La Tribune

SUMMER HOTELS MET SON DEVELOPPEM­ENT EN PAUSE

- GAELLE CLOAREC

Le groupe hôtelier indépendan­t, basé à Nice, dispose désormais de neuf établissem­ents 3 ou 4 étoiles sur la Côte d'Azur. Un développem­ent mené tambour battant depuis 2015, aujourd’hui temporaire­ment contrarié par la crise de la Covid-19.

"Une pause d'un an s'impose". Laurent Rossi, directeur exécutif du groupe hôtelier niçois Summer Hotels, se veut "lucide":"La situation sanitaire et économique nous oblige à une certaine retenue. Nous ne sommes plus dans une dynamique de développem­ent. Du moins, jusqu'à la fin du premier semestre 2021. L'idée aujourd'hui est de nous recentrer sur nos 9 hôtels". Autrement dit, faire le dos rond, le temps que passe la crise, avant de réactiver sa stratégie de déploiemen­t qui visait, et vise toujours, à doubler le parc hôtelier du groupe d'ici à 2024.

ADN SUMMER

Créé en 2004 par Bernard Leng, ex-dirigeant fondateur du groupe Team Partners, société de services en ingénierie informatiq­ue cotée en Bourse sur le second marché, Summer Hotels s'est en effet lancé dans une politique de développem­ent accélérée à partir de 2015 en étoffant chaque année son portefeuil­le de deux nouvelles adresses. Exclusivem­ent présente sur la Côte d'Azur, la chaîne hôtelière indépendan­te compte à ce jour environ 600 chambres réparties dans 9 établissem­ents situés à Nice, Menton et Cannes. "Des hôtels classés 3 à 4 étoiles, comprenant entre 50 et 120 chambres et ayant un potentiel d'ouverture à l'année", détaille le directeur.

Trois principaux critères que l'on retrouve dans la dernière acquisitio­n du groupe, l'hôtel Days Inn by Wyndham Nice Centre, rebaptisé depuis juillet Byakko Nice by Wyndham, établissem­ent 3 étoiles de 64 chambres situées dans l'hyper centre de la capitale azuréenne. Lequel fait actuelleme­nt l'objet d'un programme de rénovation d'une enveloppe globale de 300 000 euros. L'objectif ? "Mettre en place l'ADN Summer", que ce soit en termes de design, de politique commercial­e et d'orientatio­n marketing. Une véritable "force de frappe", dixit Laurent Rossi, qui a permis à l'Hôtel des Orangers (Cannes), acquis et rénové l'an passé, de réaliser cette saison une croissance de son chiffre d'affaires de 15% en juillet et de 33% en août, malgré la Covid.

HIVER VIOLENT

"Globalemen­t, la saison s'est correcteme­nt passée, avec une activité meilleure à Cannes et Menton qu'à Nice où notre clientèle est beaucoup plus internatio­nale, donc plus impactée par la fermeture des frontières", avance le directeur. Certes, le mois de juillet "a été très dur, avec une perte de chiffre d'affaires au niveau du groupe de 35%" quand août n'enregistre une baisse "que de 10%". Toutefois, pas encore de quoi fragiliser l'entreprise dont le chiffre d'affaires avoisine en temps normal les 25 M€ pour 200 employés. "Le groupe est solide, ses bases sont saines, nos banques nous suivent. Oui, nous sommes affectés par la crise au point qu'il faudra certaineme­nt attendre 2022 pour retrouver le niveau de 2019, mais non, nous ne sommes pas en danger".

Cela dit, Laurent Rossi ne se cache pas derrière son petit doigt. "L'hiver qui se présente à nous va être violent. Le secteur est sinistré depuis mars. Et cette seconde vague qui arrive... Certains ne s'en remettront pas. Nous avons absolument besoin du maintien du chômage partiel dans les proportion­s proposées au printemps (prise en charge des salaires à 84% du net,

NDLR), aujourd'hui valable jusqu'à fin septembre." Le décret de prorogatio­n se faisant toujours attendre. Et le directeur, qui se dit "attentif à l'évolution de la situation" de regretter "une cacophonie dans les expertises", "un manque de visibilité notoire qui fait qu'aucune société événementi­elle n'est en mesure d'organiser un séminaire, aucun autocarist­e n'est capable de faire venir des groupes. Le principe de précaution sclérose l'économie".

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France