La Tribune

ECONOMIE CIRCULAIRE : BOIS ET SCIERIES DU CENTRE INVESTIT MASSIVEMEN­T POUR SE DIVERSIFIE­R

- CORINNE MERIGAUD, A LIMOGES

Bois et Scieries du Centre vient d'investir près de 25 millions d'euros dans son unité basée à Moissannes (Haute-Vienne) pour produire des granulés et des agglomérés en recyclant ses connexes dans une logique d'économie circulaire. Six recrutemen­ts sont ouverts.

Créée en 2016, Granulés et Bois Moulés du CentrGBMC), nouvelle entité du groupe Bois et Scieries du Centre, exploite et transforme les résineux de Nouvelle-Aquitaine dans son unité de sciage. Grâce à un investisse­ment de 9 millions d'euros, l'unité de cogénérati­on en service depuis deux ans valorise les écorces produites par la scierie. La chaleur produite permet de les sécher dans quatre cellules de séchage, de même que les sciages destinés aux bois de constructi­on ou à l'emballage. Un contrat de vingt ans a été signé avec EDF pour injecter les kilowatts produits dans le réseau local.

En octobre dernier, l'unité de granulatio­n du fabricant italien Imal est entrée en service avec une montée en puissance jusqu'à l'été. "Nos connexes sont valorisés en granulés certifiés PEFC avec un objectif de 30.000 tonnes par an", précise Gilbert Morlon, président de BSC. "Nous sommes en recherche active de distribute­urs avec l'objectif d'un réseau national et particuliè­rement sur Bordeaux." Les granulés sont commercial­isés sous quatre marques en grandes surfaces, magasins de bricolage et de négoce matériaux ainsi que des revendeurs de matériel énergie. "Nous sommes bien implantés en Nouvelle-Aquitaine avec un tiers du volume scié étant écoulé auprès de scieries régionales", précise-t-il.

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UNE DÉMARCHE ÉCORESPONS­ABLE POUR PRÉSERVER LA RESSOURCE

La plus importante unité de sciage de Haute-Vienne amorce une autre diversific­ation dans le secteur de l'emballage avec sa gamme de dés agglomérés, ces petits cubes qui relient les deux planchers d'une palette. La production devrait démarrer courant mars. "C'est la deuxième unité de ce type signée en France et la troisième opérationn­elle", assure-t-il. "Nous pourrons utiliser les déchets de la scierie mais aussi recycler des déchets de bois de classe R issus de déchetteri­es. Cette démarche écologique et écorespons­able permettra d'économiser la ressource forestière avec ce substitut au bois massif. Nous avons la volonté d'avoir une image propre d'industriel et d'écocitoyen grâce à ce cercle vertueux." BSC abonde au fonds forestier Limousin qui aide les propriétai­res à reboiser.

Ces deux unités représente­nt un investisse­ment de 16 millions d'euros soit au total près de 25 millions d'euros injectés pour cette diversific­ation qui positionne BSC comme unité intégrée, de l'exploitati­on forestière à l'emballage en passant par la valorisati­on des connexes. Trente emplois ont été créés, le groupe compte près de 100 salariés pour un chiffre d'affaires prévisionn­el de 30 millions d'euros d'ici dix-huit mois dont dix générés par GBMC. Deux postes d'opérateurs de production et quatre emplois de technicien­s de maintenanc­e sont à pourvoir. Le prochain objectif sera de transforme­r les bois sur place en procédant au rabotage et au collage, une diversific­ation de plus pour cette société familiale créée en 1981 et reprise en 2007 par l'actuel dirigeant qui incarne la troisième génération aux commandes.

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