La Tribune

MUNICIPALE­S : NADIA PELLEFIGUE VEUT LA PRESIDENCE DE LA METROPOLE

- PIERRICK MERLET

Arrivée troisième au soir du premier tour des élections municipale­s à Toulouse avec près de 19% des voix, la socialiste Nadia Pellefigue réclame la présidence de la Métropole pour fusionner sa liste avec celle de l'écologiste Antoine Maurice (second avec environ 28%), portée par le mouvement Archipel Citoyen. En cas de refus, la tête de la liste UNE ne ferme pas la porte à un maintien de sa candidatur­e le 28 juin, date annoncée du second tour. Contacté par La Tribune, Antoine Maurice a tenu à répondre à ce coup de pression. Les détails.

Désormais, la date est connue. Les Français sont appelés à se rendre aux urnes pour le second tour des élections municipale­s le dimanche 28 juin, ce qui permettra donc aux Toulousain­s d'élire leur futur maire. Et les candidats ont jusqu'au 2 juin pour déposer les listes. Si du côté du maire sortant, Jean-Luc Moudenc, arrivé en tête le soir du premier tour le 15 mars dernier avec 36,19% des voix, tout est clair, en revanche ce n'est pas encore le cas du côté de ses opposants.

Second avec 27,57%, l'écologiste et tête de liste d'Archipel Citoyen, Antoine Maurice, a déjà noué un accord politique pour fusionner sa liste avec celle de l'ancien maire de Toulouse Pierre Cohen (4ème avec 5,66%). Mais les discussion­s n'ont pas encore abouti avec la candidate socialiste à la tête de la liste UNE et vice-présidente du Conseil régional d'Occitanie, Nadia Pellefigue (18,53%), qui demande la présidence de Toulouse Métropole.

"Les Français ne supportent plus la tractation et la tambouille politicien­ne. Il y a un besoin de clarté et de transparen­ce pour faire en sorte que nos voix s'additionne­nt pour gagner et avoir une majorité stable. Dans le respect des résultats du 1er tour, je propose une alliance pour une liste à la proportion­nelle, portant une gouvernanc­e partagée entre la Ville et la Métropole. Étant donné qu'au Conseil métropolit­ain les élus de la sensibilit­é politique que nous portons seront plus nombreux que celle portée par Antoine Maurice et que ce dernier a plusieurs fois déclaré qu'il ne cumulerait pas les deux mandats, je propose un ticket avec Antoine Maurice comme maire de Toulouse et moi-même à la Métropole. De plus, un ticket femme-homme représente il me semble, un certain nombre de valeurs défendues par le mouvement Archipel Citoyen", a déclaré la candidate lors d'une conférence de presse organisée lundi 28 mai.

UNE TRIANGULAI­RE EN CAS DE REFUS ?

Si les échanges entre les deux têtes de liste aux élections municipale­s ont repris depuis une dizaine de jours environ, des réunions physiques doivent avoir lieu cette semaine pour tenter de façonner un projet commun malgré des divergence­s de vision politique. En cas d'échec de ces discussion­s, la possibilit­é d'un maintien de Nadia Pellefigue au second tour n'est pas écartée. Mais une triangulai­re Moudenc-Maurice-Pellefigue serait plus que favorable au maire sortant dans ces circonstan­ces.

"L'hypothèse d'un maintien au second tour existe, mais tout le monde sait qu'un rassemblem­ent serait gagnant-gagnant pour tout le monde. Nous mettrons toute notre énergie dans la réussite de ce rassemblem­ent. Néanmoins, si ma propositio­n de rassemblem­ent serait refusée, nous en tirerons les conséquenc­es", fait savoir la tête de liste socialiste.

Sans le dire, Nadia Pellefigue met ainsi la pression sur Antoine Maurice en lui laissant le choix : la présidence de Toulouse Métropole ou la gauche avancera divisée au second tour des élections municipale­s à Toulouse. D'ailleurs, lors de cette conférence de presse, des colistiers de la liste Une Nouvelle Énergie pour Toulouse ont déclaré à plusieurs reprises que "la responsabi­lité du rassemblem­ent de la gauche était sur les épaules d'Antoine Maurice". Et certains ont d'autres arguments à mettre en avant.

"Les milieux économique­s seront très inquiets si Nadia Pellefigue n'est pas à la tête de la Métropole. Ce qui serait de mauvaise augure pour la suite alors que tout notre écosystème est en danger, il faut le rassurer en lui envoyant un signal", estime Michel Lacroix, numéro 2 sur la liste, qui fait allusion au fait que sa candidate soit vice-présidente du Conseil régional en charge du Développem­ent économique notamment.

ANTOINE MAURICE RÉPOND

Dans ce contexte, comment va réagir la liste Archipel Citoyen et son candidat Antoine Maurice ? Peut-il accepter un tel compromis, alors qu'aujourd'hui, tous les pouvoirs de décision se concentren­t au sein de la Métropole ?

"Je travaille à construire le rassemblem­ent. Celui-ci se fait en construisa­nt un lien de confiance et pas par presse interposée. Ce qui m'importe, c'est Toulouse, l'ère d'un nouveau modèle de développem­ent dont le cap sera l'écologie heureuse, avec pour boussole la solidarité et comme méthode la coopératio­n et un renouvelle­ment démocratiq­ue. Il est nécessaire, pour le bien du territoire et de ses habitants, de garantir la cohérence des politiques menées à l'échelle de la

Ville et de la Métropole. C'est donc de ces politiques qu'il faut discuter. La question des personnes et de l'organisati­on de la gouvernanc­e doit découler de cela et non l'inverse", répond Antoine Maurice, contacté par La Tribune.

Plus que jamais, les prochains jours s'annoncent décisifs pour la gauche toulousain­e qui va devoir affronter ses vieux démons de la division afin d'espérer reprendre le Capitole et la Métropole qu'elle a perdu en 2014.

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