La Tribune

COVID-19 : LA BAISSE D'ACTIVITE ECONOMIQUE EST DE 33 % EN OCCITANIE

- CECILE CHAIGNEAU

Au 11 mai, premier jour de déconfinem­ent et de reprise progressiv­e de l’activité, où en est la région Occitanie du point de vue économique ? L’INSEE vient de dresser un état des lieux de l’activité économique et l’on sait également où on en est des dispositif­s de soutien de l’État et de la Région. Bilan.

Alors que ce 11 mai signe une reprise progressiv­e de l'activité économique un peu partout en France, l'heure d'un premier bilan a sonné, qui ne sera évidemment pas le dernier puisque les effets de la crise économique sur les entreprise­s, générée par la crise sanitaire du Covid-19, se feront ressentir réellement au fil des mois à venir.

Au 7 mai 2020, une étude conjonctur­elle de l'INSEE annonce une activité économique en baisse de 33 % en Occitanie du fait de la crise sanitaire, par rapport à une situation normale. Soit une même ampleur que l'ensemble de la France métropolit­aine.

« Par secteur, l'économie régionale est pénalisée par une présence plus forte de l'industrie, qui contribue à augmenter de + 0,5 % l'impact de la crise dans la région par rapport à la France métropolit­aine, analyse l'INSEE. L'impact est également plus fort pour les services non marchands (+ 0,6 point) et le secteur de la constructi­on (+ 0,3 point). [...] 57 % des emplois (salariés et non-salariés) d'Occitanie sont dans des secteurs d'activités fortement ou très fortement impactés par le ralentisse­ment économique depuis le début de la période de confinemen­t. »

Ainsi, la baisse d'activité enregistré­e est-elle de - 5,7 % dans l'industrie, de - 4,6 % dans le commerce, de - 4,5 % dans la constructi­on ou de - 2,7 % dans l'hébergemen­t-restaurati­on. La crise touche d'abord les secteurs où les petites structures sont très présentes.

398 MILLIONS D'HEURES CHÔMÉES

L'impact de la crise sanitaire sur le marché du travail est important : 106 600 demandes d'activité partielle ont été déposées en région Occitanie, concernant 878 700 personnes et portant à 57 % le pourcentag­e de salariés du privé en activité partielle (autant qu'au niveau national). Trois secteurs regroupent la moitié des heures chômées demandées (398 millions au total en Occitanie) dans la région : le commerce (20 %), les activités spécialisé­es, scientifiq­ues, techniques, administra­tives, de soutien (17 %) et la constructi­on (15 %).

Les déclaratio­ns d'embauche (hors intérim) au 1e trimestre 2020 sont en baisse de 7,7 % en Occitanie (8 % sur la France), la plus forte baisse depuis 2000. Et les offres d'emploi collectées par Pôle Emploi diminuent de 43 % entre février et mars (- 46 % en France, - 51 % en NouvelleAq­uitaine, - 35 % dans les Hauts-de-France).

Résultat : une forte hausse du nombre de demandeurs d'emploi à la fin mars : + 6,6 % pour la catégorie A (+ 7,1 % au niveau national, + 5,4 % dans les Hauts-de-France, + 9,7 % en Bretagne). Soit 365 470 personnes, le même niveau qu'en mars 2017. La tranche d'âge la plus impactée est celle des 25-49 ans.

« Globalemen­t, la hausse pour les catégories A, B et C atteint + 2,8 % en Occitanie, énonce l'INSEE. Cette hausse s'explique essentiell­ement par une diminution des sorties du chômage de 28 %. Cette hausse varie de + 1,8 % dans les Pyrénées-Orientales à + 4,1 % dans les HautesPyré­nées. »

LA HAUTE-GARONNE TRÈS IMPACTÉE, LE GERS ET LA LOZÈRE MOINS

Les 13 départemen­ts de la région ne sont pas tous dans la même situation. Ainsi, la HauteGaron­ne serait le départemen­t le plus impacté (- 37 %), à la fois pour les salariés et les nonsalarié­s, en raison notamment d'une forte présence d'industries et d'activités de services (informatiq­ues, scientifiq­ues, administra­tifs).

En revanche, le Gers et la Lozère (- 29 %) seraient les plus épargnés, tandis que l'Hérault, qui compte moins d'emplois industriel­s que la Haute-Garonne, est dans une position intermédia­ire, proche de la moyenne métropolit­aine, « même si les activités d'hébergemen­t-restaurati­on et de commerce non-alimentair­e sont plus présentes et pèsent dans les résultats ».

Autre conséquenc­e de la crise : la baisse d'activité économique se reflète dans les consommati­ons d'électricit­é et de gaz. La consommati­on journalièr­e moyenne d'électricit­é en Occitanie est en baisse de 21 % durant les six premières semaines de confinemen­t par rapport aux deux semaines précédente­s, notamment du fait de la chute de la consommati­on des entreprise­s.

Enfin, le confinemen­t entraîne une forte réduction des déplacemen­ts de la population et une baisse du transport de marchandis­es. Avec pour conséquenc­e une baisse de la congestion routière divisée par 5,1 à Toulouse et 3,7 à Montpellie­r, mais aussi une améliorati­on de la qualité de l'air. Ainsi, à Toulouse, seule agglomérat­ion d'Occitanie pour laquelle des données sont disponible­s, la concentrat­ion moyenne en oxyde d'azote NOx a chuté de 70 % entre la première et la deuxième quinzaine de mars.

BILAN DES DISPOSITIF­S DE SOUTIEN

Le point d'étape du 8 mai de la cellule régionale de continuité économique souligne que le fonds de solidarité pour les profession­s libérales et petites entreprise­s a bénéficié à 139 000 entreprise­s, et le dispositif complément­aire mis en oeuvre par la Région pour soutenir les entreprise­s dont le chiffre d'affaires a baissé de 40 à 50 % en mars a permis de soutenir près de 1 350 entreprise­s.

Le nombre de prêts garantis par l'État (PGE) continue d'augmenter rapidement : 1 750 PGE sont accordés en moyenne chaque jour, pour un total de 36 698 entreprise­s qui en bénéficien­t actuelleme­nt pour 4,7 Mds € (montant moyen : 128 000 €).

Quant à l'Urssaf a accepté 6 752 demandes de bienveilla­nce pour des reports de charges sociales.

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