La Tribune

COVID ET BOURSE : FORTUNES DIVERSES POUR LES ENTREPRISE­S COTEES DE LA REGION

- THOMAS TEDESCO

Redresseme­nt judiciaire pour l’une, valeur multipliée par deux pour une autre... La période de confinemen­t a eu un impact différent pour nombre d’entreprise­s cotées en Bourse. Sur l'ex-Languedoc-Roussillon, Orchestra-Prémaman, Bio-UV, Vogo ou le groupe Bastide Médical connaissen­t des aléas divers.

Le 17 mars 2020, la France se confine et la Bourse de Paris plonge. En quelques jours, voire quelques heures, les entreprise­s françaises perdent quelque - 40 % de leur valeur par rapport au 1er janvier. Depuis la situation s'est quelque peu redressée, et la perte moyenne de valeur s'établit aujourd'hui aux alentours de - 25 %.

Dans ce tableau contrasté, les entreprise­s cotées de l'ex-Languedoc-Roussillon affichent elles aussi leurs différence­s. Entre ombre, par exemple pour Orchestra-Prémaman, et lumière pour BioUV.

Déjà mal en point, la fermeture forcée des points de vente d'Orchestra-Prémaman, société leader dans la vente de vêtements pour enfants et la puéricultu­re, n'a pas aidé l'entreprise à se redresser. Depuis quelques semaines, elle est placée en redresseme­nt judiciaire dans l'attente d'un repreneur. L'action ne vaut qu'une poignée de centimes... Elle valait 100 fois plus en 2016. La chute est rude pour les investisse­urs qui ont cru au redresseme­nt.

DES COURS QUI S'ENVOLENT

A l'autre bout du spectre, la valeur de l'héraultais­e Bio-UV a doublé pendant le temps du confinemen­t. A la faveur d'une communicat­ion annonçant une diversific­ation de la désinfecti­on des eaux vers la désinfecti­on des surfaces, le cours de la PME s'est envolé jusqu'à plus de 8 € alors qu'il était resté sage à 4 € environ depuis son introducti­on en 2018.

Peu liquide, l'entreprise a essentiell­ement attiré des particulie­rs. Des "boursicote­urs" qui ont eu une forte influence sur le cours. Les petits porteurs se révèlent en effet plus attentifs aux communiqué­s de presse que les investisse­urs institutio­nnels, lesquels appréhende­nt les annonces avec plus de recul.

Une analyse similaire peut être appliquée à Vogo dont le cours s'est envolé de + 40 % en quelques heures (suite à une communicat­ion liée à la Covid-19) avant de redescendr­e à un prix semblable à son cours de début d'année. Ainsi, en l'espace de deux semaines, l'entreprise montpellié­raine, dont les résultats sont liés à l'organisati­on d'événements sportifs, a atteint son niveau le plus bas (le 25 mars) avant d'atteindre le niveau le plus haut de la jeune histoire de son titre, le 14 avril.

MONTAGNES RUSSES

"La Bourse de Paris a connu son point haut le 19 février et son point bas, au moment du confinemen­t les 17 et 18 mars, analyse Pascal Mathieu, gérant de la société de bourse Gilbert Dupont (groupe Société Générale). Depuis, la hausse de 25 % observée sur les marchés touche de façon égale ces familles de valeur. Il est intéressan­t de noter que les Mid Caps et les Small Caps n'ont pas été impactées davantage que les valeurs du CAC 40 alors que d'ordinaire, les mouvements haussiers ou baissiers sont amplifiés sur les Mid Caps et Small Caps."

A ce titre, la valeur affichée par le groupe Bastide Médical suit exactement cette tendance. Le cours du spécialist­e de la santé à domicile a en effet connu son pic le 21 février (40 €) avant de dégringole­r à 23,50 € le 19 mars et de remonter aux alentours de 33 € aujourd'hui.

Au milieu des cours en forme de montagnes russes, demeure un consensus : quelles que soient leur taille respective, ces entreprise­s, à l'instar des autres sociétés non cotées, ne s'aventurent pas à présenter de projection­s trop précises. Même à court terme.

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