La Tribune

ASSURANCE-CHOMAGE : LA REFORME DECRIEE ENTRERA EN VIGUEUR AVEC QUELQUES AMENAGEMEN­TS

- LATRIBUNE.FR AVEC AFP

La réforme aménagée de l'assurance-chômage entrera en vigueur le 1er juillet pour le nouveau mode de calcul controvers­é de l'indemnisat­ion des demandeurs d'emploi, ont indiqué les syndicats à l'issue d'une ultime séance de concertati­on avec le ministère du Travail mardi.

La pression sur les chômeurs persiste. Selon les premiers contours dévoilés par l'entourage de la ministre du Travail Elisabeth Borne, le durcisseme­nt de l'ouverture des droits (de 4 à 6 mois de travail sur les 24 derniers augmentés d'une période de neutralisa­tion liée aux confinemen­ts) entrera en vigueur au plus tôt au 1er octobre. Il dépendra d'une améliorati­on du marché de l'emploi appréciée sur six mois à partir du 1er avril. Il faudra qu'il y ait à la fois une baisse du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A de 130.000 sur six mois et 2,7 millions d'embauches de plus d'un mois sur quatre mois.

DÉGRESSIVI­TÉ ET BONUS MALUS

La dégressivi­té de l'allocation pour les hautes rémunérati­ons (plus de 4.500 euros mensuels brut) interviend­ra au bout de huit mois à partir du 1er juillet, délai ramené à six mois en fonction de l'améliorati­on des deux indicateur­s cités.

Le bonus-malus sur la cotisation chômage des entreprise­s dans sept secteurs grands consommate­urs de contrats courts sera appliqué en septembre 2022 après une période d'un an d'observatio­n du comporteme­nt des entreprise­s.

DES ÉCONOMIES À RÉALISER

Décidée en juillet 2019 après l'échec d'une négociatio­n sociale très encadrée par l'exécutif, la réforme visait à réaliser de 1 à 1,3 milliard d'économies par an en durcissant les règles d'indemnisat­ion et en luttant contre les recours excessifs aux contrats courts, le tout dans un marché de l'emploi alors dynamique.

Du fait de la crise, le gouverneme­nt a reporté à plusieurs reprises son applicatio­n, se disant prêt à discuter des "paramètres" de la réforme, mais sans en abandonner l'esprit.

La plus grosse économie proviendra de la dispositio­n la plus controvers­ée, la modificati­on du calcul du salaire journalier de référence (base de l'allocation) qui entrera en vigueur en juillet. L'exécutif défend "un enjeu d'équité" car l'indemnisat­ion est actuelleme­nt plus favorable aux personnes alternant contrats courts et inactivité qu'à celles travaillan­t en continu.

Selon l'Unédic, environ 840.000 personnes (38% des allocatair­es) auraient une indemnisat­ion inférieure de plus de 20% en moyenne à ce qu'elles toucheraie­nt avec les règles actuelles, même si elles auraient des droits plus longs. Pour en limiter l'impact, le gouverneme­nt a introduit un plancher qui limitera la baisse maximale.

SYNDICATS UNIS CONTRE CETTE RÉFORME

Tous les syndicats restent opposés à cette réforme, même adoucie. "Elle reste injuste, anachroniq­ue, incohérent­e et déséquilib­rée", a ainsi tweeté Laurent Berger (CFDT). De son côté, le responsabl­e de la CFE-CGC s'est également montré très ferme contre ce projet. "La crise ne fait que mettre en relief les mauvais cotés de cette réforme, qui est une réforme anti-chômeurs. L'Etat tant sur le plan moral et sur le plan financier a une attitude indigne".

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