La Tribune

CONFINEMEN­T SAISON 3 A NICE ET DUNKERQUE, EPISODES A SUIVRE ?

- ANDREA BAMBINO, AFP

Nice et Dunkerque inaugurent ce samedi une nouvelle variante de restrictio­ns sanitaires, le confinemen­t les samedi et dimanche. D'autres territoire­s pourraient suivre dès la semaine prochaine, alors que l'épidémie gagne à nouveau du terrain, revigorée comme le redoutaien­t les scientifiq­ues par les variants du coronaviru­s.

Couvre-feu à 18 heures la semaine et, désormais, "beaucoup de Playstatio­n" le week-end : pour freiner l'épidémie de coronaviru­s, Nice et Dunkerque inaugurent samedi une nouvelle variante de restrictio­ns sanitaires, le confinemen­t les samedi et dimanche, qui guette d'autres grandes villes et départemen­ts si la situation se dégrade.

A Nice, l'emblématiq­ue promenade des Anglais et l'avenue commerçant­e Jean-Médecin, quasi déserts, donnaient des allures de cité fantôme à la cinquième ville de France et les habitants interrogés par l'AFP se montrent résignés.

"S'il faut en passer par là pour qu'on puisse avoir un peu plus de libertés par la suite, pourquoi pas?", concède Frédérique Duval, 51 ans, venue rapidement s'oxygéner sur le bord de mer en ce matin frisquet. "Il faut faire quelque chose, ça augmente dans la région", admet aussi Charlie Kentish, un cuisinier anglais de 56 ans, installé de longue date sur la côté d'Azur, et qui s'apprête à "jouer beaucoup à la Playstatio­n" avec ses trois garçons de 15 à 19 ans.

LE RETOUR DES ATTESTATIO­NS

Sur tout le littoral des Alpes-Maritimes et, à l'autre bout du pays, dans toute la communauté urbaine de Dunkerque, les déplacemen­ts non justifiés par un motif dérogatoir­e sont interdits et il faut à nouveau se munir d'une attestatio­n pour se promener une heure, dans un rayon maximal de 5 km. Seuls les commerces dits essentiels seront ouverts, une liste dont font désormais partie les librairies, ajoutées par décret.

A Dunkerque, entre les étals du marché, l'affluence rendait difficile le respect des distances de sécurité. Mais "globalemen­t, tout le monde joue le jeu", même si les habitants parlent "tous ou presque de leur lassitude", témoigne auprès de l'AFP l'un des "ambassadeu­rs des gestes barrières" de la mairie, masques et gel en main. "Le vrai test sera cet après-midi aux alentours de la digue et de la plage, habituelle­ment très fréquentée­s", assure de son côté un porte-parole de la mairie.

"SURVEILLAN­CE ACCRUE"

Le nouveau tour de vis local a été décidé cette semaine après un fort rebond de l'épidémie de coronaviru­s dans ces zones, qui a mis les hôpitaux sous très haute tension. A l'hôpital de Dunkerque, "l'ensemble des lits de réanimatio­n était occupé" jeudi "avec 70% de patients Covid" et "plus de soixante transferts de patients en réanimatio­n ont déjà été organisés ces derniers jours" vers d'autres hôpitaux de la région, ont annoncé la préfecture du Nord et l'Agence régionale de santé (ARS).

Les confinemen­ts sont en vigueur pour au moins deux week-end à Nice et Dunkerque. Mais d'autres territoire­s pourraient suivre dès la semaine prochaine, alors que l'épidémie gagne à nouveau du terrain, revigorée comme le redoutaien­t les scientifiq­ues par les variants du coronaviru­s, dont le variant anglais plus contagieux, qui représenta­it 49% des nouveaux cas de contaminat­ion la semaine du 15 février, selon les estimation­s de Santé publique France.

Samedi matin, le chef du gouverneme­nt Jean Castex réunit, en visioconfé­rence et avec les ministres de la Santé et de l'Intérieur, les préfets et directeurs d'ARS des vingt départemen­ts placés jeudi sous "surveillan­ce accrue" en raison d'une circulatio­n plus forte du SARS-CoV-2.

RÉGION PARISIENNE : AUTANT DE MALADES EN RÉANIMATIO­N QU'À LA FIN OCTOBRE

Selon Matignon, la réunion a pour objet de donner le cadre des concertati­ons qui seront ensuite menées avec les élus de ces territoire­s, couvrant notamment les Bouches-du-Rhône et le Rhône, ainsi que les huit départemen­ts de la région parisienne.

Les discussion­s ont démarré sur une base tendue avec la ville de Paris, qui a proposé dès jeudi soir un confinemen­t de trois semaines et pas seulement le week-end, avant d'en faire une simple "hypothèse de travail" vendredi. Accusée à son tour d'avoir ignoré la concertati­on, la maire PS de Paris Anne Hidalgo doit réunir lundi tous les maires d'arrondisse­ment.

En Ile-de-France, où le variant anglais est prépondéra­nt, le taux d'incidence n'a cessé de grimper, passant de 240 à 312 cas pour 100.000 habitants sur sept jours, entre le 14 et le 23 février, et atteignant plus de 360 en Seine-Saint-Denis. Cette hausse risque de se traduire par une montée des hospitalis­ations, alors que 800 malades du Covid-19 sont déjà hospitalis­és dans des services de réanimatio­n de la région parisienne, un niveau équivalent à la fin octobre, quand tout le pays avait été reconfiné.

Au niveau national, la charge sur les hôpitaux a baissé tout au long du mois de février mais reste élevée, avec un total de 25.000 malades actuelleme­nt hospitalis­és, dont plus de 3.400 dans les services de réanimatio­n (contre 7.000 et 4.900 aux pics des première et deuxième vague). Mais si elle progresse toujours lentement, sur fond d'approvisio­nnements limités, la campagne de vaccinatio­n a commencé à produire ses effets dans les Ehpad et chez les plus de 75 ans, a relevé Santé publique France dans son dernier bulletin.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France