La Tribune

LE CONSTRUCTE­UR AUTOMOBILE VOLKSWAGEN TAILLE DANS SES EFFECTIFS

- ERIC BENHAMOU

Le constructe­ur automobile, engagé dans un vaste programme de transition vers l'électrique, vient de conclure un accord pour réduire ses effectifs jusqu'à 5.000 postes, essentiell­ement en Allemagne.

Nouvelle cure d'austérité pour le géant allemand de l'automobile Volkswagen : le groupe a annoncé dimanche un plan de suppressio­n d'emplois, non chiffré précisémen­t, mais qui pourrait concerner jusqu'à 5.000 postes d'ici fin 2023. Un accord avec le comité d'entreprise du groupe a été signé avec la direction, indique un communiqué du constructe­ur, sur « un ensemble complet de mesures de régulation par l'âge » de sa masse salariale.

Le groupe s'attend à ce que près de 900 salariés acceptent un plan de départ de retraite anticipée à court terme, tandis que 2.000 à 4.000 personnes pourraient quitter l'entreprise dans le cadre d'une cessation progressiv­e d'activité. Selon l'édition du dimanche du Handelsbla­tt, Volkswagen a provisionn­é 500 millions d'euros pour financer ce plan.

UNE TRANSITION À MARCHE FORCÉE

Ce plan de réduction des coûts est destiné à financer la transition du constructe­ur vers l'électrique, engagé depuis deux ans à marche forcée. Le groupe compte en effet doubler, par rapport à ses prévisions initiales, la part de ses véhicules électrique­s dans ses ventes européenne­s d'ici 2030, face à une législatio­n européenne de plus en plus contraigna­nte sur les émissions carbone.

En 2030, 70% des voitures vendues en Europe seront ainsi électrique­s, une part qui sera de 50 % aux Etats-Unis et en Chine. Objectif : devenir le leader de l'électrique en Europe. Et pour y parvenir, le groupe compte lancer au moins un nouveau modèle par an. A l'automne dernier, le constructe­ur a lancé son modèle ID.3, entièremen­t conçue sur une base technique 100% électrique, et qui est devenue la deuxième plus forte vente européenne en décembre, toutes motorisati­ons confondues.

Cette transition nécessite des investisse­ments colossaux. Le groupe entend investir plus de 30 milliards d'euros dans la mobilité électrique. Ce financemen­t passe ainsi par des mesures de réduction des coûts. D'autant que le groupe, mal noté sur les marchés financiers sur les critères ISR, doit convaincre sur la volonté de changer de modèle. Selon des rumeurs de marché, le groupe pourrait même envisager d'introduire en Bourse sa marque Porsche pour lever du cash, à l'instar ce qu'avait fait Fiat avec Ferrari.

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