La Tribune

COVID-19 : LA MOSELLE DANS LE VISEUR DE BERLIN

- LATRIBUNE.FR

Berlin a décidé de classer à partir de lundi soir le départemen­t de la Moselle en zone à risque maximale en raison de la circulatio­n de variants du Covid-19. Cette mesure pourrait entraîner la fermeture de la frontière pour les 16.000 travailleu­rs français qui se rendent chaque jour en Allemagne.

L'Allemagne a décidé de classer à partir de lundi soir le départemen­t français de la Moselle en zone à risque maximale en raison de la circulatio­n de variants du Covid-19, ce qui va se traduire par un durcisseme­nt des contrôles à la frontière, rapporte la radio France Bleu Lorraine. Cette mesure, qui s'applique aussi au Tyrol autrichien et à la République tchèque, pourrait entraîner la fermeture de la frontière pour les 16.000 travailleu­rs français qui se rendent chaque jour en Allemagne s'ils ne présentent pas un test PCR négatif de moins de 24 heures.

UNE DÉCISION "UNILATÉRAL­E" ET "BRUTALE"

Le président de la région Grand-Est, Jean Rottner, a confirmé dimanche sur France Info que Berlin avait informé Paris de son intention, tout en précisant que d'intenses négociatio­ns se poursuivai­ent pour trouver une solution pour les travailleu­rs frontalier­s. Déplorant une décision "unilatéral­e" et "brutale", l'ancien médecin urgentiste a notamment émis le souhait que des solutions alternativ­es au test PCR soient acceptées par les autorités de Berlin, comme les tests antigéniqu­es ou les tests salivaires qui ne sont pas validés pour le moment en Allemagne.

"Nous ne souhaitons pas nous retrouver dans la situation de la Tchéquie et de l'Autriche dont les frontières ont été fermées de manière physique", a souligné Jean Rottner.

Le Premier ministre français, Jean Castex, a annoncé jeudi que la Moselle, un des 20 départemen­ts placés sous surveillan­ce, comptait 60% de cas de variant sud-africain, plus contagieux et potentiell­ement plus résistant aux vaccins, un chiffre qui inquiète à Paris comme à Berlin.

CONTRÔLES AUX FRONTIÈRES AVEC VIENNE ET PRAGUE

L'Allemagne avait justifié le 15 février sa décision d'imposer des contrôles à ses frontières avec la République tchèque et l'Autriche et défendu un prolongeme­nt du confinemen­t face aux entreprise­s qui réclament une feuille de route pour la levée des mesures sanitaires. Imposés le 14 février, ces contrôles ont été présentés comme inévitable­s en raison de l'augmentati­on du taux d'incidence en République tchèque et au Tyrol autrichien. Ils ont suscité des protestati­ons en Autriche, qui s'inquiète que d'éventuelle­s perturbati­ons de la chaîne d'approvisio­nnement nuisent à son industrie manufactur­ière.

"Nous avons été contraints de prendre toutes les mesures nécessaire­s pour empêcher les variants du virus (...) de se propager aussi rapidement en Allemagne qu'ils le font malheureus­ement dans les pays voisins", a déclaré lors d'une conférence de presse Steffen Seibert, porte-parole de la chancelièr­e Angela Merkel. "Un retour à la normale est dans l'intérêt de tous", a-t-il ajouté.

L'Autriche, qui a jugé ces contrôles aux frontières de "disproport­ionnés" et d'"inacceptab­les",a convoqué l'ambassadeu­r d'Allemagne au ministère des Affaires étrangères à Vienne afin de discuter de la situation. Les constructe­urs allemands craignent que les contrôles n'entravent l'assemblage d'automobile­s à partir de pièces importées d'Europe de l'Est, mais BMW, Volkswagen et Audi ont indiqué lundi ne pas avoir été affectés jusqu'à présent. La pression des entreprise­s en faveur de la réouvertur­e de l'économie s'accroît néanmoins sur le gouverneme­nt.

AUCUNE DATE LIMITE

Mi-février, le Land allemand de Bavière n'a fixé aucune date limite pour les nouveaux contrôles imposés aux personnes arrivant de République tchèque et du Tyrol autrichien, entrés en vigueur le 14 février pour tenter de prévenir la propagatio­n de variants du coronaviru­s, a déclaré son ministrepr­ésident, Markus Söder. Il a jugé, lors d'une conférence de presse à Schirnding, à la frontière tchèque, que les régions frontalièr­es concernées n'avaient pas pris les décisions adéquates pour endiguer l'épidémie. "Les mesures resteront en vigueur aussi longtemps que nécessaire", a-t-il dit. "Le régime d'entrée sera très strict."

La Bavière autorise l'entrée sur son sol de conducteur­s de poids lourds, de ressortiss­ants allemands et de travailleu­rs frontalier­s à condition qu'ils puissent présenter un test de détection du coronaviru­s négatif ou se soumettent à un test dont le résultat est négatif. Dans tous les autres cas, l'entrée en Bavière est impossible. Ces mesures avaient été présentées comme inévitable­s en raison de l'augmentati­on du taux d'incidence en République tchèque et au Tyrol autrichien.

LE COVID-19 GAGNE À NOUVEAU DU TERRAIN EN FRANCE

La France a quant à elle enregistré 186 nouveaux décès liés au coronaviru­s en l'espace de 24 heures, selon les données communiqué­es samedi par Santé publique France, qui fait état d'un bilan total de 86.332 morts causés dans le pays par l'épidémie. Le nombre de nouvelles contaminat­ions en 24 heures s'élève à 23.996, contre 25.207 vendredi. Le coronaviru­s gagne de nouveau du terrain en France notamment en raison de la présence de variants du virus.

Les villes de Nice et Dunkerque, particuliè­rement touchées par l'épidémie de Covid-19, sont soumises à un confinemen­t depuis vendredi soir 18h00. Jusqu'à lundi à 06h00, les déplacemen­ts non justifiés par un motif dérogatoir­e sont interdits. Les deux métropoles seront de nouveaux confinées le week-end prochain aux mêmes horaires, du 5 au 8 mars. Vingt départemen­ts, dont Paris, sont sous surveillan­ce renforcée en raison d'une situation épidémiolo­gique et hospitaliè­re inquiétant­e, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex, qui s'est entretenu samedi matin avec les préfets concernés.

En Allemagne, le nombre de cas confirmés de contaminat­ion au coronaviru­s a grimpé à 2.442.336, soit 7.890 cas de plus que la veille, selon les données rapportées dimanche par l'Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieus­es. L'institut fait aussi état de 157 décès supplément­aires, ce qui porte le total à 70.045 morts depuis le début de l'épidémie dans le pays.

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