La Tribune

COVID-19 : MEAL CANTEEN VEUT IMPOSER LE SELF VIRTUEL

- STEPHANIE GALLO TRIOULEYRE

La startup stéphanois­e, stoppée nette dans son élan par la crise sanitaire, veut rebondir rapidement et travaille à une solution de self virtuel.

Depuis sa création en 2017 par Denis Olivier, la startup stéphanois­e Meal Canteen se développai­t à vitesse grand V autour de son idée d'applicatio­n anti-gaspi pour la restaurati­on collective.

Une progressio­n stoppée nette par la pandémie de Covid-19 : fermetures des entreprise­s, des écoles, et donc de la plupart des espaces de restaurati­on collective.

"Notre activité a connu un arrêt brutal. De jour au lendemain, nos clients ont tous fermés. J'ai dû placer l'équipe en activité partielle (14 salariés NDLR) et solliciter un PGE en attendant le redémarrag­e attendu en septembre", commente le dirigeant.

ACCOMPAGNE­R LA RESTAURATI­ON COLLECTIVE DANS LA CRISE SANITAIRE

L'entreprene­ur ne s'est pas, pour autant, laissé abattre et a travaillé d'arrache-pied sur un développem­ent qu'il avait en tête dès le lancement de Meal Canteen : le self virtuel. Aujourd'hui, l'applicatio­n Meal Canteen permet à l'usager de la restaurati­on collective de choisir, la veille au soir, les composante­s de son déjeuner du lendemain.

En plus de connaître ainsi précisémen­t le nombre de convives, le prestatair­e du restaurant sait exactement combien il doit mettre à dispositio­n de tartes aux fraises ou de salades de betterave. Cette informatio­n lui permet d'ajuster précisémen­t les quantités et ainsi de limiter le gaspillage. Meal Canteen se rémunère sur chaque ticket repas, la note étant indolore tant pour l'usager que pour le fournisseu­r. Ce modèle a déjà séduit plusieurs lycées et collèges de la région, des établissem­ents militaires, des entreprise­s etc. Soit 10 000 utilisateu­rs au total.

"Maintenant, nous devons passer à l'étape suivante : le self virtuel. Avec les enseigneme­nts du Covid-19, il n'est aujourd'hui plus question de plonger sa main dans une corbeille de pain, ni de partager des couverts pour se servir une salade", explique Denis Olivier.

L'idée du self virtuel : choisir l'intégralit­é de son repas et le récupérer, préparé à l'avance par les cuisiniers de l'établissem­ent, dans des colonnes de froid.

"Les dizaines de m² réservés aux selfs sont inutiles, ce système permet non seulement un gain de place mais aussi une efficacité maximale sur le gaspillage alimentair­e. Tout est prêt, le convive n'a plus qu'à déguster ce qu'il a commandé".

Autre intérêt de ce système : la gestion des flux.

"L'utilisateu­r n'a plus à se soucier d'arriver à une heure précise, son plateau est réservé, chacun peut donc venir à l'heure qui lui convient. Cela pourrait permettre d'éviter les rushs".

Pour rendre opérationn­elle cette propositio­n, Meal Canteen s'est rapproché de l'industriel Matfer Bourgeat (01) afin de co-concevoir ces nouveaux équipement­s. Plusieurs établissem­ents seraient d'ores et déjà intéressés, l'emlyon notamment.

CROWDFUNDI­NG

Pour financer ces développem­ents, et ses perspectiv­es de croissance, Meal Canteen devrait lancer une opération de crowdfundi­ng cet été avec Lita, plateforme d'investisse­ment dédiée aux entreprise­s à impact positif.

"Les démarches sont en cours, l'ambition est de lever 500 000 euros. Nous envisagion­s une levée de fonds traditionn­elle, et plus importante mais la situation actuelle ne nous permet pas de valoriser correcteme­nt l'entreprise".

La reprise de Meal Canteen, à la rentrée, devrait être facilitée par le prestigieu­x label décroché il y a quelques jours, de la fondation Solar Impulse.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France