BFM DICI OU COMMENT ALTICE SE DEPLOIE (AUSSI) DANS LES ALPES
En créant une nouvelle chaîne d’information dans les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes, le groupe dirigé par Alain Weil poursuit son maillage territorial. Sauf qu’ici il n’est plus question de métropoles mais de départements montagnards et campagnards. Ce qui n’enlève rien au business-modèle déjà déployé ailleurs. Et ce point de plus sur la carte de France pourrait bientôt être rejoint par un nouveau déploiement dans le Sud, suite au rachat d’Azur TV.
C'est « le cinquième bébé de BFMTV en région », et c'est comme ainsi qu'Hervé Beroud directeur délégué d'Altice Média présente la nouvelle chaîne d'information BFM DICI. Après Lille ou Lyon, le groupe dirigé par Alain Weill poursuit donc son maillage de l'Hexagone. A ceci près que la chaîne prend ancrage non pas au coeur d'une métropole mais dans deux départements alpins, plutôt axés montagne et campagne.
S'il ne s'agit donc pas d'un terrain de jeu totalement habituel, le business modèle, comme l'approche demeurent identiques. Hervé Beroud insiste : « BFM DICI fera du BFM TV, avec la certitude d'être informé sur l'actualité de proximité, politique, sociale, économique, culturelle... ». Du BFM TV comme partout ailleurs qui s'adresse ici à un bassin de 300 000 habitants.
PAS DE COPIER/COLLER
Comme son nom l'indique - mais il n'est compréhensible que pour les autochones - BFM DICI s'appelle ainsi suite à la reprise de DICI TV, chaîne d'information locale qu'a créé Jean-Marc Passeron il y sept ans, couvrant les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Une chaîne locale qui avait besoin de grandir, l'arrivée d'Altice « avec des modèles simples mais essentiels » étant une bonne nouvelle pour son fondateur et président qui revendique 85% de notoriété et un pourcentage de 28% de téléspectateurs qui regardent la chaîne chaque semaine. Et qui revendique tout autant « ne pas être dans le copier/coller de ce qui se fait ailleurs ».
Au-delà du positionnement géographique, qui est différent de ce qui est fait habituellement, BFM DICI parie beaucoup sur la technologie et le numérique, dont notamment sur le « présentateur autonome » et le Mojo - comprendre le journaliste mobile - c'est-à-dire équipé de son smartphone pour produire du direct.
Un travail sur la data, notamment météorologique et de qualité de l'air, est annoncé, correspondant aux besoins du périmètre couvert. Trois rendez-vous d'information jalonnent la journée - dont une émission matinale « Bonjour DICI » et une émission de fin d'après-midi, « Bonsoir DICI ».
LE SERVICE ET LA DATA
« Nous sommes une vraie plateforme média, avec des applications », affirme pour sa Philippe Benayoun, le directeur BFM Régions, expliquant que « nous voulons séduire nos annonceurs, soit l'annonceur national, qui cherche le décrochage local, soit l'annonceur hyper-local », avec comme socle, « l'information, le service et la proximité ».
L'angle serviciel, notamment par le biais de la data, est l'une des plus-values que revendique la chaîne, qui entend également être fortement présente sur les réseaux sociaux.
La rédaction est constituée de onze journalistes, quatre étant des transfuges de DICI TV, sept recrutements ayant par ailleurs été réalisés pour constituer une équipe présente sur les deux départements.
DES CHAÎNES AU BUDGET ÉQUILIBRÉ
S'il précise ne pas vouloir dévoiler le montant du budget alloué à cette nouvelle chaîne, Hervé Beroud affirme que celui-i est « maîtrisé et ambitieux », notamment grâce aux moyens que permet la technologie. « Notre objectif est d'avoir des chaînes équilibrées, et donc d'être (concernant BFM DICI) à l'équilibre le plus rapidement possible ».