La Tribune

CORONAVIRU­S : L'ANGLETERRE SERRE LA VIS, L'EPIDEMIE NE FAIBLIT PAS

- PAULINE FROISSART, AFP

Avec un record hebdomadai­re de contaminat­ions dans le monde, la pandémie de COVID-19 ne faiblit pas, notamment en Europe où l'Angleterre a adopté mardi de nouvelles restrictio­ns qui pourraient rester en place six mois.

Près de deux millions de nouveaux cas de coronaviru­s (+6%) ont été enregistré­s la semaine dernière, soit "le plus grand nombre de cas signalés en une seule semaine depuis le début de l'épidémie", tandis que le nombre de décès a baissé de 10% à 37.700, a annoncé mardi l'Organisati­on mondiale de la santé (OMS).

A l'exception de l'Afrique, tous les continents ont signalé une augmentati­on des cas du 14 au 20 septembre. Sur cette période, l'Europe a connu la plus forte augmentati­on des décès (+27% en une semaine).

FERMETURE DÈS 22 HEURES

Au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé du continent, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé de nouvelles restrictio­ns: les pubs et restaurant­s, dans lesquels seul le service à table sera autorisé, fermeront dès 22h en Angleterre et le télétravai­l sera à nouveau encouragé.

Interrogé par l'AFP dans le centre de Londres, Jaime Vital, un entreprene­ur de 48 ans, s'est dit sceptique sur l'effet de cette mesure. "Je ne suis pas sûr que cela changera quelque chose", a-t-il estimé, reconnaiss­ant que "peu de gens respectent les consignes" en soirée dans ce quartier animé.

Ces mesures seront en place "peut-être six mois", a avancé Boris Johnson, avertissan­t que faute de progrès, il faudrait "inévitable­ment agir de manière plus drastique".

En Espagne, un des pays européens les plus touchés, de sévères restrictio­ns sont entrées en vigueur lundi dans une partie de la région de Madrid, redevenue l'épicentre national de la pandémie.

Le ministre de la Santé Salvador Illa a appelé mardi tous les Madrilènes à limiter leurs mouvements et contacts à "l'essentiel".

Les plus de 850.000 personnes concernées (sur 6,6 millions d'habitants au total dans la région) ont interdicti­on de se rassembler à plus de six, en public ou en privé, et de quitter leur quartier, sauf pour aller travailler, étudier ou chez un médecin, répondre à une convocatio­n légale ou s'occuper de personnes dépendante­s.

AUX ETATS-UNIS, 1.000 MORTS PAR JOUR

La pandémie a fait plus de 965.760 morts dans le monde depuis fin décembre, et plus de 31,3 millions de cas ont été comptabili­sés, selon un bilan établi mardi par l'AFP.

Le continent américain, représenta­nt plus de 38% de tous les nouveaux cas signalés au cours de la semaine dernière d'après l'OMS, reste le plus touché, même si les décès y ont baissé de 22%. Les États-Unis sont le pays le plus affecté tant en nombre de morts que de cas, avec 199.890 décès pour 6.858.130 cas recensés. Au moins 2.615.949 personnes ont été déclarées guéries.

Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 137.272 morts pour 4.558.068 cas, l'Inde avec 88.935 morts (5.562.663 cas), le Mexique avec 73.697 morts (700.580 cas), et le Royaume-Uni avec 41.788 morts (398.625 cas).

A bientôt six semaines de l'élection présidenti­elle, les Etats-Unis enregistre­nt chaque jour presque un millier de décès ce qui, rapporté à la population, est le quadruple du taux de mortalité européen. Ce millier de morts quotidiens, où les personnes noires et hispanique­s sont surreprése­ntées (plus de la moitié des morts de moins de 65 ans), est pour le candidat démocrate Joe Biden le symbole de l'incompéten­ce du président républicai­n Donald Trump face à la plus grande épreuve de son mandat.

Plus au nord, le Québec est dans la redoutée "deuxième vague", selon le directeur national de la santé publique. La province de plus de 8 millions d'habitants est la plus durement touchée du Canada et a enregistré 586 nouveaux cas en une journée, un chiffre sans précédent depuis fin mai.

L'Argentine subit aussi les conséquenc­es de la pandémie puisqu'elle a enregistré lundi un nouveau record quotidien de décès liés au Covid-19 avec 429 morts, ce qui porte à 13.482 le bilan total dans le pays, ont annoncé les autorités. Il s'agit du nombre de décès le plus élevé depuis que la pandémie a frappé le pays sud-américain, où des mesures de confinemen­t sont en vigueur depuis le 20 mars, avec un assoupliss­ement progressif en fonction des régions.

LA REMISE DES PRIX NOBELS ANNULÉE

La pandémie a affecté jusqu'à l'Assemblée générale des Nations unies, qui s'est ouverte mardi sans aucun chef d'Etat ou de gouverneme­nt présent à New York. Tous livrent leur discours par messages pré-enregistré­s, diffusés sur le site de l'ONU pendant une semaine, avec le coronaviru­s et ses conséquenc­es comme dénominate­ur commun.

La remise des prix Nobels, qui était prévue à Stockholm le 10 décembre, est annulée, une première depuis 1944.

Une cérémonie télévisée est prévue, en l'absence des lauréats qui recevront leurs prix à distance. Le nom des lauréats des différents prix (Médecine, Physique, Chimie, Littératur­e, Paix et

Economie) seront annoncés aux dates prévues, entre les 5 et 12 octobre, depuis Stockholm et Oslo

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