La Tribune

LA NOUVELLE-AQUITAINE A LA MANOEUVRE POUR STRUCTURER UNE FILIERE DE FABRICATIO­NS DE MASQUES

- PIERRE CHEMINADE

Après le coup de chaud du printemps lié à la pénurie de masques de protection contre le Covid-19, le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine veut fixer un cadre pour pérenniser une filière locale de fabricatio­n de masques barrière. Cela n'a rien d'évident malgré une demande estimée, dans l'hypothèse la plus haute, entre 600 millions et 1,2 milliard d'unités par an pour la seule Nouvelle-Aquitaine.

Dès le 25 mars 2020, la Région Nouvelle-Aquitaine a lancé une plateforme d'échanges entre les industriel­s du territoire pour coordonner et accroître la production de masques barrière à grande échelle. Au 6 juin dernier, 1.100 entreprise­s régionales y étaient inscrites dont 650 fournisseu­rs (industrie, textile, cosmétique, etc.), 350 demandeurs (établissem­ents médico-sociaux, établissem­ents de santé, etc.) et une centaine d'experts. De quoi générer plus de 300 mises en relation et fournir aux services du conseil régional une première base de données pour élaborer une stratégie industriel­le régionale à moyen terme de production de masques barrière et autres équipement­s médicaux.

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Le sujet a été abordé ce lundi 21 septembre lors d'une conférence dédiée à la filière masque organisée au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. L'enjeu étant la fourniture régulière, à terme, de toutes les entreprise­s régionales qui le souhaitent soit par le biais de la commande publique, soit par le structurat­ion de réseaux de production-distributi­on-consommati­on locaux et régionaux.

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DES BESOINS DURABLEMEN­T CONSIDÉRAB­LES

A ce stade, une certitude : le marché des masques barrière est considérab­le et s'inscrira malheureus­ement dans la durée. Une étude de l'Agence pour la diffusion de l'informatio­n technologi­que (Adit) confirme ainsi la prégnance des besoins tant au niveau national que régional. Elle chiffre ainsi à 33 millions en France et 3 millions en Nouvelle-Aquitaine le nombre d'usagers quotidiens de masques barrière (salariés, collégiens, lycéens, étudiants, etc.) de quoi évaluer la demande totale annuelle entre 6,8 et 13,7 milliards d'unités en France et entre 600 millions et 1,2 milliard d'unités en Nouvelle-Aquitaine. La différence d'estimation étant lié à l'hypothèse de base d'utilisatio­n d'un ou de deux masques par jour et par personne. Des chiffres divisés par dix en prenant l'hypothèse de masques lavables réutilisab­les. Ainsi, par exemple, pour un masque consommé tous les vingt jours, les estimation­s oscillent entre 340 et 690 millions d'unités en France et 31 et 62 millions en Nouvelle-Aquitaine.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir (crédits : Adit).

Au-delà de ce premier état des lieux, cette matinée a permis des partages d'expérience­s et la présentati­on d'un panel de soutiens régionaux aux fabricants : commande publique, accompagne­ment par ADI (Agence développem­ent innovation Nouvelle-Aquitaine) et appuis financiers de la Région aux projets de R&D et/ou d'investisse­ment, présentati­on du programme national du CETI (centre européen des textiles innovants) pour des masques 100 % recyclés et recyclable­s, etc.

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