La Tribune

RENAULT: L'ETAT DONNE SON FEU VERT AUX 5 MILLIARDS D'EUROS DE PRET

- AFP

Le gouverneme­nt estime avoir obtenu les garanties qu'il réclamait pour l'avenir des salariés de l'usine de Maubeuge. Dans le même temps, les salariés du site de Choisy-le-Roi (Val-deMarne) ont annoncé une grève reconducti­ble à l'appel de l'intersyndi­cale locale (FO, CFDT, CGT, CFE-CGC).

Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le maire va valider ce mardi le prêt garanti par l'État de 5 milliards d'euros pour aider le constructe­ur automobile Renault à traverser la crise du coronaviru­s, a-t-on appris auprès de Bercy.

Le gouverneme­nt, qui avait jusqu'ici réservé sa signature, estime avoir obtenu les garanties qu'il réclamait pour l'avenir des salariés de l'usine de Maubeuge (Nord), inquiets d'un projet de fusion avec le site de Douai, à 70 km de distance.

M. Le Maire "signera aujourd'hui la garantie du prêt de 5 milliards d'euros qui doit être consenti à Renault", a annoncé le ministère de l'Économie à l'AFP à l'issue d'une réunion avec des élus, représenta­nts des salariés et la direction de l'entreprise.

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Le ministre "a demandé à ce que s'ouvre immédiatem­ent un dialogue social et technique, pour mettre au point un projet industriel d'avenir (...) qui devra garantir à long terme, au-delà de 2023, l'emploi et le niveau d'activité industriel­le sur le site de Maubeuge et son territoire".

Dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards d'euros, le groupe au losange envisage de transférer la production des utilitaire­s électrique­s Kangoo de Maubeuge vers l'usine de Douai.

"Aucune décision ne sera prise sur des transferts d'activité tant qu'un tel projet d'avenir n'aura pas l'accord des parties", a indiqué Bercy. Des discussion­s "débuteront la semaine prochaine entre les représenta­nts des salariés et la direction de Renault, ainsi que les représenta­nts du territoire".

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Une nouvelle réunion sur le sujet, présidée par M. Le Maire, "aura lieu en septembre pour faire le point".

UNE GRÈVE RECONDUCTI­BLE À L'USINE DE CHOISY-LEROI

Dans le même temps, les salariés de Renault du site de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) étaient en grève mardi à l'appel de l'intersyndi­cale locale (FO, CFDT, CGT, CFE-CGC) pour protester contre la fermeture annoncée de leur site, a-t-on appris de sources syndicales.

"Plus de 200 salariés", sur les 262 que compte le site au total, "mobilisés pour la sauvegarde leurs emplois", étaient rassemblés depuis 6H00 locale devant l'usine, spécialisé­e dans la rénovation et le reconditio­nnement des moteurs et boîtes de vitesse, a indiqué à l'AFP Brahim Hachouche (FO).

"L'usine est à l'arrêt. Nous attendons quelqu'un de la direction centrale qui doit nous expliquer; nous avons le soutien de la mairie", a ajouté M. Hachouche, en précisant que la grève était "reconducti­ble".

Le site de Choisy est le seul, sur les 14 que compte le groupe industriel en France, dont la fermeture définitive a été annoncée à ce stade à l'horizon 2022 dans le cadre du plan d'économies qui prévoit de supprimer 4.600 postes en trois ans en France soit près de 10% des effectifs du groupe dans l'Hexagone. Son activité doit être transférée au site de Flins (Yvelines).

Selon Fabien Gâche, délégué central CGT (3e syndicat), "les salariés ont bien compris que le projet n'avait pas d'autre objet que de réduire les capacités de production et n'entendent pas se laisser faire".

Selon lui, cette grève à Choisy-le-Roi est le "prélude à des actions massives de tous les établissem­ents". Une réunion de l'intersyndi­cale (CGC, CFDT, CGT, FO) au niveau central a eu lieu mardi matin "en ce sens" et une délégation de l'intersyndi­cale centrale doit se rendre mercredi sur le site du Val-de-Marne.

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