MUNICIPALES 2020 : QUELS CANDIDATS POUR PROTEGER L'ECONOMIE A CLERMONTFERRAND ?
Branle bas de combat pour les quatre listes qui présentent un candidat au suffrage des Clermontois. Elles ajustent leur programme au contexte de crise sanitaire, sociale, économique et environnementale même si la relocalisation de l'industrie, la mobilité ou la dépendance énergétique restent au coeur des débats.
A Clermont-Ferrand, épicentre de l'Auvergne, quatre listes présentent un candidat au second tour des municipales. Il faudra compter avec le maire sortant socialiste Olivier Bianchi qui arrive en tête avec 38,09 % des suffrages d'autant qu'il compte se passer des voix de la jeune candidate Marianne Maximi, pour la France Insoumise, pourtant bien placée avec 12,31% des voix au premier tour. Ils ont clairement annoncé qu'ils ne fusionneraient pas leurs deux listes.
Face à eux, Jean-Pierre Brenas, candidat Les Républicains arrivé second avec 20,74% des suffrages, talonné par Eric Faidy, le candidat LREM, à 15,54 % des voix qui fait un score honorable pour une première candidature.
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DES AJUSTEMENTS AU REGARD DU COVID-19
Si la majorité des candidats ne renonce pas à son programme économique initial, la crise sanitaire les conduits à ajuster leur projet, comme le reconnait Eric Faidy, qui prendra la parole le 10 juin prochain.
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Plusieurs actions engagées pendant le confinement soutiennent la vitalité économique de la Métropole. Deux millions d'euros sont mobilisés par la collectivité pour les entreprises. La gestion d'un fonds métropolitain d'un million d'euros a été confié à la CCI pour apporter une aide à l'économie de proximité, prioritairement l'hôtellerie restauration et l'événementiel. La Métropole a également financé 60 000 euros pour l'accompagnement à la vente en ligne pour les artisans, en collaboration avec la Chambre des Métiers et de l'Artisanat.
Tous les acteurs du territoire se sont mobilisés, jusqu'au Ministère des armées réquisitionné par la préfecture pour la logistique et le transport de masques. Grâce à un partenariat avec Michelin, la CCI a acheté 3 millions de pièces revendus à prix coûtant aux entreprises (Limagrain, MSD, Banque de France...).
"Le soutien économique qui relève de Clermont Auvergne Métropole, devra être puissant et ciblé. À défaut, de nombreuses entreprises disparaîtront en laissant des centaines et des centaines de salariés sur le carreau. Je propose que Clermont Auvergne Métropole apporte une aide significative à hauteur de 1 000 euros pour toutes les entreprises qui entrent dans les critères d'admission au fond de solidarité de l'Etat", argumente Jean-Pierre Brenas.
Mais le candidat Les Républicains ne perd pas de vue son programme même si le chef de file de l'opposition depuis plusieurs mandats, a fait évoluer son slogan de campagne de "Révéler Clermont" à "Relever Clermont".
"Tout cela s'opérera dans un contexte particulièrement contraint de réduction des recettes fiscales, notamment économiques. Jamais la question de la rigueur budgétaire n'aura été aussi nécessaire. La recherche d'économies devra se faire à tous les niveaux, dans tous les services. Nous sommes aujourd'hui dans le dur, il faudra bien renoncer à certaines dépenses. Les investissements bien que re-hiérarchisés devront être soutenus. Il faut relancer la commande publique pour donner du travail à nos entreprises," poursuit-il.
La matérialisation de nouvelles pistes cyclables fait débat, l'aéroport reprend très faiblement son activité, la mobilité et la coopération territoriale restent d'une actualité brûlante. La relocalisation d'industries telles que Luxfer, Candia, les ACC tout comme la régie de l'eau, l'autonomie énergétique ou la gestion des déchets seront au coeur des enjeux pour la métropole clermontoise.
"Nos propositions sont plus que jamais sur le devant de la scène : soutien prioritaire à l'économie et l'agriculture locale, services publics et centres de santé municipaux, reconnaissance des associations, gratuité des transports en commun, égalité entre les quartiers," rappelle Marianne Maximi.
Quant au maire sortant, il revendique son bilan.
"Je suis fier d'avoir, avec constance, défendu nos services publics avec toute l'équipe municipale... Nous avions les effectifs suffisants pour faire face aux exigences de la continuité des services essentiels à notre quotidien parce que nous en avons eu la volonté politique, quand d'autres n'exigeaient que des coupes budgétaires ou des réductions d'effectif", souligne Olivier Bianchi.