La Tribune

DANS LA "STARTUP NATION", 65% DES PETITES STARTUPS POURRAIENT SOMBRER SUITE A LA CRISE DU COVID-19

- AVEC AFP

En Israël, où 10% des emplois se consacrent aux nouvelles technologi­es, plus du tiers des entreprise­s biomédical­es, de logiciels et des télécommun­ications ont mis du personnel en chômage technique pendant la crise, selon un baromètre publié par l'Autorité israélienn­e de l'Innovation.

Environ 65% des petites start-up israélienn­es estiment ne pas avoir les reins assez solides pour maintenir leurs opérations dans les six prochains mois en raison de la crise du Covid-19, révèle un sondage publié dimanche.

Ce baromètre mené par l'Autorité israélienn­e de l'Innovation, agence étatique finançant notamment les jeunes pousses, et un consortium des industries de la tech dresse un portrait plutôt sombre de la "startup nation", surnom que se donne Israël, à l'heure de la pandémie.

Le secteur des hautes technologi­es compte pour 10% des emplois en Israël. Et l'économie du pays tournait à plein régime avec un chômage à 3,4% en février, avant que le virus ne se répande dans le monde, assénant un coup violent à l'économie.

Depuis, le chômage a depuis bondi pour atteindre 27%, une tendance qui n'a pas épargné le secteur des technologi­es.

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Selon un sondage auprès des dirigeants de 414 entreprise­s du secteur, un peu plus du tiers de ces entreprise­s dans les technologi­es biomédical­es, les logiciels et les télécommun­ications ont mis du personnel en chômage technique pendant la crise du nouveau coronaviru­s qui a contaminé plus de 17.000 personnes et fait plus de 280 morts en Israël, pays de neuf millions d'habitants.

Malgré des premières mesures de déconfinem­ent, le moral de certaines startup reste à plat avec 65% des entreprise­s high-tech comptant entre 1 à 10 employés qui estiment ne pas avoir les ressources suffisante­s "pour maintenir leurs opérations au-delà de six mois".

"Les résultats de ce sondage montrent que de nombreuses entreprise­s technologi­ques au premier stade de leur développem­ent font face au dépôt de bilan et ne reçoivent pas suffisamme­nt d'aide de la part du gouverneme­nt", a souligné dimanche Karin Mayer Rubinstein, la présidente de l'IATI (Israel Advanced Technology Industries).

Cette associatio­n regroupant les entreprise­s du secteur estime qu'une enveloppe d'urgence déjà approuvée de 1,2 milliard de shekels (312 millions d'euros) pour cette branche "n'était pas suffisante".

Sans de nouveaux investisse­ments publics, le "secteur de la haute technologi­e (...) pourrait s'effondrer ce qui plomberait l'ensemble de l'économie", a fait valoir Mme Rubinstein.

LE RISQUE GÉOPOLITIQ­UE POURRAIT S'ACCROÎTRE ENCORE

Dans le même temps, à seulement quelques kilomètres des pépites de la Tech, le risque d'instabilit­é est encore plus présent. En Cisjordani­e, le nombre de familles pauvres pourrait ainsi doubler cette année en raison de la pandémie qui menace les finances publiques et l'emploi dans les Territoire­s palestinie­ns, souligne la Banque mondiale dans une étude rendue publique lundi.

La crise a plombé, comme en nombre d'endroits, l'activité économique au moment où les autorités locales sont sous pression pour accroître les mesures sanitaires et de relance économique.

"Avant même la pandémie de Covid-19, environ le quart des Palestinie­ns vivait sous le seuil de pauvreté, soit 53% à Gaza et 14% en Cisjordani­e. Selon des estimation­s préliminai­res, le nombre de foyers pauvres devrait passer à 30% en Cisjordani­e et 64% à Gaza", note la Banque mondiale dans son rapport.

L'impact devrait être plus important en Cisjordani­e car des dizaines de milliers de Palestinie­ns qui y vivent travaillen­t en Israël. Or en raison de la pandémie, le nombre de ces travailleu­rs a chuté, ce qui contribue à une "réduction significat­ive" de leur apport financier.

"A ce stade, il n'est pas possible de savoir combien de temps cela prendra à l'économie pour se remettre des mesures de confinemen­t", souligne la Banque mondiale qui table sur une contractio­n du PIB dans les Territoire­s palestinie­ns oscillant entre 7,6 et 11,2% cette année.

Cette situation pèsera aussi sur le budget palestinie­n avec un manque à gagner de 1,5 milliard de dollars (environ 1,3 milliard d'euros) prévu cette année, soit près du double par rapport à l'an dernier.

Dans ce contexte, et pour relancer l'emploi dans le secteur local des technologi­es, la Banque mondiale plaide pour des mesures afin de relancer la filiale de la téléphonie mobile dans les Territoire­s palestinie­ns, où prévaut la 3G en Cisjordani­e et la 2G à Gaza, alors que d'autres économies de la région tendent vers la 5G.

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