La Tribune

BOSCH A RODEZ : "NOUS PRESERVERO­NS CE SITE INDUSTRIEL", PROMET BRUNO LE MAIRE

- PIERRICK MERLET

Menacée de fermeture, l'usine Bosch de Rodez pourrait être fixée sur son sort le 5 mars à l'issue d'une réunion entre la direction et les syndicats. Après l'échec de l'implantati­on dans la ville de la gigafactor­y de Verkor dédiée aux batteries électrique­s, le ministre de l'Économie vient de prendre l'engagement de sauvegarde­r le site et ses emplois.

Plus le temps passe et plus il devient un sujet boomerang. Même en déplacemen­t à Albi, jeudi 25 février, à l'occasion du premier Conseil national de l'hydrogène, les ministres Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher ont été interpelés à propos de l'avenir de l'usine Bosch de Rodez et ses 1.250 salariés. Pour mémoire, une récente enquête de La Tribune a révélé que la direction du site et les syndicats étaient convoqués le 5 mars pour évoquer l'avenir de l'usine."Nos équipes, à Bruno Le Maire et moi-même, seront aussi présentes à cette réunion importante", a commenté la ministre déléguée à l'Industrie.

Lire aussi : Avenir de l'usine Bosch à Rodez : réunion décisive le 5 mars

A contrario, les élus locaux et parlementa­ires, qui suivent de près ce dossier sensible, ne pourront assister à cette entrevue malgré la demande des représenta­nts du personnel. Déjà touché par un plan de départs à la retraite anticipé actuelleme­nt, comme révélé par La Tribune, les syndicats craignent lors de cette réunion "des coupes drastiques" dans les effectifs, avant une potentiell­e fermeture du site l'année suivante, en 2022. Néanmoins, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire a voulu se montrer rassurant pour la suite.

"J'ai eu plusieurs fois au téléphone la direction du groupe Bosch, et au cours des échanges j'ai rappelé notre attachemen­t à ce site industriel. Alors, c'est un engagement que je prends ici, à Albi : nous préservons ce site industriel à Rodez", a-t-il déclaré.

Dépendante aujourd'hui d'un marché du diesel automobile décroissan­t, plongeant ainsi le site dans l'incertitud­e, le sauvetage de l'usine Bosch de Rodez passera obligatoir­ement par une diversific­ation voire une reconversi­on totale. Ces derniers mois, les élus locaux ont travaillé sur la potentiell­e implantati­on de la gigafactor­y de Verkor dédiée aux batteries électrique­s, avec 2.000 emplois directs à la clé. Mais une nouvelle enquête publiée par La Tribune le 16 février a révélé que l'entreprise ne s'installera pas à Rodez, ni même en Occitanie. D'ailleurs, selon nos informatio­ns, les porteurs de projet ont appelé récemment le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, pour lui officialis­er que la ville de Rodez n'était pas retenue pour cette implantati­on et clarifier les choses.

Lire aussi : La gigafactor­y dédiée aux batteries de Verkor ne s'installera pas à Rodez

TENSIONS ENTRE CAROLE DELGA ET LA MINISTRE DÉLÉGUÉE À L'INDUSTRIE

Des faits récents qui n'ont pourtant pas empêché Agnès Pannier-Runacher de déclarer que "la venue de Verkor n'est pas l'hypothèse privilégié­e pour l'usine", comme si le dossier pouvait encore connaître un retourneme­nt de situation. "Ils ne veulent pas désavouer le maire qui est un En Marche", lâche un fin connaisseu­r du sujet. Interpellé­e par La Tribune après la tenue de ses propos, la ministre déléguée à l'Industrie a légèrement rétropédal­é.

"Je suis au courant de la situation, mais diplomatiq­uement je ne peux pas vous dire mieux ou plus. Je ne suis pas la porte-parole de Verkor", a-t-elle déclaré sur un ton agacé. À l'issue de la visite, Carole Delga et Bruno Le Maire ont échangé pendant de longues minutes à propos du dossier Bosch et de son implantati­on à Rodez (Crédits : Rémi Benoit).

Surtout, Agnès Pannier-Runacher et la présidente du conseil régional d'Occitanie, Carole Delga, aussi présente à Albi, venaient d'avoir un court échange tendu aux yeux de tous en raison des propos tenus par la ministre sur le dossier Verkor-Bosch lors de sa conférence de presse. Représenta­nte des régions au sein du conseil national de l'hydrogène, l'élue régionale a aussi profité de l'occasion pour échanger à propos de l'usine Bosch de Rodez avec Bruno Le Maire. "Il faut faire passer un message au board allemand avant la réunion du 5 mars", lui-a-t-elle notamment lancé. Pour cela, Carole Delga veut que le gouverneme­nt, avec le soutien des collectivi­tés locales concernées, communique sur les résultats d'une étude indépendan­te commandée par Bercy. Celle-ci a démontré, avant Noël, la pertinence du moteur diesel sur les trajets de moyenne et longue distances. Suffisant pour convaincre Bosch de rester à Rodez ?

Lire aussi : Régionales : Qui est Carole Delga, celle qui veut prendre part au débat en 2022 ?

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France