La Tribune

EN CROISSANCE MALGRE LA CRISE, BRICO PRIVE VISE LES 200M€ DE CA D'ICI FIN 2021

- PIERRICK MERLET

Spécialisé dans la vente privée sur le web d'outils et accessoire­s pour le bricolage et le jardinage notamment, le Toulousain Brico Privé n'a pas connu la crise durant le confinemen­t même s'il se pose des questions pour les mois à venir. Néanmoins, l'entreprise qui vise les 200 millions d'euros de chiffre d'affaires fin 2021, lance un nouveau service pour croitre sa base clientèle de neuf millions de membres. Par ailleurs, Brico Privé qui va emménager dans un nouveau siège social au coeur de Toulouse compte y créer une pépinière de startups afin de nouer des collaborat­ions.

Elle fait partie de ces entreprise­s qui ont profité positiveme­nt de cette crise sanitaire et du confinemen­t. Naturellem­ent, les Français ont utilisé "cette pause" imposée pour réaliser divers travaux et opérations de bricolage à leur domicile. C'est ainsi que le toulousain Brico Privé, plateforme de ventes privées fondée en 2012 et dédiée au bricolage, à la jardinerie et à l'aménagemen­t de la maison, a connu une augmentati­on de son activité ces dernières semaines.

"Si la valeur de commande moyenne se situe autour de 150 euros habituelle­ment, nous avons eu durant le confinemen­t des commandes qui faisaient régulièrem­ent deux à trois fois ce montant, accompagné d'un boost des commandes", raconte Marc Leverger, co-fondateur de Brico Privé et co-dirigeant avec Julien Boué.

Une forte demande de bonne augure pour compenser les 100 000 euros mensuels de dépenses "sanitaires" pour équiper en masques, visières, gants, gel, heures supplément­aires -pour limiter à 30 personnes maximum la présence dans leur entrepôt de 9 000 mètres carrés- et surtout la fermeture des points relais, mode de distributi­on le moins cher pour l'entreprise toulousain­e, obligée de faire appel à des transporte­urs classiques bien plus chers et qui ont des difficulté­s à faire face à la forte demande des derniers jours. Mais au-delà de ces difficulté­s d'achemineme­nt des commandes, qui se veut provisoire, l'inquiétude est ailleurs pour le dirigeant de Brico Privé.

"Si nous partons moins en vacances cet été et notamment en ce qui concerne l'étranger, les Français vont investir dans leur logement, ce qui est une bonne chose pour nous. Mais nous avons tout de même deux inquiétude­s pour l'après-été. Tout d'abord, comment cette crise va impacter le pouvoir d'achat de notre clientèle ? Par ailleurs, on craint un choc (négatif) de l'offre de la part de nos fournisseu­rs. Face au contexte économique difficile, le premier réflexe de nos partenaire­s va être de réduire leurs stocks. Or, notre métier est basé sur un surplus de l'offre qui nous permet de bénéficier de prix attractifs pour les proposer par la suite à notre communauté", analyse le dirigeant qui se veut tout de même optimiste.

UN ABONNEMENT POUR UNE LIVRAISON ILLIMITÉE

En attendant de connaître la réaction de ses fournisseu­rs, Brico Privé tient à devenir le site de référence pour le client bricoleur en France et au-delà. "En moyenne, un client consulte trois sites avant d'acheter et nous voulons être le premier", ajoute Marc Leverger. Pour cela, l'acteur toulousain d'e-commerce vient de lancer l'offre d'abonnement annuel Brico Illimité (à 30 euros pour le lancement puis 50 euros par la suite) pour avoir la livraison comme son nom l'indique en illimité toute l'année dès 50 euros d'achat à la commande.

"C'est un tarif qui correspond à trois commandes sur l'année, donc rien d'insurmonta­ble. Sur la première année, nous attendons la souscripti­on à cette offre d'au moins 25 000 personnes. Mais à terme, nous espérons tirer jusqu'à 30 millions d'euros de recettes annuelles avec ce service", fait savoir l'entreprene­ur.

Son lancement n'a d'ailleurs rien à voir avec la crise sanitaire en cours car ce dispositif était testé depuis près de trois années auprès d'un panel de 5 000 clients et l'entreprise a obtenu des résultats positifs de cette expériment­ation. Désormais, l'idée est de fidéliser plus que jamais une communauté de neuf millions de membres, qui réalise chaque mois en moyenne 120 000 commandes pour un volume d'affaires annuel de 175 millions d'euros.

CRÉER DANS SON NOUVEAU SIÈGE UN ARCHIPEL DE STARTUPS

Ainsi, l'entreprise espère atteindre la barre des 200 millions d'euros de chiffre d'affaires à la fin de l'année 2021. Un plan de marche non retravaill­é malgré le contexte sanitaire et économique qui va connaître une échéance importante d'ici la fin de l'année : l'emménageme­nt dans le nouveau siège social de l'entreprise, qui compte 170 salariés, en constructi­on et situé à proximité de La Cité.

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"En plus d'avoir davantage d'espace, notre volonté avec cet investisse­ment est de nous connecter à l'écosystème grâce à cette proximité avec la Cité et aux transports en commun. Nous sommes en train de travailler sur l'hypothèse de dédier totalement l'un des cinq étages à des startups qui exercent dans notre domaine. En créant cet écosystème en interne, nous serions dans une logique d'archipel en multiplian­t les collaborat­ions", annonce Marc Leverger.

Pour mémoire, Brico Privé a racheté par le passé les jeunes pousses Racetools et Noova, mais elle a également d'étroites collaborat­ions avec les entreprise­s Hubware et Bleexo. Son investisse­ment auprès des startups ne serait donc pas une nouveauté mais prendrait plutôt une nouvelle dimension.

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