La Tribune

"COUP DE MASSE" A TOULOUSE APRES L'ANNONCE DU PLAN SOCIAL CHEZ LATECOERE

- FLORINE GALERON

L'équipement­ier aéronautiq­ue toulousain Latécoère a annoncé un plan social massif de 475 suppressio­ns de postes en France, soit un tiers des effectifs. L'onde de choc est énorme dans la Ville rose.

"C'est un coup de masse. Le volume de suppressio­ns de postes annoncé est très important", lance Stéphane Faget, délégué Force ouvrière. Pionnier de l'aéronautiq­ue fondé en 1917, Latécoère s'est imposé au fil des décennies parmi les sous-traitants aéronautiq­ues de rang 1 en produisant en série, pour Airbus et Boeing notamment, des portes d'avions et des câblages de trains d'atterrissa­ge.

Mais avec la crise du trafic aérien dans le sillage de la Covid, l'équipement­ier a vu ses cadences de production réduites drastiquem­ent et a contracté dès le mois d'avril un PGE (prêt garanti par l'Etat) de 60 millions d'euros. Il y a quelques jours, le groupe avait annoncé un chiffre d'affaires en chute de près de 38% sur le premier semestre. Ce vendredi 25 septembre, Latécoère a officialis­é un "projet de transforma­tion et d'organisati­on" du groupe qui conduirait à 475 suppressio­ns de postes en France, soit quasiment le tiers des effectifs qui s'élèvent à 1 504 salariés.

Lire aussi : Latécoère prévoit de supprimer près du tiers de ses effectifs en France

"Latécoère est architectu­rée en deux branches. La première, dédiée aux aérostruct­ures, se charge de réaliser des sous-ensembles d'avions (portes, éléments mécaniques). Sur cette activité, le plan prévoit 345 suppressio­ns de postes sur un total de 827 salariés (41% des effectifs). L'impact est très lourd car le marché est très dépendant des cadences de nos clients.

La seconde branche, consacrée aux interconne­xions, s'occupe des câblages et des systèmes embarqués. Il est prévu sur cette activité 130 postes supprimés sur un total de 677 salariés (soit 19% de l'effectif, ndlr)", précise Thierry Ynglada, délégué CFE-CGC à Latécoère.

LES EFFECTIFS DE LABÈGE REDÉPLOYÉS

Pour le moment, il est prématuré d'avancer une volumétrie site par site du plan social. Une chose est sûre, la Ville rose sera durement impactée étant donné qu'elle concentre la majeure partie des effectifs du groupe.

En plus de son siège social rue de Périole, Latécoère dispose de sites de production pour la branche aérostruct­ures à Montredon et d'une usine à Gimont dans le Gers. Au niveau de l'activité interconne­xions, le plan prévoit de fermer le site de Labège et de redéployer les effectifs sur d'autres sites de cette branche, notamment à Colomiers.

Pour les salariés de la Ville rose, l'onde de choc est d'autant plus forte que "ce n'est pas le premier plan social", rappelle Stéphane Faget.

BEAUCOUP DE LICENCIEME­NTS À CRAINDRE

En 2016, Latécoère avait engagé le plan Transforma­tion 2020. Initialeme­nt, il prévoyait 236 suppressio­ns de postes, la fermeture du site de Tarbes et la création d'une nouvelle usine en Bulgarie. "Le plan est terminé.130 postes ont été supprimés à Toulouse Périole, 40 transférés vers le site de Gimont dans le Gers, et 10 personnes ont été licenciées", avait précisé en mai 2018 Yannick Assouad, alors directrice générale du groupe. Latécoère venait d'inaugurer son usine du futur à Montredon dans laquelle elle avait investi 37 millions d'euros. Dans la foulée, le groupe avait connu un ralentisse­ment d'activité et perdu près de 33 millions d'euros en 2019, ce qui avait poussé vers la sortie Yannick Assouad, remplacée par Philip Swash.

"Nous sortons tout juste d'un plan social et nous entrons dans un nouveau PSE, se désole Florent Coste, délégué CGT. La réserve de volontaire­s au départ a déjà été épuisée. Au regard de la conjonctur­e, les licencieme­nts contraints pourraient être massifs avec ce nouveau plan."

Lire aussi : Aéronautiq­ue : la carte des plans sociaux autour de Toulouse

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