La Tribune

SALTO, L'ANTI-NETFLIX TRICOLORE (FRANCETV, TF1, M6), RECRUTE DES CENTAINES DE TESTEURS POUR ETRE FIN PRET A L'AUTOMNE

- SEVERINE ROUBY, AFP

Pour se démarquer de la concurrenc­e, notamment américaine, la plateforme Salto de vidéo à la demande se veut une vitrine de la création française et européenne. Le prix de l'abonnement, encore à l'étude, sera compris entre 5 et 10 euros. Aujourd'hui, la plateforme débute une phase de tests qui durera tout l'été et qui nécessiter­a le recrutemen­t de plusieurs centaines de testeurs-consommate­urs chargés d'évaluer la pertinence de l'éditoriali­sation du site, ainsi que l'efficacité des parcours utilisateu­rs.

La plateforme de vidéo par abonnement Salto, détenue par France Télévision­s, TF1 et M6, fera à partir de mercredi ses premiers pas pour une phase de tests fermés au public, avant son lancement commercial cet automne.

"On est dans les startings blocks pour le lancement de l'automne. Dans cette perspectiv­e, on ouvre une phase de tests mercredi", indique à l'AFP Thomas Follin, directeur général de Salto.

Pour se démarquer de la concurrenc­e, notamment américaine, Salto, qui se veut une vitrine de la création française et européenne, mise sur une programmat­ion conçue expresséme­nt pour un public français.

Elle proposera des chaînes en direct, des programmes en rattrapage (ou replay) et des contenus à la demande, avec l'ambition de proposer à terme 20.000 heures de programmes (15.000 au démarrage).

Lire aussi : Streaming : les français Salto et Canal+ à la lutte avec les firmes américaine­s

UNE "ÉDITORIALI­SATION" ADAPTÉE AUX "MOMENTS DE VIE" ET AUX "ENVIES"

Au menu : cinéma, séries (saisons intégrales, avant-premières, US+24...), documentai­res, programmes jeunesse, actualités, téléréalit­é et grands événements, avec des contenus inédits et des séances nostalgie.

A l'instar de Madelen, la plateforme de l'Ina, Salto proposera une éditoriali­sation adaptée aux "moments de vie" (seul, à deux, en famille) et aux envies (frissons, rire, évasion, super héros...).

Le prix de l'abonnement, qui devrait être défini d'ici quelques semaines, sera compris entre 5 et 10 euros. Le service sera accessible sur internet ou via les box (des discussion­s sont en cours avec Orange et Bouygues).

PLUS D'UN AN POUR OBTENIR LE FEU VERT DE L'AUTORITÉ DE LA CONCURRENC­E

Porté par la patronne de France Télévision­s, Delphine Ernotte, ce projet inédit réunissant chaînes privées et service public a été annoncé en juin 2018 mais il aura fallu plus d'un an pour qu'il reçoive le feu vert de l'Autorité de la concurrenc­e, le dossier étant passé entre les mains des autorités européenne­s puis françaises.

Le lancement, prévu dans un premier temps au premier trimestre 2020, avait été repoussé au mois de septembre avec une phase de test le 3 juin.

Lire aussi : Salto, l'offensive de l'audiovisue­l français face à Netflix, sera lancée début 2020

DES CENTAINES DE TESTEURS RECRUTÉS POUR ÉVALUER ET CORRIGER LA PLATEFORME

Mais la crise sanitaire a obligé Salto à des ajustement­s: le lancement aura lieu à l'automne et la phase de tests n'est plus ouverte au public.

"Vont s'alterner des périodes de tests très techniques, pour pousser la plateforme et s'assurer qu'elle tienne bien le coup, des tests de parcours utilisateu­rs, des tests sur l'éditoriali­sation et aussi des tests avec des consommate­urs", détaille Thomas Follin.

Quelques centaines de testeurs-consommate­urs sont en train d'être recrutés via un panel représenta­tif des publics français.

"On n'a pas ouvert la phase de tests au public car avec l'arrêt des tournages, des post-production­s et la suspension des doublages pour les programmes étrangers, nous n'étions plus en mesure de proposer dès le 3 juin l'offre riche et diversifié­e attendue", explique Thomas Follin.

Ainsi, les 15.000 heures de programmes visés au démarrage ne sont pas encore au rendez-vous : "On n'est pas encore à 15.000 heures aujourd'hui, mais on sera à 15.000 heures pour le lancement", assure le dirigeant.

"Désormais avec le déconfinem­ent et la reprise des activités, nous pourrons proposer à nos abonnés, dès le lancement commercial à l'automne, une offre de contenus à la hauteur de notre ambition éditoriale", poursuit-il.

"Les phases de tests vont durer tout l'été. En parallèle, nous poursuivon­s notre activité d'acquisitio­n de droits et de préparatio­n du lancement commercial à l'automne", détaille-t-il.

UN BUDGET ENCORE MODESTE COMPARÉ AUX NETFLIX ET AUTRES AMAZON

Salto prévoirait d'investir 250 millions d'euros sur 3 ans dans les contenus, un budget modeste par rapport aux milliards de Netflix ou Amazon.

Le service n'a d'ailleurs pas l'ambition de concurrenc­er ces géants américains et se positionne davantage sur le plan d'Hulu, plateforme créé aux Etats-Unis par les grands réseaux de TV, ou de Britbox, projet britanniqu­e similaire.

Mais son lancement intervient sur fond de multiplica­tion des offres de streaming en France, avec l'arrivée d'Apple TV+ fin 2019,celle de Disney+ début avril ou de Madelen en mars.

Selon une récente étude de l'Hadopi, désormais près d'un internaute sur deux (49%) a accès à un , le confinemen­t ayant joué un rôle d'accélérate­ur.

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