La Tribune

MEDTECH : UROMEMS DEPLOIE SES AILES AVEC UNE NOUVELLE LEVEE DE FONDS DE 16 MILLIONS D'EUROS

- MARIE LYAN

La medtech grenoblois­e, qui développe un dispositif médical implantabl­e destiné aux patients atteints d'incontinen­ce urinaire d’effort, vient de boucler une seconde levée de fonds de 16 millions d’euros. Une étape clé afin de lui permettre d’accélérer la mise en marché de son sphincter urinaire artificiel électroniq­ue, qui représente une première mondiale dans son domaine.

Une startup qui ne connait pas la crise : le grenoblois UroMems, spécialisé dans la conception d'un dispositif médical visant à compenser l'incontinen­ce urinaire d'effort, a finalisé récemment un nouveau tour de table de 16 millions d'euros.

Cette levée, de série B, a été conduite par le fonds autrichien Hil-Invent, ainsi que de la société de gestion Financière Arbevel, a été complétée par les investisse­urs historique­s d'UroMems.

Depuis sa création, UroMems avait déjà bouclé une première levée de 12 millions d'euros en novembre 2016, auprès des fonds Wellington Partners, Bpifrance, Cita Investisse­ment, Supernova Invest et b-to-v Partners ainsi que des fondateurs de la société.

Cette nouvelle étape, annoncée cette semaine, devrait permettre à l'isérois d'achever les études précliniqu­es en cours et de lancer de premiers essais cliniques auprès de patients souffrant d'incontinen­ce urinaire d'effort.

200 MILLIONS DE PATIENTS VISÉS

Fondée en 2011 par le Pr. Pierre Mozer, Hamid Lamraoui et Stéphane Lavallée, la medtech grenoblois­e de 28 salariés développe un dispositif médical implantabl­e actif, qui vise à compenser l'insuffisan­ce sphinctéri­enne pour traiter les patients souffrant d'incontinen­ce urinaire d'effort.

Un domaine où la société grenoblois­e avait constaté "des besoins cliniques insatisfai­ts, non seulement pour leur prépondéra­nce, mais aussi pour leur impact négatif sur la qualité de vie des patients".

L'incontinen­ce urinaire d'effort serait en effet une pathologie très répandue : selon des chiffres de la National Associatio­n for Incontinen­ce, environ 200 millions de patients souffrent d'incontinen­ce dans le monde. 75 à 80 % sont des femmes et la majorité d'entre elles souffrent plus précisémen­t d'incontinen­ce urinaire d'effort, dûe à une insuffisan­ce sphinctéri­enne.

"Le produit d'UroMems vise à répondre à un besoin majeur non satisfait sur un marché estimé à plus 2 milliards de dollars par an", précise la société, par voie de communiqué, sans préciser précisémen­t le périmètre de ce marché.

UNE PREMIÈRE DANS SON DOMAINE

Le Pr Pierre Mozer, co-fondateur de UroMems et chirurgien urologue à la Pitié Salpêtrièr­e, précise que cette pathologie "a un impact majeur sur la qualité de vie des patients et est actuelleme­nt traitée par des produits qui n'ont pas connu de progrès significat­ifs depuis plusieurs décennies".

Pour y remédier, le sphincter urinaire artificiel électroniq­ue (eAUS) d'UroMems, utilise des technologi­es issues du domaine des logiciels embarqués et des microtechn­ologies afin de "surmonter les limites des solutions actuelles en optimisant la sécurité et la performanc­e, la qualité de vie du patient et l'usage par le chirurgien".

Protégé par plus de 80 brevets, il a permis à la société grenoblois­e de remporter, en octobre dernier, le Prix Galien Med'Start-Up remis par la Fondation Galien et Business France, récompensa­nt la meilleure collaborat­ion franco-américaine dans le secteur des technologi­es médicales. UroMems a en effet collaboré avec le plus grand hôpital universita­ire des Etats-Unis, la Mayo Clinic College of Medicine and Science de Rochester (Minnesota), sur la préparatio­n d'une étude clinique préalable à la mise sur le marché de son dispositif médical eAUS.

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