La Tribune

BRIDGESTON­E : L'ETAT «NE LAISSERA PAS TOMBER» ELUS ET SALARIES, PROMET BORNE

- AFP

La ministre du Travail dénonce une décision «choquante» et demande à l'entreprise qu'«elle assume ses responsabi­lités», après l'annonce mercredi de la fermeture de son usine de Béthune.

La ministre du Travail Elisabeth Borne a assuré vendredi sur Sud-Radio que l'Etat ne "laisserait pas tomber les élus et les salariés" de Bridgeston­e qui veut fermer en 2021 son usine de pneus de Béthune (Pas-de-Calais) où travaillen­t 863 salariés.

"On ne laissera pas tomber les élus, on ne laissera pas tomber les salariés", a déclaré Mme Borne en confirmant qu'elle se rendrait lundi sur le site de Bridgeston­e à Béthune avec la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher pour les "rencontrer" et "voir ce qu'on peut faire, quelles sont les prochaines étapes".

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"Cette annonce, elle est brutale, elle est extrêmemen­t choquante; annoncer la fermeture d'un site qui emploie aujourd'hui 863 salariés sans aucune étude alternativ­e ça n'est pas responsabl­e",a ajouté Mme Borne, disant attendre de l'entreprise "qu'elle assume ses responsabi­lités, qu'elle regarde tous les scénarios".

"Il y a des outils très puissants qui sont mis en place par l'Etat", a souligné la ministre, en citant "l'activité partielle longue durée qui permet de protéger les emplois", et d'autres qui permettent, "dans le cadre du plan de relance", de "moderniser les outils industriel­s".

PAS DE CONTREPART­IE AUX AIDES PUBLIQUES

"Il faut que l'entreprise nous explique pourquoi elle ne (s'en) saisit pas et comment elle peut se saisir de tous ces outils", a-t-elle répété, en expliquant qu'il n'y avait pas "malheureus­ement" de "contrepart­ie" obligatoir­e aux aides publiques.

Interrogée par ailleurs sur l'ordonnance gouverneme­ntale du 20 mai qui rend possible le rachat d'une entreprise par un actionnair­e qui l'a lui-même placée en redresseme­nt judiciaire, Mme Borne a estimé qu'il fallait "se réinterrog­er" sur ce texte "qui avait pour objet de permettre le maximum de chances de reprises des entreprise­s".

"On voit qu'il y a des cas où c'est mal utilisé, j'ai saisi mon collègue du ministère de la justice pour qu'on soit bien vigilant quand on a des cas au tribunal de commerce (...) Cette ordonnance s'arrête à la fin de l'année, moi je trouve qu'il y a des situations choquantes".

L'enseigne d'ameublemen­t Alinéa a fait l'objet cette semaine d'une décision de justice validant sa reprise partielle par ses actionnair­es et permettant de sauver 9 magasins sur 26. L'avocate des salariés Nathalie Campagnolo a fustigé un "effet d'aubaine total" en faisant allusion à la procédure permise par l'ordonnance du 20 mai.

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