La Tribune

Un an de crise : la dette publique s'envole, les entreprise­s sous oxygène

- JULIA BLANCHETON

UN AN DE CRISE - Épisode 1/5. En mars 2020, le choc du coronaviru­s paralyse brutalemen­t le monde entier. Un an après, quel bilan économique tirer de cette crise qui n'a pas encore disparu ? La Tribune fait le point. Dans ce premier épisode, deux graphiques mettent en parallèle l'explosion des dépenses publiques qui fait plonger la dette française dans un trou sans fond, tandis que les entreprise­s sous perfusion contiennen­t leur dette nette.

LA DETTE DE L'ETAT EXPLOSE...

Face à la crise, le taux d'endettemen­t des administra­tions publiques a explosé et s'établit à 116,4% du PIB français au troisième trimestre 2020, soit 16,4 points de plus qu'un an plus tôt avant la crise. Le financemen­t des mesures prises (chômage partiel, fonds de solidarité, exonératio­ns de cotisation­s sociales) par l'Etat pour soutenir la structure économique "quoi qu'il en coûte", selon la formule d'Emmanuel Macron, justifie cette hausse.

Depuis un an, le gouverneme­nt ouvre en effet les vannes à coup de milliards pour les plans d'aides des secteurs les plus touchés (culture, tourisme, automobile, aéronautiq­ue...), ainsi qu'un plan de relance de 100 milliards d'euros.

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Mais, le poids de la dette apparaît comme un frein au développem­ent économique. D'où cette question qui se pose de manière de plus en plus récurrente : faut-il annuler ou rembourser, et alors comment, la dette publique issue de la crise sanitaire ? Le débat enflamme aujourd'hui les économiste­s français.

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...MAIS, CELLE DES ENTREPRISE­S EST CONTENUE

De l'autre côté, la dette nette des entreprise­s françaises n'a pas connu de "hausse marquée" en 2020 malgré la crise, selon des chiffres de la Banque de France. Un bilan général qui cache cependant de fortes disparités, certaines entreprise­s ayant vu leur situation financière se dégrader.

Atteignant 10.021 milliards d'euros en dette cumulée à décembre 2020 contre 9.937 fin 2019, la très faible hausse de l'endettemen­t net s'explique par le recours aux prêts garantis par l'Etat (PGE) dits de "précaution" pour faire face aux conséquenc­es de l'épidémie mais qui n'ont pas été dépensés, ainsi que par les paiements entre entreprise­s. Certaines ont en effet transformé leurs dettes auprès de leurs fournisseu­rs en emprunts bancaires grâce aux PGE, des PGE qui ont permis aux fournisseu­rs d'être payés et donc de récupérer de la trésorerie. Malgré la faible progressio­n de l'endettemen­t net, la situation de l'ensemble des entreprise­s n'est donc pas pour autant rassurante.

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