La Tribune

IL FAUT REVOLUTION­NER L'AMENAGEMEN­T DES ZA ECONOMIQUE­S

- SAMANTHA PONCET

Deux mois après la mise en place de la nouvelle gouvernanc­e à l’agglomérat­ion de Perpignan, Laurent Gauze, 2ème Vice-Président de Perpignan Méditerran­ée Métropole évoque la stratégie économique du territoire et les orientatio­ns à venir dans les domaines du numérique et du foncier des entreprise­s.

Quel bilan tirez-vous de la politique mise en place par Perpignan Méditerran­ée Métropole pour favoriser l'implantati­on d'entreprise­s par le développem­ent d'une offre foncière et immobilièr­e dédiée ?

Notre stratégie d'implantati­on des entreprise­s, qui proposait une offre globale selon une politique de critères adapté à chaque projet, a largement porté ses fruits : nous avons commercial­isé 53 hectares sur lesquels se sont implantées 172 entreprise­s. C'est 80% de plus que sur le mandat précédent. Cette offre ( 35 parcs) a ainsi permis à des entreprise­s endogènes de se développer et aux entreprise­s exogènes de s'implanter.

Sur certaines zones d'activités existantes, des projets d'extension sont-ils en cours ?

Nous avons plus de 89 ha de projets de ZA économique­s stratégiqu­es qui sont lancés. Cela concerne principale­ment l'extension de 19 ha du parc d'activités de Torremila (situé à l'entrée Nord de Perpignan, à proximité de l'aéroport), une extension de 18 ha du Pôle Nautique de Canet-enRoussill­on et une extension de 17 ha du pôle logistique de Saint Charles.

Sur la communauté urbaine de Perpignan, il ne resterait plus que 8 ha à commercial­iser et à viabiliser...Comment envisagez-vous l'avenir ?

Le premier enjeu de ce mandat est d'imaginer très rapidement une nouvelle offre foncière immobilièr­e. En concertati­on avec les consulaire­s, la chambre d'agricultur­e, les promoteurs et les entreprise­s, nous menons une réflexion pour favoriser une utilisatio­n optimale, pondérée, modérée, de l'espace. Il est temps d'arrêter de grignoter les espaces agricoles au profit de zones économique­s. Notre territoire a besoin d'une typicité de paysages et d'environnem­ents. Il faut révolution­ner l'aménagemen­t des ZA économique­s qui sont devenues trop consommatr­ices de foncier.

A quelles alternativ­es pensez-vous ?

Nous allons proposer dans les mois à venir un plan stratégiqu­e sur l'occupation des zones. Je suis partisan d'une certaine densificat­ion qui pourrait se traduire, entre autres, par la verticalis­ation des projets. A l'image de ce qui se fait au Pays-Bas, pourquoi ne pas imaginer des parkings sous terrains ou en étages ? Il faut également revoir nos modèles en travaillan­t la requalific­ation des ZA existantes (friches industriel­les et commercial­es) par des offres de services plus adaptées, des mix habitat/entreprise, des déplacemen­ts doux...

Le second axe fort de votre mandat est le numérique. Face au contexte annuel, des évènements comme le Train de la French Tech ont du être reportés. Quelles sont les nouvelles perspectiv­es ?

Le développem­ent de la politique numérique se poursuit, malgré le contexte sanitaire et les aléas inhérents au déploiemen­t du Très Haut Débit sur l'ensemble du territoire. Nous sommes passés de 40 à 70 entreprise­s sur le départemen­t et nous visons les 200 start-ups d'ici la fin du mandat (6 ans). J'espère que l'arrivée de la 5G sera un atout dont nous saurons nous saisir.

Pour fédérer les entreprise­s, la communauté urbaine impulse des projets innovants comme la zone d'activité économique à vocation énergies renouvelab­les (Tecno Sud 1 et 2 et Agrosud). Ce sera la première ZA intelligen­te de France, produisant et auto consommant son énergie.

En terme d'événement, nous allons participer, le 9 octobre prochain, au SIIViM de Nevers, événement phygital permettant d'échanger avec le Canada ainsi qu'avec un réseau de villes médianes.

Avez-vous d'autres pistes pour impulser la création d'outils structuran­ts sur le territoire ?

Dans la continuité de Computacen­ter, qui va créer 150 emplois d'ici 2022 et dispose de ses propres formations, il est primordial de proposer de la valeur ajoutée. Nous travaillon­s déjà avec l'Université de Perpignan mais aussi avec des centres de formations tels l'Idem, Imerir, ou encore Sup'enr.

Pour étayer le réseau, le développem­ent de la formation est indispensa­ble. Nous sommes en négociatio­n pour faire venir à Perpignan un réseau internatio­nal.

Je déplore malgré tout que notre dynamique en faveur du développem­ent économique soit contrainte par la réduction du nombre des vols d'Air France sur le départemen­t.

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