La Tribune

LA ROCHE-SUR-FORON A L'HEURE VERTE AVEC L'ARRIVEE DE JEAN-CLAUDE GEORGET

- DIDIER BERT

ENTRETIEN. Aux portes de l’industriel­le vallée de l’Arve, La Roche-sur-Foron (HauteSavoi­e) vient de se tourner vers un maire écologiste, Jean-Claude Georget, qui souhaite concilier l’essor économique et le développem­ent durable, en misant sur le dialogue.

Comme sa voisine Annecy, La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie) a choisi, pour la première fois depuis 1945, un maire de gauche, aux idées écologiste­s, qui a aussi pris les rênes de la Communauté de communes du Pays Rochois, qui regroupe neuf communes et 26.000 habitants.

Élu lors d'une triangulai­re au deuxième tour des élections municipale­s face à deux candidats Divers droite, dont l'ancien maire Sébastien Maure, le nouvel édile Jean-Claude Georget entend miser sur le dialogue avant tout changement de cap.

Le nouveau maire, ancien commandant de police au commissari­at d'Annecy puis d'Annemasse "avec un commandeme­nt de plus de 100 personnes", précise-t-il - s'est lancé en politique dès son départ à la retraite en 2012. Élu dans l'opposition municipale en 2014, il a été membre du Parti Socialiste jusqu'en 2017, quand il a décidé de ne pas renouveler son adhésion. "Je ne me trouvais pas le soutien souhaité pour défendre mes idées", dit-il, tout en précisant être resté en bons termes.

DIALOGUE AVANT TOUT

À l'entrée de la vallée de l'Arve, où le décolletag­e et l'industrie en général sont au coeur du tissu économique, et où la droite détient les clés des hôtels de ville, Jean-Claude Georget se veut rassurant sur la capacité des uns et des autres à travailler ensemble, notamment sur le dossier de la pollution de l'air. "Je ne sens pas d'hostilité de la part des agglomérat­ions qui nous entourent", assure-t-il.

Sur les autres dossiers que l'élu compte mettre de l'avant - le développem­ent des modes de transport doux et des transports en commun -, le nouveau maire de La Roche-sur-Foron croit à des échanges constructi­fs avec ses voisins.

L'élu compte bien sûr sur la collaborat­ion d'Annecy, qui vient de mettre à sa tête l'écologiste François Astorg, et d'Annemasse, dont le maire Christian Dupessey (PS) vient d'être nommé à la tête du Pôle métropolit­ain du Genevois français. "Quand on partage les mêmes idées, il est beaucoup plus facile d'aller dans le même sens, pointe M. Georget, avant de nuancer aussitôt : mais je ne m'arrêterai pas aux personnes qui ont des idées en phase avec les miennes. Je crois que le dialogue et les échanges sont le meilleur moyen de faire évoluer les choses, et non pas en restant arc-bouté sur une vision dogmatique."

DÉVELOPPEM­ENT CONCERTÉ

Le développem­ent économique fait aussi partie des dossiers prioritair­es de Jean-Claude Georget. "Nous devons demeurer un territoire attractif pour que les entreprise­s s'installent sur notre communauté de communes, souligne-t-il. Cela passe par le développem­ent des entreprise­s, et par voie de conséquenc­e, de l'emploi."

Dans cette perspectiv­e, Rochexpo, le parc des exposition­s de La Roche-sur-Foron, tiendra encore un rôle essentiel. "Nous continuero­ns de renforcer notre place de troisième parc des exposition­s en région Auvergne-Rhône-Alpes (en surface, ndlr)", précise-t-il.

Élu depuis deux mois, le maire rochois ne dévoile pas de premières annonces, au risque de paraître rester sur sa réserve. "Je ne serai pas le président d'une communauté de communes qui impose ses décisions, martèle-t-il. Je n'ai pas la science infuse."

"Il y aura de grandes annonces, poursuit-il. Mais ce seront des annonces abouties, où chacun sera partie prenante. L'efficacité et la bonne entente entre élus doivent primer."

LES DEUX TOURS DE FRANCE BIENVENUS

Au moment de répondre aux questions de La Tribune-Auvergne-Rhône-Alpes, La Roche-sur-Foron s'apprêtait à accueillir l'arrivée de la 18e étape du Tour de France. Mais pas question pour le maire de sensibilit­é écologiste de critiquer la compétitio­n cycliste comme l'a fait quelques jours avant lui Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon, en dénonçant le caractère "machiste" et "polluant" du Tour de France.

"La décision d'accueillir le Tour de France date d'un ancien maire, commente Jean-Claude Georget. Aujourd'hui, le débat n'est plus là. Le but est d'engranger un maximum de visibilité à tout niveau, en termes économique­s et de notoriété."

Et le maire de préciser aussitôt que le possible lancement d'un Tour de France féminin, en 2022, sera lui aussi le bienvenu à La Roche-sur-Foron.

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