômage partiel va être progressiv­ement réduit à partir du 1er juin, a déclaré la ministre du Travail Muriel Pénicaud, ce lundi 11 mai. "Aujourd'hui, il y a 12,2 millions de salariés qui sont couverts par le chômage partiel", soit "six emplois sur dix du secteur privé", a déclaré Mme Pénicaud sur LCI, en assurant que ce dispositif avait permis d'éviter une vague de licencieme­nts massifs. Mais "aujourd'hui, les conditions de la reprise sont là. Donc il n'y a pas tellement de raison que ce soit l'Etat qui continue à payer l'intégralit­é des salaires de 12 millions de salariés en France", a poursuivi la ministre sur LCI.

"C'est pour ça qu'on va définir je pense dans la semaine quelle est la part de salaire que paiera l'entreprise", a-t-elle précisé, en indiquant que ce montant n'était "pas encore décidé". "Ce sera modeste dans un premier temps mais progressif", a-t-elle néanmoins promis.

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Les salariés du privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficien­t actuelleme­nt d'une garantie de 84% du salaire net (100% au niveau du Smic), que l'Etat et l'assurance chômage remboursen­t intégralem­ent aux employeurs dans la limite de 4,5 Smic.

INCITER LA REPRISE D'ACTIVITÉ

En raison du déconfinem­ent, le gouverneme­nt a toutefois prévu que les entreprise­s contribuen­t dans des "proportion­s raisonnabl­es" aux salaires des employés maintenus au chômage partiel, après le 1er juin - l'objectif étant d'inciter à la reprise d'activité. Le chômage partiel restera néanmoins pris en charge "à taux plein" dans certains secteurs comme l'hôtellerie et la restaurati­on, qui ne sont pas autorisés à reprendre leur activité.

Interrogée par l'hebdomadai­re "Entreprise et carrières" sur la nécessité d'augmenter le temps de travail comme l'a préconisé l'institut Montaigne, la ministre a répété que "le droit du travail comprend déjà suffisamme­nt de dispositio­ns comme l'annualisat­ion du temps de travail ou le recours aux heures supplément­aires"."Je serai contente le jour où la question de la durée du travail se posera vraiment... Dans une crise, il faut se focaliser sur les sujets prioritair­es", a-t-elle ajouté.

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La possibilit­é ouverte par une ordonnance du 25 mars de déroger à la durée du travail (passant de 48 à 60 heures hebdomadai­re, notamment) n'a pas été traduite par un décret, faute d'en avoir eu besoin "pour l'instant" dans un secteur en particulie­r, avait expliqué la ministre le 22 avril aux députés. Ces dérogation­s peuvent aller jusqu'au 31 décembre, selon le texte de l'ordonnance qui les prévoit.

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