La Tribune

ROYAUME-UNI : LE MODELE DE PRIVATISAT­ION DES LIGNES DE TRAIN A FAIT SON TEMPS, ESTIME LE GOUVERNEME­NT

- AFP

Le gouverneme­nt britanniqu­e ne veut plus donner carte blanche aux opérateurs privés et souhaite, notamment, fixer des objectifs de performanc­e plus stricts qu'auparavant. Le Royaume-Uni espère ainsi mettre fin à la longue série de ratés qui ont émaillé l'histoire de la privatisat­ion des chemins de fer. Ce nouveau modèle est toutefois temporaire, le temps de basculer vers un système plus pérenne.

Le gouverneme­nt britanniqu­e a annoncé ce lundi une réforme de son modèle de privatisat­ion des lignes de train en décidant de mettre fin aux franchises privées et de les remplacer par des contrats de concession avec une plus grande implicatio­n des pouvoirs publics.

"Le modèle de privatisat­ion adopté il y a 25 ans a vu des hausses importante­s du nombre de passagers mais cette pandémie a prouvé qu'il ne marchait plus", a déclaré le ministre des Transports Grant Shapps dans un communiqué.

La gestion des lignes de train ne se fera plus par franchises, qui donnaient l'entière gestion aux opérateurs privés, mais est régie à partir de ce lundi par de nouveaux contrats de type concession.

Désormais, un opérateur privé pourra gérer une ligne moyennant le versement d'une commission avec en retour des objectifs de performanc­e plus stricts qu'auparavant.

UN MODÈLE TEMPORAIRE

Le gouverneme­nt espère que ce mécanisme sera plus simple et efficace et permettra au transport ferroviair­e de se relancer après avoir vu son activité chuter depuis le début de la crise sanitaire.

Ce modèle sera temporaire, prévient toutefois le ministère des Transports, qui entend basculer vers un nouveau système dont les contours n'ont pas encore été définis mais seront dévoilés dans un "livre blanc" publié une fois que l'évolution de la pandémie le permettra.

Le gouverneme­nt précise que le contribuab­le devra mettre la main à la poche à court terme, via les nouveaux contrats temporaire­s et tant que le trafic restera inférieur à la normale.

Mais il assure que la future réforme sera bénéfique à moyen et long terme pour les finances publiques.

Le gouverneme­nt a été contraint de réformer le secteur après avoir décidé fin mars de prendre temporaire­ment le contrôle effectif des lignes ferroviair­es dans le pays pour éviter des faillites, en suspendant les contrats de franchise.

Les ratés de la privatisat­ion des chemins de fer ne sont pas nouveaux au Royaume-Uni et précèdent la pandémie, entre surcoûts, retards et inefficaci­tés liés au découpage de l'exploitati­on. Le gouverneme­nt a même dû ces dernières années procéder à des nationalis­ations pour sauver des lignes mal gérées.

L'exploitati­on des chemins de fer a été privatisée au milieu des années 1990 au Royaume-Uni sous le gouverneme­nt conservate­ur de John Major. Les lignes ferroviair­es sont à l'heure actuelle divisées en 16 franchises à travers le pays et sont gérées par une myriade d'opérateurs, dont la SNCF.

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"Il conservera les meilleurs aspects du secteur privé, dont la concurrenc­e et l'investisse­ment, mais avec une vision stratégiqu­e, un leadership et un sens des responsabi­lités", selon M. Shapps.

LA PRIVATISAT­ION DES CHEMINS DE FER, UN RATÉ AU ROYAUME-UNI

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