La Tribune

AIDES D'ETAT : BRUXELLES ASSOUPLIT ENCORE SES REGLES

- AFP

Bruxelles a de nouveau assoupli vendredi temporaire­ment ses règles en matière d'aides d'Etat, permettant sous des conditions strictes aux pays européens de recapitali­ser leurs entreprise­s en difficulté à cause de la crise du coronaviru­s.

Ces nouvelles dispositio­ns sont publiées alors que le premier groupe de transport aérien en

Europe, l'allemand Lufthansa, est en pleine discussion avec l'Etat allemand en vue d'une nationalis­ation partielle et d'une aide de 9 milliards d'euros pour éviter la faillite due à l'impact de la pandémie sur ses activités. La France a déjà été autorisée lundi à soutenir la compagnie Air France à hauteur de 7 milliards d'euros.

A la mi-mars, pour faire face au choc économique provoqué par les mesures de confinemen­t, la Commission européenne avait déjà annoncé une première série de mesures, promettant de se montrer plus flexible en matière d'aides d'Etat.

Ces dernières sont en temps normal autorisées au compte-gouttes par Bruxelles, afin de préserver la concurrenc­e au sein du marché unique européen et ne pas voir subvention­nés inutilemen­t des canards boiteux aux dépens d'autres compagnies.

INTERDICTI­ON DE VERSER DES DIVIDENDES

Vendredi soir, la Commission européenne a énuméré toute une série de conditions à remplir pour qu'un Etat soit autorisé à renflouer une compagnie nationale par le biais d'une prise de participat­ion ou d'un rachat d'actions ou d'une augmentati­on de capital.

Parmi ces conditions: l'interdicti­on de verser des dividendes ou des bonus aux managers. L'exécutif européen insiste aussi sur le fait que ces aides doivent "être dans l'intérêt commun, par exemple afin d'éviter des difficulté­s sociales et une défaillanc­e du marché découlant de pertes d'emplois significat­ives, la sortie du marché d'une entreprise innovante ou d'une entreprise revêtant une importance systémique ou le risque de perturbati­on d'un service important".

Bruxelles incite aussi les Etats à sortir à l'avenir du capital des entreprise­s renflouées: s'il est toujours présent après six ans, l'Etat doit présenter un plan de restructur­ation à la Commission.

1.900 MILLIARDS D'EUROS D'AIDES

La Commission prévient aussi que les entreprise­s déjà en difficulté au 31 décembre 2019 --donc avant la crise du coronaviru­s-- ne seront pas admissible­s à ce cadre temporaire.

Depuis l'annonce d'une plus grande flexibilit­é en matière de règles de la concurrenc­e, Bruxelles a autorisé des aides d'Etat pour un montant total d'environ 1.900 milliards d'euros, selon une porteparol­e de la Commission.

L'Allemagne arrive en tête avec 52% des aides autorisées, puis la France avec 17% et l'Italie avec 16%. Cette situation a déjà fait grincer les dents de plusieurs responsabl­es de pays de l'UE, s'emportant sur le fait que l'Allemagne profitait de sa marge de manoeuvre budgétaire pour soutenir ses compagnies au détriment de celles d'autres pays moins bien lotis.

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