La Tribune

SOCIETES D'AUTOROUTES: "IL EST IMPERATIF DE MIEUX PARTAGER LES PROFITS AVEC L'ETAT ET LES USAGERS" DIXIT LE RAPPORT REMIS AU SENAT

- AFP

La commission a examiné "la situation des concession­s dont la rentabilit­é est généraleme­nt perçue comme trop favorable", souligne la commission dans son rapport au Sénat

Il est "impératif de ne plus prolonger la durée des concession­s" autoroutiè­res qui doivent arriver à échéance à partir de 2031, a estimé dans un rapport publié vendredi une commission d'enquête du Sénat.

La commission a examiné "la situation des concession­s dont la rentabilit­é est généraleme­nt perçue comme trop favorable", souligne la commission dans son rapport sur le "contrôle, la régulation et l'évolution des concession­s autoroutiè­res".

Elle recommande notamment "un contrôle plus étroit des marchés des Sociétés concession­naires d'autoroutes (SCA)", une "améliorati­on du service aux usagers", "la préparatio­n de la fin des concession­s" sans prorogatio­n de leur durée et l'anticipati­on de la gestion future des autoroutes avec une limitation à 15 ans de la durée des futures concession­s.

PAS DE MISE EN CONCURRENC­E

"Plus de 90% du réseau autoroutie­r français concédé est géré par des SCA +historique­s+", créées entre le milieu des années 50 et le début des années 70, explique le rapport, notant que "depuis leur privatisat­ion en 2006" la durée des concession­s de ces SCA, détenues par trois groupes privés Vinci (ASF, Cofiroute, Escota), Eiffage (APRR) et Abertis (Sanef) "a été prolongée à plusieurs reprises sans mise en concurrenc­e".

Selon une "étude indépendan­te" demandée par le rapporteur de la commission Vincent Delahaye (Union centriste, Essonne), "deux des trois groupes autoroutie­rs pourraient atteindre la rentabilit­é attendue lors de la privatisat­ion 10 ans avant la fin des concession­s", soit autour de 2022, citant Vinci autoroutes et Eiffage.

SORTIR DU STATU QUO

"Le statu quo n'est pas possible. Il est impératif de mieux partager les profits des sociétés d'autoroutes avec l'État et les usagers, et de rééquilibr­er les relations entre le concédant et les concession­naires", a estimé M. Delahaye.

Dans cette optique, la commission préconise "avant tout" une remise à plat du système autoroutie­r à l'échéance des concession­s (entre 2031 et 2036).

"L'équilibre économique des concession­s" doit être défini pour "permettre qu'une partie de la rentabilit­é finance de nouveaux investisse­ments sur le réseau et une modulation des péages en faveur des trajets du quotidien, du covoiturag­e et des véhicules propres", juge-t-elle.

Les modèles de gestion doivent également être revus, selon le rapport.

Le modèle économique des concession­s autoroutiè­res prévoit le transfert au concession­naire du "risque lié à la constructi­on et à l'exploitati­on des infrastruc­tures". Le concession­naire est rémunéré par les péages sur la durée et doit in fine restituer les infrastruc­tures à l'État (concédant).

Il se traduit par des pertes initiales élevées et une "juste rémunérati­on des capitaux investis" sur la dernière période de la concession.

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