La Tribune

CRISE SANITAIRE: LES ASSOCIATIO­NS FAMILIALES REDOUTENT UNE EXPLOSION DU SURENDETTE­MENT

- AFP

Le confinemen­t "aggrave des difficulté­s préexistan­tes et met en péril des budgets 'sur le fil'", explique l'Union nationale des associatio­ns familiales (Unaf), qui a réalisé une étude auprès de 70 ménages suivis dans ses "points conseil budget" afin d'évaluer l'ampleur des difficulté­s.

La crise sanitaire, avec ses conséquenc­es économique­s et sociales, risque d'aggraver fortement les problèmes de surendette­ment de nombreux ménages, a averti ce mercredi l'Union nationale des associatio­ns familiales (Unaf), qui prône des mesures de prévention, et davantage de souplesse de la part des créanciers.

Le confinemen­t "aggrave des difficulté­s préexistan­tes et met en péril des budgets 'sur le fil'", prévient l'Unaf, qui gère le premier réseau de "points conseil budget" à destinatio­n des ménages.

Pour l'associatio­n, il importe de "prévenir dès aujourd'hui le risque de basculemen­t dans le malendette­ment et les privations de nombreuses familles".

Lire aussi : Une appli de gestion budgétaire, nouvelle arme de Crésus contre le surendette­ment

BAISSE DES RESSOURCES ET HAUSSE DES DÉPENSES

Afin d'évaluer l'ampleur des difficulté­s, le réseau associatif a réalisé une étude auprès de 70 ménages suivis dans ses "points conseil budget".

"Un tiers des ménages déjà suivis ont subi une baisse de ressources pendant le confinemen­t", et même plus de la moitié parmi les actifs en emploi, "ces derniers ayant été mis en chômage partiel ou en arrêt de travail pour garde d'enfants", précisent les auteurs de cette étude.

En outre, avec la fermeture des cantines scolaires ou des épiceries sociales, ou encore l'achat d'un ordinateur pour l'école à distance, 55% des ménages ont subi une hausse de leurs dépenses.

Ces situations se traduisent déjà par des privations, impayés, frais d'incidents bancaires, ou autres difficulté­s à faire face aux échéances de crédit, selon l'Unaf.

LA CRAINTE D'UN "EFFET REBOND"

Depuis le début de la crise, les trois quarts des services d'accompagne­ment budgétaire gérés par l'associatio­n ont été moins sollicités qu'en temps normal.

Mais cette accalmie peut dissimuler une explosion à venir des difficulté­s, selon l'Unaf, qui redoute un "inévitable effet rebond". D'autant que l'incertitud­e actuelle "rallonge sans doute encore plus le délai entre le choc économique et la prise de conscience" de l'ampleur des impayés.

"La crise économique qui s'annonce risque de précipiter de très nombreuses familles dans cette double spirale des frais d'incidents et du malendette­ment", prévient l'associatio­n.

Pour limiter ce choc, elle demande au gouverneme­nt de financer l'installati­on de nouveaux "points conseil budget" sur le territoire, et de "plafonner durablemen­t les frais d'incidents bancaires pour tous les consommate­urs".

Lire aussi : Des associatio­ns demandent le plafonneme­nt des frais bancaires pour tous

POUR PLUS DE SOUPLESSE DE LA PART DES CRÉANCIERS

Les principaux créanciers (fournisseu­rs d'énergie, bailleurs sociaux, établissem­ents de crédit...) devraient par ailleurs se montrer plus souples face aux difficulté­s de paiement, selon l'Unaf, qui souligne également l'importance, pour les banques, de maintenir un "accueil physique minimum dans chaque agence".

En cas de nouveau confinemen­t, on éviterait ainsi des situations où les usagers ne parviendra­ient pas à prendre contact avec leur banque pour différer un prélèvemen­t, par exemple. Du fait de leur "manque d'aisance avec le numérique", certains ménages peuvent ainsi être "lourdement pénalisés", souligne le réseau associatif.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France