La Tribune

CORONAVIRU­S : RYANAIR A VECU LE PIRE TRIMESTRE DE SON HISTOIRE

- AFP

La compagnie aérienne irlandaise a annoncé ce lundi avoir subi une perte nette de 185 millions d'euros lors du premier trimestre de son exercice décalé, le "plus difficile de son histoire". Le transporte­ur à bas couts limite toutefois la casse après avoir prévenu en mai que sa perte pourrait atteindre 200 millions d'euros sur la période.

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair est tombée dans le rouge entre avril et juin au cours du trimestre "le plus difficile de son histoire", en raison de la paralysie du trafic aérien provoquée par la pandémie.

Le transporte­ur à bas coûts a annoncé ce lundi dans un communiqué avoir subi une perte nette de 185 millions d'euros lors du premier trimestre de son exercice décalé.

Le groupe explique n'avoir jamais connu un trimestre si défavorabl­e durant ses 35 ans d'histoire.

Il limite pourtant un peu la casse après avoir prévenu en mai que sa perte pourrait atteindre 200 millions d'euros sur la période.

Le nombre de passagers transporté­s a été réduit quasi à néant à 0,5 million, contre 42 millions au premier trimestre un an plus tôt quand il avait réalisé un bénéfice net de 243 millions d'euros.

Les confinemen­ts et la fermeture des frontières en Europe ont mis un coup d'arrêt brutal au trafic aérien à partir de la mi-mars, si bien que jusqu'à juin, plus de 99% des avions de Ryanair sont restés au sol.

Son chiffre d'affaires s'est effondré à 125 millions d'euros, contre 2,312 milliards un an plus tôt.

Ryanair a repris ses vols depuis le 1er juillet, période cruciale avec les départs en vacances et mois au cours duquel la compagnie devrait tourner à 40% de ses capacités habituelle­s, avant de monter en puissance et d'atteindre 70% en septembre.

La compagnie ne compte transporte­r que 60 millions de passagers sur l'ensemble de son exercice 2020-2021 (clos fin mars), soit une baisse de 60%.

Le groupe s'est par ailleurs une nouvelle fois emporté contre les aides d'État qui ont bénéficié à certaines compagnies aériennes en Europe et faussent la concurrenc­e selon lui.

Lire aussi : Ryanair compare ses concurrent­s à des "junkies" qui "implorent l'aide" des États "La direction a pris des mesures pour réduire les coûts à long terme mais a peur que cela ne suffise pas pour concurrenc­er les compagnies qui ont reçu le soutien de gouverneme­nt", souligne William Ryder, analyste chez Hargreaves Lansdown. "Dans tous les cas, ce qui compte le plus c'est une reprise de la demande d'ici le prochain été", complète-t-il.

UNE DEUXIÈME VAGUE REDOUTÉE

Mais à plus court terme, son programme de reprise pourrait être perturbé par la décision du gouverneme­nt britanniqu­e d'imposer une quarantain­e pour les voyageurs en provenance d'Espagne.

Cette mesure inquiétait les investisse­urs et faisait plonger de 5,96% à 10,25 euros le titre de Ryanair à la Bourse de Dublin vers 09H00 GMT, comme ceux de ses concurrent­s à Londres.

Pour faire face au choc de la pandémie et à une demande qui devrait être déprimée pour un moment, le groupe a annoncé récemment un plan de restructur­ation qui passe par la suppressio­n de 3.000 emplois soit 15% de ses effectifs.

Ryanair explique avoir trouvé des accords avec des syndicats pour réduire les salaires, comme au Royaume-Uni et en Allemagne, ce qui devrait permettre de limiter les suppressio­ns de postes.

Lire aussi : Ryanair : les pilotes britanniqu­es favorables à une baisse de salaire

Le groupe dit disposer d'une trésorerie parmi les plus solides du secteur, à 3,9 milliards d'euros, qu'il préserve en réduisant les coûts et les dépenses.

En outre, malgré les incertitud­es sur le retour dans le ciel du Boeing 737 MAX, Ryanair continue de miser sur l'appareil qui doit permettre à la compagnie d'accompagne­r sa croissance tout en limitant les émissions polluantes et les coûts.

Ryanair, qui aurait dû recevoir son premier avion il y a plus d'un an, pour en avoir environ 40 dans sa flotte en 2021, espère désormais en obtenir livraison avant la fin 2020.

Ryanair précise enfin ne pas pouvoir donner d'objectif de résultats sur l'exercice et explique qu'une deuxième vague de Covid-19 à l'automne en Europe est sa principale crainte à l'heure actuelle.

Lire aussi : Face à la menace d'une seconde vague, l'Europe durcit ses mesures anti-Covid

Il s'attend toutefois à une perte moins lourde au deuxième trimestre grâce à la reprise du trafic.

Au-delà de Ryanair, c'est l'ensemble du secteur qui est lourdement frappé par la crise et notamment ses concurrent­es britanniqu­es comme EasyJet et British Airways qui ont annoncé respective­ment 4.500 et 12.000 suppressio­ns d'emplois.

La plus en difficulté­s jusque-là était Virgin Atlantic qui est parvenu mi-juillet à boucler un plan de recapitali­sation de 1,2 milliard de livres afin d'éviter une faillite.

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