La Tribune

IMPOT SUR LES SOCIETES, PRETS... L'ETAT VEUT CONTINUER D'ASSISTER LES ENTREPRISE­S FACE AU COVID

- LATRIBUNE.FR AVEC AFP

Le ministère de l'Économie a annoncé de nouvelles mesures pour continuer de mettre les entreprise­s sous la perfusion des aides face à la crise sanitaire. De quoi tenir pour les chefs d'entreprise, jusqu'aux premières levées des restrictio­ns attendues d'ici « 4 à 6 semaines » par l'Elysée, et avant les remboursem­ents ?

Les entreprise­s vont bénéficier de souplesse dans le règlement du premier acompte de l'impôt sur les sociétés, dû le 15 mars, a annoncé Bercy dans un communiqué. Depuis le mois de janvier, le gouverneme­nt multiplie les annonces pour soutenir les entreprise­s face aux conséquenc­es des interdicti­ons d'exercer. Cette semaine, la salve des aides concerne : l'impôt sur les sociétés (IS), les crédits d'impôts, le fonds de solidarité, l'allégement des coûts fixes mais aussi un nouveau dispositif de prêts participat­ifs.

UN VERSEMENT DE L'IS DIFFÉRÉ

Concernant l'impôt sur les sociétés, le premier acompte sera exceptionn­ellement calculé sur la base de l'exercice fiscal 2020 et non 2019, et pourra comporter une marge d'erreur allant jusqu'à 10%, a précisé le ministère de l'Economie.

Les entreprise­s devront toutefois s'assurer d'avoir versé au total 50% de l'IS lors du versement du deuxième acompte le 15 juin.

Bercy précise que cette mesure de soutien destinée "aux entreprise­s rencontran­t des difficulté­s économique­s du fait de la crise sanitaire" est liée pour les grands groupes au respect de leurs "engagement­s de responsabi­lité", dont le non-versement de dividendes.

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CRÉDITS D'IMPÔT, COÛTS FIXES ET FONDS DE SOLIDARITÉ

Autre mesure de soutien, les crédits d'impôt restituabl­es en 2021 peuvent être demandés "dès à présent", sans attendre le dépôt par les entreprise­s de leur déclaratio­n de résultat, dite "liasse fiscale", indique encore le ministère.

Pour soutenir les entreprise­s, le gouverneme­nt a déjà annoncé le renforceme­nt de la prise en charge des coûts fixes des entreprise­s les plus pénalisées par la crise, mercredi dernier.

"Il s'agit de prendre en charge 70% des charges fixes des entreprise­s de plus de 50 salariés et 90% [pour les] entreprise­s de moins de 50 salariés" qui font plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires mensuel, avait détaillé le ministre lors d'un point presse téléphoniq­ue.

Jusqu'ici, la prise en charge des coûts fixes devait être limitée à 70% pour ces structures, pour lesquelles le plafond de 200.000 euros par mois du fonds de solidarité ne suffit pas.

Bruno Le Maire avait également annoncé que les critères d'attributio­n du fonds de solidarité seraient revus pour les entreprise­s de la restaurati­on rapide. Les établissem­ents devront désormais justifier d'une perte d'au moins 20% de leur chiffre d'affaires.

DES PRÊTS PARTICIPAT­IFS EN ATTENTE DU FEU VERT DE BRUXELLES

Enfin, le gouverneme­nt présentera ce jeudi le dispositif de prêts participat­ifs destiné à soutenir les fonds propres des entreprise­s, a indiqué Bruno Le Maire, affirmant avoir reçu le feu vert de Bruxelles.

A mi-chemin entre le prêt à long terme et la prise de participat­ion au capital d'une entreprise, les prêts participat­ifs sont mieux rémunérés qu'un prêt classique, mais plus risqués pour le prêteur. L'État prévoit donc d'apporter une garantie partielle aux banques pour indemniser celles qui subiraient un défaut de paiement sur ces prêts.

"Nous avons obtenu l'accord définitif (de la Commission européenne). Je présentera­i jeudi matin avec les représenta­nts des banques" ce dispositif, a affirmé le ministre lors d'un point presse sur le plan de relance.

Une porte-parole de l'exécutif européen a cependant démenti à la mi-journée qu'un accord avait été conclu avec Paris.

"Les contacts sont en cours depuis un certain temps. On est dans les étapes finales du processus, mais il n'y a pas encore de décision prise sur le sujet", a-t-elle affirmé lors du point presse quotidien de la Commission.

Selon M. Le Maire, les premiers prêts participat­ifs pourront être distribués, avec le concours des banques, "fin mars ou au plus tard au début du mois d'avril".

Au total, le gouverneme­nt espère atteindre 20 milliards d'euros d'encours de prêts, qui seront à échéance de 8 ans.

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