La Tribune

BOURSE : WALL STREET, PARIS, LONDRES, SHANGHAI... CHUTENT, LA FED NE RASSURE PAS, LES TAUX INQUIETENT

- AFP

Certains vont encore dire que c'est la faute de Wall Street, avec le Nasdaq qui a plongé de 3,5% hier soir... Pour autant, c'est un vaste mouvement d'inquiétude sur les taux et l'inflation qui submerge les Bourses mondiales depuis, et le bilan européen n'y déroge pas : vers 9h45 (8h45 GMT), l'indice parisien CAC 40 perdait 0,55% pendant que Londres reculait de 0,24%, Francfort de 0,25% et Milan de 0,52%.

Les marchés européens reculaient peu après l'ouverture vendredi dans le sillage d'un plongeon des Bourses asiatiques, sur fond d'inquiétude­s au sujet de la hausse des rendements obligatair­es aux États-Unis.

Vers 09H45 (08H45 GMT), l'indice parisien CAC 40 perdait 0,55% pendant que Londres reculait de 0,24%, Francfort de 0,25% et Milan de 0,52%.

A la clôture asiatique, l'indice Nikkei à Tokyo a plongé de 3,99%, signant sur la semaine un recul de 3,5%, l'indice élargi Topix 3,21%, et l'indice Hang Seng à Hong Kong a lâché 3,64%.

SUEURS FROIDES À WALL STREET HIER SOIR, LA FED N'A PAS RÉUSSI À RASSURER

À l'origine, la chute des indices à Wall Street jeudi soir, particuliè­rement des valeurs technologi­ques, après le franchisse­ment du seuil symbolique de 1,50% sur le rendement de la dette américaine à dix ans, qui est même monté brièvement au-dessus de 1,60%.

Ce taux d'emprunt à dix ans, très surveillé par les investisse­urs, est le reflet des anticipati­ons d'inflation. Or les investisse­urs surveillen­t de près tout risque de flambée des prix, susceptibl­e d'entraîner un durcisseme­nt de la généreuse politique monétaire américaine.

"Même les investisse­urs les plus optimistes se demandent si l'inflation est vraiment sous contrôle", commente Ipek Ozkardeska­ya, analyste pour Swissquote Bank.

Le patron de la Banque centrale américaine Jerome Powell a pourtant tenu cette semaine des propos très rassurants, affirmant que l'inflation ne retrouvera­it pas avant trois ans des niveaux autour de 2%.

Mais l'accélérati­on des campagnes de vaccinatio­n contre le Covid-19 et le plan de soutien à l'économie américaine que le président Joe Biden espère voir adopté rapidement par le Congrès des Etats-Unis s'avèrent à double tranchant pour les investisse­urs.

Ils craignent que le retour progressif à la vie d'avant-pandémie et la reprise de la croissance n'entraînent une hausse des prix.

Les inquiétude­s inflationn­istes touchent surtout les Etats-Unis. Concernant l'Hexagone, l'inflation a ralenti à 0,4% sur un an en février selon l'Insee vendredi.

HIER SOIR WALL STREET SOMBRAIT DANS LE ROUGE, LE NASDAQ CHUTANT DE -3,5%

La Bourse de New York a lourdement chuté jeudi dans un marché de plus en plus inquiet du rythme de progressio­n du taux des bons du Trésor américains à 10 ans, qui a atteint un plus haut en un an.

Le Nasdaq, à forte coloration technologi­que, a sombré de 3,52% à 13.119,43 points, sa pire séance depuis octobre.

Le Dow Jones a perdu 1,75% à 31.402,01 points et l'indice élargi S&P 500 a baissé de 2,49% à 3.829,34 points.

"Le mouvement rapide de hausse des rendements obligatair­es semble troubler les investisse­urs tout en mettant sous pression des secteurs axés sur la croissance, notamment celui des technologi­es de l'informatio­n", soulignent les experts de Charles Schwab.

Le taux à 10 ans sur les obligation­s d'Etat américaine­s a atteint jeudi un pic à 1,61%, un niveau plus vu depuis février 2020. Il s'est ensuite un peu replié, mais évoluait toujours autour de 1,50% en fin de journée.

Le taux à 30 ans progressai­t également, s'établissan­t à 2,28%. Les rendements obligatair­es évoluent en sens inverse des prix. Une hausse des taux est donc le synonyme d'un important mouvement de vente des bons du Trésor.

Les investisse­urs se séparent généraleme­nt de leurs obligation­s lorsqu'ils anticipent une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed).

___

VALEURS À SUIVRE... OU À FUIR

LES VALEURS PÉTROLIÈRE­S À LA PEINE

Les valeurs pétrolière­s étaient en baisse dans la foulée des cours du brut: BP cédait 2,51% à 296,90 pence, Royal Dutch Shell 1,54% à 1.421,00 pence, et Total perdait 1,62% à 38,82 euros.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril cédait 0,92% à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 65,50 dollars. Le baril américain de WTI pour le même mois reculait de 0,99% à 62,90 dollars.

LES BANQUES NE PROFITENT PLUS DES TAUX

Deutsche Bank (-0,83% à 10,50 euros), Commerzban­k (+0,43% à 5,63 euros), Société Générale (-1,51% à 20,61), Crédit Agricole (-0,85% à 11,70 euros), BNP Paribas (-0,12% à 50,25 euros) et HSBC (+0,63% à 437,86 pence), ne profitaien­t pas comme la veille de la hausse des rendements souverains.

100 MILLIARDS POUR DEUTSCHE TELEKOM

Le premier groupe européen de télécommun­ication (-0,90% à 14,84 euros) a dépassé pour la première fois les 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020, grâce au rachat de son concurrent américain Sprint, malgré l'impact de la pandémie de Covid-19.

DU CÔTÉ DES DEVISES ET DU BITCOIN

Vers 09H45 (08H45 GMT), l'euro reculait de 0,19% face au dollar, à 1,2153 dollar. La livre reculait elle de 0,50% face au billet vers, à 1,3950 dollar.

La monnaie japonaise regagnait du terrain par rapport à l'euro, qui s'échangeait pour 128,89 yens contre 129,30 yens la veille.

Le bitcoin baissait pour sa part de près de 5% à environ 45.700 dollars.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France