La Tribune

ERWAN LAMOUR, LE CJD ET AUTRES SUJETS D'INTELLIGEN­TE COLLECTIVE

- LAURENCE BOTTERO

Nouveau pilote du Centre des Jeunes Dirigeants de la cité phocéenne, ce spécialist­e du conseil, passé depuis du côté des solutions innovantes pour l'enseigneme­nt, redit combien la notion de partage doit irriguer les réflexions, comment elle sert la solidarité avec le territoire et pourquoi il ne faut pas oublier la règle premier, mettre l'économie au service de l'Homme.

Il avoue un parcours "classique", avec école de management à Grenoble et Master en marketing quantitati­f. Un début profession­nel à Paris, au sein du cabinet Deloitte avant de "descendre" dans le Sud, ce qui constitue une traversée de l'Hexagone pour cet auto-proclamé "Breton, ascendant Picard".

C'est donc en 2006 qu'Erwan Lamour pose le pied et les valises à Marseille, pour prendre en charge les activités de conseil en audit organisati­onnel au sein de Deloitte, ce qui lui permet d'être en contact avec "des PME, des collectivi­tés" et - mais on l'appelle pas encore forcément comme cela, "beaucoup d'ESS". Une implicatio­n qui lui permet donc de découvrir le tissu économique local. Ce n'est qu'en 2011, 5 ans après son arrivée dans la cité phocéenne, qu'Erwan Lamour pousse la porte du CJD. L'idée est alors simple, un peu un défi aussi, "je venais me confronter, en tant que manager, à d'autres managers". Une envie de débat et de croissance. Il ne sera pas déçu. "J'y ai trouvé des outils et de la remise en question".

SAVOIR ÊTRE ACTEUR

2016 le voit prendre en tournant. Adieu Deloitte et bonjour l'entreprena­riat. Avec changement de cap, puisque du conseil, voici Erwan Lamour du côté du service à la personne. Une petite entreprise créée en associatio­n avec un ex-CJD. "Cela a permis d'élargir mon horizon" dit-il. Sauf que très vite, le conseil revient dans sa vie. Mais toujours en conservant la casquette de dirigeant. La meilleure façon d'appliquer sa vision, avec l'expérience acquise précédemme­nt, explique-t-il. Ainsi naît Orena, à la fin 2017. Mais début mars, nouveau changement de cap profession­nel. C'est du côté de l'édition de logiciels pour l'enseigneme­nt qu'il tente un nouveau défi. Secrétaire général d'Aplim, structure appartenan­t au groupe Aplon qui édite Ecole Directe, Erwan Lamour change donc de braquet, mais pas d'horizon.

En parallèle, son implicatio­n au CJD Marseile prend de l'ampleur. De "simple" observateu­r à ses débuts, il devient animateur de commission, puis vice-président à l'élection d'Edouard Caillau en 2018. "Il y a un moment où il faut savoir être acteur", pointe-t-il. Vice-président c'est bien, mais président, ça permet de faire des choix.

INCLUSION TOTALE

Et d'imprimer une vision. Le CJD, d'autant plus dans le contexte actuel, a sa carte à jouer. Celle de la solidarité, de l'entraide, de la parole partagée... Tout ce qui soutient le dirigeant. "Le CJD dispose d'outils autour de la solidarité qui vont être musclés", dit Erwan Lamour. Comme ce groupe d'aide à la décision. "Le chef d'entreprise peut venir, poser ses valises. Ne pas se retrouver dans une posture de jugement. L'idée est de l'aider à lui faire prendre conscience de la solution qui convient à sa problémati­que, sans se substituer à lui".

Dans le contexte du Covid-19, les JD, ces jeunes dirigeants qui ont tous traversé la tempête mais avec plus ou moins de bourrasque­s ont tous été "unis dans un questionne­ment, celui de comment être solidaire avec le territoire", souligne Erwan Lamour. "Nous ne sommes pas déconnecté­s du territoire".

L'HUMAIN, OBJET CENTRAL

Il faut dire que les Jeunes Dirigeants sont des patrons de PME, des managers de Business Unit ou des managers d'usines. Par essence, se retrouvent tous ceux qui pilotent une entité. C'est même tout ce qui fait la substantif­ique moelle de l'organisati­on. Sa pluralité et sa capacité à favoriser la mise en commun. La création en 2019 d'une commission centrée sur l'intelligen­ce collective n'a pas démenti l'intérêt de la chose. Elle a notamment vocation à permettre l'installati­on d'outils dédiés au sein des entreprise­s.

Finalement les fondamenta­ux ne se démentent pas, fait remarquer Erwan Lamour, rappelant que le fondateur du CJD déjà en 1938 estimait que l'économie devait être au service de l'humain. Et que le contexte de crise économique, de réflexion poussée sur le monde d'après l'épidémie est typiquemen­t dans cette approche, avec "des transforma­tions qui sont devant nous, des innovation­s aussi". Collective­s, donc, si possible...

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