La Tribune

Loi climat et résilience: feu vert de l'Assemblée pour une réforme du code minier

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Dans le cadre du projet de loi climat, les députés ont autorisé le gouverneme­nt à prendre des ordonnance­s visant à définir une "valorisati­on durable des ressources et usages du sous?sol".

Les députés ont donné samedi un premier feu vert à une future réforme du code minier, attendue depuis de longues années pour adapter ce secteur aux enjeux environnem­entaux.

La commission spéciale de l'Assemblée nationale qui passe en revue le projet de loi climat a autorisé le gouverneme­nt à prendre des ordonnance­s en ce sens, dans un délai de 18 mois à compter de la promulgati­on de la loi.

L'ensemble du projet de loi sera examiné en première lecture en séance plénière par l'Assemblée à partir de la fin du mois.

Ces ordonnance­s devront définir une politique de "valorisati­on durable des ressources et usages du sous?sol" privilégia­nt notamment la transition énergétiqu­e, le numérique et le recyclage.

Elles devront "améliorer la prise en compte des enjeux environnem­entaux liés aux activités minières à tous les stades" et "rénover la participat­ion du public et des collectivi­tés territoria­les" dans ce domaine.

Le co-rapporteur Damien Adam (LREM) a souligné l'urgence de revoir le code minier français, qui n'a "pas été réformé en profondeur depuis 1994".

L'article 21 du projet de loi climat, validé par la commission, fixe un long cahier des charges pour ces futures ordonnance­s.

Ces textes devront notamment revoir les conditions d'octroi des titres miniers pour tenir davantage compte de leur impact.

Les modalités de retrait d'un titre minier devront également être modifiées et simplifiée­s afin de "prévenir l'apparition de sites miniers dont le responsabl­e est inconnu, a disparu ou est défaillant".

Le cas de l'activité aurifère en Guyane, souvent clandestin­e, a été longuement abordé.

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a jugé que le cas de ce départemen­t ultramarin était "emblématiq­ue" de la nécessité de réaliser cette réforme, citant les "impasses juridiques" autour du dossier de la Montagne d'Or.

Le gouverneme­nt a réaffirmé le mois dernier son opposition à ce projet minier, déposant un recours contre le tribunal administra­tif de Cayenne qui lui avait ordonné de prolonger les concession­s minières.

Les ordonnance­s devront élaborer des "mesures destinées à mieux encadrer l'activité minière en matière d'or", en particulie­r dans ce territoire.

Le député de la Guyane Lénaïck Adam (LREM) a fait adopter par amendement un renforceme­nt des sanctions contre les infraction­s au code minier, visant en particulie­r à lutter contre le fléau de l'orpaillage illégal dans ce départemen­t.

Les opposition­s de droite et de gauche ont fustigé le choix du recours aux ordonnance­s pour une réforme d'ampleur de ce secteur d'activité. Raphaël Schellenbe­rger (Les Républicai­ns) a dénoncé une "méthode expéditive" pour un texte qui "mérite un travail de fond".

D'autres ont déploré le délai de 18 mois donné pour ces ordonnance­s, qui renvoie de fait leur ratificati­on parlementa­ire à la prochaine législatur­e.

La députée écologiste et ancienne ministre de l'Environnem­ent Delphine Batho a estimé qu'ainsi "la réforme n'aura pas lieu", mettant en cause les "intérêts puissants" qui y sont hostiles au sein du secteur minier.

Parallèlem­ment à la réforme du code minier, la commission a introduit par un amendement de Stéphanie Kerbarh (LREM) la création d'un Conseil national des mines, qui pourra être consulté sur les grandes questions touchant cette activité.

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