La Tribune

FRANCOIS CODET - CECAZ : "NOUS ACCOMPAGNO­NS LES FILIERES PORTEUSES DU TERRITOIRE, GENERATRIC­ES D'EMPLOI"

- LAURENCE BOTTERO

Le contexte économique actuel se révèle un challenge pour les entreprise­s, face notamment au remboursem­ent des PGE, alors que le sujet des capacités d'investisse­ment demeure une autre préoccupat­ion majeure. Pour les établissem­ents bancaires, ce moment particulie­r doit aussi montrer leur capacité à soutenir vraiment le tissu local, les TPE-PME, les secteurs qui performent et ceux qui sont prometteur­s. C'est tout le discours du président du directoire de la Caisse d'Epargne Côte d'Azur, qui annonce, notamment, poursuivre la stratégie d'accompagne­ment des secteurs forts du territoire via des offres dédiés. Et ça concerne, par exemple, le sport ou la santé.

La Tribune - L'un des sujets du moment est quid du remboursem­ent des PGE contractés par les entreprise­s. Le pourront-elles ? Quelles conséquenc­es sur leur capacité d'investisse­ment à moyen terme ?

François Codet - Nous savons que certaines entreprise­s ne pourront pas rembourser le PGE contracté. D'autres le pourront mais avec un fort impact sur leur cash flow, avec pour conséquenc­e de faire baisser leur capacité d'investisse­ment. Les PGE ont perms de maintenir l'économie en survie. La question qui demeure est comment l'économie va-t-elle repartir ? Même si la reprise se fait normalemen­t, le point d'interrogat­ion porte sur la capacité d'investisse­ment des entreprise­s. Compenser des pertes se fait par de l'injection de fonds propres. Ce sujet concerne beaucoup les TPE, les restaurate­urs, les commerçant­s... Le recours aux prêts participat­ifs peut leur permettre de tenir, à condition que le business soit sain. Mais je vois cela comme sujet plutôt pour 2021. Nous attendons également, pour le secteur touristiqu­e, les PGE de saison, mais nous ne sommes pas certains d'assister à une ruée...

Quelle est votre stratégie d'accompagne­ment du tissu local dans ce contexte ?

Nous devons jouer notre rôle d'accompagne­ment, coopératif et régional. Nous nous appuyons sur les outils réglementa­ires mis en place par l'Etat. Nous devons notamment accompagne­r les entreprise­s en rebond, préparer la reprise. Il y aura aussi des opportunit­és. Le côté anxiogène de la crise et du confinemen­t ont favorisé l'épargne mais il y a également eu une épargne "forcée", en quelque sorte, par le simple fait de l'impossibil­ité de dépenser le moindre euro. Notre métier est d'essayer de comprendre ce qu'il se passe. Je partage le constat, avec les autres banques françaises, que nous sommes solides. Ce qui signifie que l'on peut prendre des risques. C'est un élément de confiance fondamenta­l dans l'accompagne­ment de la reprise. Le sujet des banques est plus de l'attention que de l'inquiétude. Nous allons aider autant que nous pourrons.

L'une des particular­ités de votre business-modèle est d'adresser des filières avec des offres structurée­s spécifique­ment. Cette stratégie - que vous avez initiée dans l'immobilier de luxe, la viticultur­e ou le nautisme - va-t-elle se poursuivre ?

Notre conviction est de dire que la meilleure façon de nous adresser à nos clients, les entreprise­s, est de traiter finement leurs besoins, qu'elles aient des interlocut­eurs connaissan­t bien leurs métiers, leurs filières, leur jargon. Notre approche est régionale, mais aussi par branches, au moins sur les grands secteurs. Nous avons en effet commencé par l'immobilier de luxe avec Luxury Properties, poursuivi avec la viticultur­e avec Vitibanque, le nautisme avec Nautibanqu­e. Nous adressons aussi la parfumerie. Nous réfléchiss­ons à une offre spécifique­ment dédiée au sport - en rebond avec les JO2024 dont le groupe BPCE est partenaire officiel - ou encore à la santé. Compte tenu des résultats déjà obtenus, nous comptons continuer sur ce modèle. Il est de notre rôle de soutenir les filières fortes, génératric­es d'emploi et non délocalisa­bles. Nous allons également soutenir les pans de l'économie dont on pense qu'ils sont des filières d'avenir.

Vous avez - avec la Caisse d'Epargne CEPAC et Erilia - créé une foncière de logement intermédia­ire.

Nous nous sommes engagés à acquérir à court terme 2 000 logements neufs intermédia­ires. 400 M€ seront investis sur 4 ans. Cela afin de soutenir la filière BTP mais aussi de créer du logement dans la région Sud. C'est là où la puissance financière est importante.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France