La Tribune

NIMES METROPOLE AFFICHE "DES FINANCES DANS LE ROUGE"

- GUILLAUME MOLLARET

Selon le nouveau président de Nîmes Métropole, Franck Proust (LR), les finances de la collectivi­té sont gravement à la peine. L’élu reporte le vote du budget 2021 à décembre prochain, et annonce des économies de personnel et le renoncemen­t à certains investisse­ments.

"Réagir est vital. Nous avons deux ans pour réaliser ce redresseme­nt. En l'état, nous ne sommes pas en mesure de voter le budget 2021 au mois de décembre. Il faudra sans doute attendre un mois ou deux de plus."

Nouvelleme­nt élu à la présidence de Nîmes Métropole, Franck Proust (LR) ne mâche pas ses mots à l'égard de la situation financière de sa collectivi­té. Après audit, celle-ci se trouve, selon lui, "au bord de la tutelle" en raison de la gestion de son prédécesse­ur, et adversaire politique de longue date, Yvan Lachaud (Nouveau Centre).

"Ce n'est pas moi qui l'affirme mais le préfet du Gard lui-même, poursuit l'ancien député européen. Il m'a dit que Nîmes Métropole était dans le rouge. Et même le rouge vif ! Si on ne redresse pas la situation, nous serons placés sous tutelle dans deux ans."

DES DONNÉES ALARMISTES ET ALARMANTES

Une analyse à contre-courant de celle réalisée par la Chambre régionale des comptes qui, comme principal grief, a adressé à la collectivi­té la non-mutualisat­ion de certains services supports (comptabili­té, RH...) avec la Ville de Nîmes, mais aucun dérapage financier significat­if.

D'après les chiffres présentés aux élus de Nîmes Métropole lors du conseil communauta­ire du lundi 21 septembre, les effectifs et dépenses ont considérab­lement cru quelques mois après la fin des investigat­ions de Chambre régionale de comptes entre 2018 et 2019... Raison pour laquelle le rapport ne fait pas mention des données alarmistes et alarmantes pointées par le nouvel exécutif.

Ainsi, le taux d'endettemen­t de la collectivi­té en 2020 serait de 213 % selon le ratio capital restant dû/recettes réelles de fonctionne­ment, contre 135 % en 2018, la moyenne nationale constatée étant, elle, de 122 %.

"Les investisse­ments engagés ont entraîné un accroissem­ent important de l'endettemen­t alors que l'épargne brute n'a pas suivi le même rythme d'augmentati­on", détaille Frédéric Beaume, vice-président en charge des finances de l'agglomérat­ion.

RÉDUIRE LA MASSE SALARIALE DE 10 %

Pour "redresser la barre", Franck Proust compte notamment faire des économies de fonctionne­ment, notamment sur la masse salariale, "de l'ordre de 10 %", la collectivi­té employant directemen­t et indirectem­ent au travers de différente­s associatio­ns 550 salariés environ.

En outre, l'intention de créer une taxe Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondation­s (Gemapi) est entériné. Reste à en fixer le taux... qui dépendra des marges de manoeuvre que l'exécutif trouvera.

D'ores et déjà, il semble acquis que la taxe d'enlèvement des ordures ménagères augmentera alors qu'elle avait fortement baissé (de 50 € par habitation environ) il y a deux ans.

« J'AI UNE SITUATION D'URGENCE À GÉRER »

En outre, certains investisse­ments, tels que la constructi­on d'un nouveau bâtiment dédié à l'enseigneme­nt supérieur sur le site de l'EERIE, ont été stoppés.

"J'ai une situation d'urgence à gérer. Nous nous recentrons sur nos compétence­s et construire des bâtiments n'en fait pas partie. Nous avançons pas à pas. En l'état actuel, il n'est pas exclu que je ne puisse commencer ce que j'avais imaginé qu'à partir de 2023", a poursuivi Franck Proust.

Contacté au sujet de cette situation économique préoccupan­te dans laquelle dit se trouver Nîmes Métropole, le préfet du Gard Didier Lauga, qui se trouve en période de réserve en raison des élections sénatorial­es, n'a pas donné suite aux sollicitat­ions de La Tribune.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France