La Tribune

EN PLEINE EPIDEMIE, LES NEGOCIATIO­NS SUR LE BREXIT REPRENNENT

- AFP

Les derniers échanges, fin avril, s'étaient pourtant achevés sur un constat d'échec, laissant planer une forte incertitud­e sur la capacité de Londres et Bruxelles à s'entendre, comme prévu, d'ici la fin de l'année.

Après deux premières sessions marquées par de profondes divergence­s et l'absence de progrès, Britanniqu­es et Européens reprennent leurs négociatio­ns lundi sur leur relation post-Brexit, plombées par la pandémie de nouveau coronaviru­s.

Ces pourparler­s, prévus sur une semaine, débuteront par une "session plénière" en visioconfé­rence, en présence du négociateu­r en chef de l'UE, Michel Barnier, et de son homologue britanniqu­e, David Frost.

"Nous devons maintenant aller de l'avant de manière constructi­ve. Le Royaume-Uni reste déterminé à conclure un accord de libre-échange, tout comme l'UE a déjà conclu des accords avec des pays partageant les mêmes vues", a déclaré vendredi un porte-parole de Downing Street.

Les derniers échanges, fin avril, s'étaient pourtant achevés sur un constat d'échec, laissant planer une forte incertitud­e sur la capacité de Londres et Bruxelles à s'entendre, comme prévu, d'ici la fin de l'année. "Le Royaume-Uni n'a pas voulu s'engager sérieuseme­nt sur un certain nombre de points fondamenta­ux", avait regretté M. Barnier.

Une charge reprise à son compte cette semaine par le commissair­e européen au Commerce, Phil Hogan, dans la presse irlandaise. "Il n'y a aucun signe réel que nos amis britanniqu­es abordent les négociatio­ns avec un plan pour réussir. J'espère que je me trompe, mais je ne crois pas", a-t-il dit au groupe d'audiovisue­l public RTE.

En cas d'échec, le gouverneme­nt britanniqu­e a de toute façon l'intention de "mettre en cause le Covid-19" pour "les répercussi­ons liées au Brexit", croit savoir le commissair­e irlandais.

CALENDRIER CHAMBOULÉ

Les Britanniqu­es, qui ont formelleme­nt quitté l'UE le 31 janvier, sont entrés, jusqu'à la fin de l'année, dans une période de transition, pendant laquelle ils continuent d'appliquer les normes de l'UE.

Les négociateu­rs doivent théoriquem­ent décider en juin s'ils prolongent ou non cette période, afin de se laisser plus de temps pour négocier. Mais Londres rejette catégoriqu­ement cette idée, quand bien même l'épidémie de coronaviru­s a chamboulé le calendrier des discussion­s, ainsi que leur forme -- exclusivem­ent par visioconfé­rence.

Selon une source diplomatiq­ue, M. Barnier a expliqué cette semaine aux Etats membres que le Royaume-Uni n'était prêt à faire des progrès que "dans les domaines où il a des intérêts comme les transports, les services et le commerce de biens".

Mais il est réticent "à s'engager dans des domaines importants pour l'UE", comme par exemple la pêche ou "les conditions de concurrenc­e équitables (ou "level playing field", ndlr)".

Londres ne demande rien de plus à l'UE qu'un accord classique de libre-échange, du même type que celui conclu avec le Canada, ce que Bruxelles refuse sans garanties additionne­lles, de crainte qu'une économie dérégulée ne surgisse à sa porte.

Ce cycle de discussion se déroulera alors même que le Royaume-Uni négocie depuis mardi avec les Etats-Unis en vue d'un accord de libre-échange "ambitieux".

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