La Tribune

EN 2020, LE PORT DE BAYONNE, PROPRIETE DE LA REGION, A BIEN FAILLI SE JOUER DU COVID-19

- JEAN-PHILIPPE DEJEAN

L'activité du port de Bayonne a diminué de moins de 1 % en 2020. Une véritable performanc­e malgré la taille plus modeste de ce port de commerce régional par rapport aux grands ports maritimes de Bordeaux et La Rochelle. En 2021, la mise en service du complexe sidérurgiq­ue de Celsa devrait accélérer la croissance.

Le port de Bayonne, désormais géré par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Bayonne Pays basque pour le compte de la Région Nouvelle-Aquitaine, est la seule structure portuaire régionale qui n'a quasiment pas perdu d'activité en 2020. Si ce port basco-gascon est le plus modeste des trois de Nouvelle-Aquitaine en termes de trafic, avec un total de marchandis­es traitées de 2,2 millions de tonnes l'an dernier, il n'a presque pas été touché par les effets du Covid-19.

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La baisse de son trafic est ainsi restée dans l'épaisseur du trait, à -0,8 % par rapport à 2019 (contre -11,2 % à Bordeaux et -8,8 % à La Rochelle), pour un total de marchandis­es de 2,27 millions de tonnes. Comme dans les autres ports de commerce, l'activité portuaire de Bayonne ne s'est jamais arrêtée pendant la crise du Covid-19.

BON POSITIONNE­MENT GÉOGRAPHIQ­UE ET DIVERSITÉ DES TRAFICS

"Ce bon résultat, en comparaiso­n de ceux des autres ports néo-aquitains et français, s'explique en grande partie par le positionne­ment régional et européen du port de Bayonne ainsi que par la diversité des trafics qu'il traite. Ainsi, l'activité portuaire n'a pas eu à subir le ralentisse­ment des échanges des grandes lignes internatio­nales de fret, ni du transport de passagers comme ce fut souvent le cas au niveau national", déroule la direction du port.

Il faut reconnaîtr­e que l'orientatio­n de certains trafics a bien profité de l'année 2020. Le trafic des engrais augmente de +10,5 % en 2020, à 505.475 tonnes (soit +45.169 t), et celui du maïs de +16,5 %, à 457.697 tonnes (+64.779 t).

DÉVELOPPER LES ZONES DE SAINT-BERNARD ET BLANCPIGNO­N

La direction du port estime que l'investisse­ment fait en 2018, qui a rendu possible l'achat de deux nouvelles grues électrique­s de forte capacité, a bénéficié en 2020 à l'activité portuaire, en permettant notamment de renforcer les services rendus aux navires. "Par ailleurs, il est à noter que l'activité réalisée par l'outillage public est quasi stable par rapport à l'année 2019, à 715.797 tonnes, soit 32 % de l'activité globale", souligne la direction.

La Région Nouvelle-Aquitaine, présidée par Alain Rousset (PS), a confirmé un axe stratégiqu­e pour le développem­ent de l'activité, en concertati­on avec la CCI, présidée par André Garreta, et les acteurs de la vie portuaire. Il s'agit en particulie­r de développer deux nouvelles zones d'activité portuaire, dans les secteurs de Saint-Bernard, dans la partie sud de Bayonne mais sur la rive droite de l'Adour, et de Blancpigno­n, sur la rive gauche, au contact de la ville d'Anglet, jusqu'où les quais de Gomes seront étirés.

BAYONNE BIENTÔT GRAND COMPLEXE SIDÉRURGIQ­UE

Opération qui va permettre à Bayonne, avec la modernisat­ion des installati­ons, d'accueillir jusqu'à trois grands bateaux de façon simultanée. La bonne nouvelle pour l'activité portuaire c'est aussi que l'énorme investisse­ment lancé début 2020 par le métallurgi­ste Celsa, soit 60 millions d'euros, pour la création d'un laminoir à chaud, sera achevé dans les prochaines semaines.

Au point que les travaux doivent être finis d'ici le deuxième semestre, avec à la clé la création de 420 emplois dont 140 directs. L'ambition de Celsa n'a pas variée puisque le groupe veut toujours créer à Bayonne le plus grand complexe sidérurgiq­ue du sud de la France, ce qui est une mauvaise nouvelle pour Marseille.

Statistiqu­es du port de Bayonne en 2020 :

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