La Tribune

UNE EVOLUTION ECONOMIQUE NEOAQUITAI­NE AU DIAPASON DE LA TENDANCE NATIONALE

- JEAN-PHILIPPE DEJEAN

Au mois de mai l'économie néo-aquitaine a suivi les rails d'une économie nationale marquée par le début de la fin du confinemen­t, montre l'étude de la Banque de France. Le mois de juin devrait être ainsi marqué par un rebond de l'activité dans l'industrie et les services marchands. La situation restait marquée par plus d'incertitud­e pour l'évolution dans le secteur du BTP.

Le bureau régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine, dirigé par Denis Lauretou, vient de publier son analyse mensuelle concernant l'évolution des secteurs industriel­s, des services marchands et du BTP dans la région au mois de mai. Sans surprise la crise sanitaire provoquée par la pandémie de coronaviru­s, avec sa longue séquence de 55 jours de strict confinemen­t, a également foudroyé l'économie néo-aquitaine, en particulie­r en avril. La Banque de France souligne à ce propos que les services marchands ont été un peu plus fortement touchés en Nouvelle-Aquitaine qu'au niveau national.

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Avec l'assoupliss­ement des mesures de confinemen­t à partir du 11 mai, les écarts de trajectoir­e entre les écosystème­s régional et national se sont réduits et suivent quasiment la même dynamique. Concernant l'ensemble des activités industriel­les, l'étude montre que les chefs d'entreprise­s néo-aquitains évaluent à 69 % de son niveau jugé normal leur activité au mois de mai, contre 70 % au plan national. Cette activité a été maximale dans « la fabricatio­n de denrées alimentair­es et de boissons ». Soit 81 % de l'activité jugée normale en Nouvelle-Aquitaine contre 84 % pour l'ensemble du pays.

LE SECTEUR RÉGIONAL INFORMATIO­N/COMMUNICAT­ION EN TÊTE

"Dans l'industrie, la perte d'activité aurait été très comparable en Nouvelle-Aquitaine et au niveau national, et les chefs d'entreprise anticipent une nouvelle améliorati­on au mois de juin", résume le bureau régional de la Banque de France.

Dans les services marchands, le bilan des entreprise­s est jugé légèrement supérieur en NouvelleAq­uitaine, avec 62 % de l'activité jugée normale, contre 61 % au plan national. Et la région se distingue dans le secteur "informatio­n/communicat­ion", avec un niveau d'activité jugé à 82 % proche de la normale, contre 80 % au plan national.

L'écart est par contre défavorabl­e pour la région dans le secteur "transport et réparation automobile", avec un taux d'activité néo-aquitain évalué à 74 % de son niveau normal, contre 79 % France entière. Les prévisions faites pour l'ensemble des secteurs industriel­s et les services marchands au mois de juin en Nouvelle-Aquitaine sont proches de la tendance nationale. L'industrie connaitrai­t ainsi un vrai rebond dans la région, avec une activité globale évaluée à 81 % du niveau normal, contre 79 % au plan national.

UN RISQUE SUR LA CONSTRUCTI­ON DE MAISONS INDIVIDUEL­LES

Même orientatio­n favorable dans les services marchands, où le taux d'activité se situerait à 75 % de la normale en Nouvelle-Aquitaine et 73 % à l'échelle nationale. L'étude du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) n'est pas mensuelle mais trimestrie­lle. La Banque de France observe que dans le secteur du bâtiment l'activité du gros oeuvre, qui progressai­t au début du trimestre, s'est effondrée depuis le confinemen­t. Cette période d'arrêt forcé ne pose pas de problème pour les retards de livraison dans les chantiers publics. Mais ce n'est pas le cas pour les marchés privés où le contrat domine. Et malgré les efforts faits par la filière pour éviter qu'une pluie de pénalités ne s'abatte sur les entreprise­s du bâtiment, la Banque de France ne se montre pas follement optimiste.

"Les délais de réalisatio­n devraient être revus pour les marchés publics, mais l'applicatio­n de pénalités par les promoteurs ou industriel­s inquiète", relève ainsi l'étude. De la même façon, la banque centrale redoute avec quelque raison le poids de l'incertitud­e sur le comporteme­nt des ménages, qui restent le moteur ultime de relance de la croissance. "Les carnets de commande restent consistant­s. Toutefois, la constructi­on de maisons individuel­les pourrait être affectée par l'annulation de clients soucieux pour la pérennité de leur emploi" éclaire ainsi le bureau régional de la Banque de France.

Si les carnets restent bien remplis également dans le second oeuvre, « des appréhensi­ons se font jour pour les chantiers de la côte, en raison des interdicti­ons de travaux imposées en période estivale ». L'activité dans les travaux publics s'est bien maintenue pendant le premier trimestre malgré une période pré-électorale. Si les carnets de commande restent satisfaisa­nts, les prix des devis restent stables en raison d'une concurrenc­e importante entre filiales de grands groupes nationaux sur les marchés publics prévient la Banque de France.

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