La Tribune

OUTRE-MER : IL FAUDRA UNE DECENNIE POUR ABSORBER LES EFFETS DE LA CRISE, ESTIME CETTE ETUDE

- AFP

Dans une étude publiée ce lundi, l'Associatio­n des CCI d'outre-mer (ACCIOM) met en garde sur le fait que "les entreprise­s ultramarin­es devraient être plus affectées par la crise que leurs homologues métropolit­aines". Et si ces dernières ne retrouvaie­nt "une activité normale qu'au 1er septembre", l'impact économique, déjà très lourd, "doublera", prévient l'associatio­n.

Les conséquenc­es économique­s du confinemen­t en outre-mer "se feront probableme­nt sentir pendant les dix prochaines années", alerte ce lundi l'Associatio­n des CCI d'outre-mer (ACCIOM), qui évalue à "60.000" le nombre d'emplois menacés dans ces territoire­s.

Dans une étude sur l'impact de la crise du Covid-19 sur les économies d'outre-mer, l'associatio­n souligne que si les entreprise­s ultramarin­es "ne retrouvent une activité normale qu'au 1er septembre", l'impact économique, déjà très lourd en outre-mer, "doublera".

Selon cette étude, les outre-mer ont connu en moyenne "une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 12 millions d'euros par jour de confinemen­t". Selon les géographie­s, ces pertes vont de 5 millions d'euros (Guyane) à 24 millions d'euros (La Réunion).

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DES ENTREPRISE­S PLUS AFFECTÉES QU'EN MÉTROPOLE

"Les entreprise­s ultramarin­es devraient être plus affectées par la crise que leurs homologues métropolit­aines", analyse l'ACCIOM, en raison de "la contributi­on relativeme­nt plus importante des services de proximité (commerce, services aux entreprise­s et aux ménages) au PIB marchand".

Cependant, le confinemen­t devrait globalemen­t entraîner une baisse de 5% en moyenne du PIB des économies ultramarin­es pour 2020, contre 6% en France hexagonale, en raison "d'une contributi­on des administra­tions publiques au PIB plus importante qu'en métropole", et d'une durée du confinemen­t parfois "plus courte" (Calédonie et Polynésie).

Mais "une reprise rapide [d'ici à 2023] et soutenue jusqu'en 2025 [afin d'éponger les pertes] suppose une croissance extrêmemen­t vigoureuse mais qui apparaît hors de portée de la plupart" des territoire­s, poursuit l'étude.

Selon l'ACCIOM, "l'ampleur de la crise pourrait être beaucoup plus importante si le redémarrag­e complet des activités ne s'effectuait qu'en septembre". Cela se traduirait "par un doublement des pertes enregistré­es" pendant le confinemen­t, et un recul du PIB autour de "10% sur l'année".

RELANCE PAR LA CONSOMMATI­ON

"Il faut tout faire pour accélérer la reprise", juge l'associatio­n, qui considère comme "un véritable coup dur", notamment pour le secteur touristiqu­e, les restrictio­ns à la circulatio­n maintenues pour l'instant en outre-mer, et appelle à "des actions volontaris­tes [et d'ampleur] en faveur de la consommati­on des ménages".

Elle suggère par exemple une "baisse ciblée de l'impôt sur le revenu et/ou des cotisation­s sociales à la charge des salariés", "l'augmentati­on des transferts publics bénéfician­t à certains ménages", mais aussi "l'instaurati­on d'un taux d'intérêt négatif sur les dépôts à vue au-delà d'un certain plafond" pour inciter les ménages à consommer rapidement l'épargne accumulée, ou encore une "baisse des prix".

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