La Tribune

Routier du CAC40, Gilles Schnepp, ex Legrand, prend la présidence de Danone

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Le conseil d'administra­tion de Danone « a mis fin aux fonctions » de son patron Emmanuel Faber « avec effet immédiat », selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimen­taire. C'est un autre ancien HEC, partisan du partage de pouvoir au sein de l'entreprise, qui lui succède.

L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administra­tion de Danone, a annoncé l'entreprise dans un communiqué paru aujourd'hui. En attendant de trouver un nouveau directeur général « d'envergure internatio­nale », un duo intérimair­e a été désigné « pour assurer la continuité de l'opérationn­el ».

UN DIPLÔMÉ D'HEC PARIS

Fait chevalier de la Légion d'honneur en 2007, M. Schnepp, marié à une psychologu­e et père de trois enfants, a été promu officier de l'Ordre National du Mérite en 2012.

Lire aussi : Le patron de Danone évincé avec effet immédiat, victoire d'Artisan et Bluebell Capital

Diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes Commercial­es (HEC) en 1981, Gilles Schnepp a commencé sa carrière en 1983 chez Merrill Lynch France. Il rejoint dès 1986 Legrand, où il grimpe les échelons jusqu'à devenir directeur général en 2004, puis PDG en 2006. Il en cède ensuite la direction en deux temps : d'abord la direction générale, reprise en 2018 par Benoît Coquart, puis la présidence du conseil, confiée en 2020 à l'Espagnole Angeles Garcia-Poveda.

Il y a toutefois conservé un siège d'administra­teur, comme dans d'autres entreprise­s du CAC 40 : il est également administra­teur de Saint-Gobain depuis 2009 et membre du conseil d'administra­tion de Sanofi depuis 2020. Il est aussi président de la Commission Transition Ecologique et Economique du MEDEF.

POUR UN PARTAGE DES POUVOIRS

À 62 ans, la candidatur­e de ce natif de Lyon a été soutenue par les fonds activistes Bluebell Capital et Artisan Partners. Ces derniers militaient pour un partage du pouvoir à la tête de l'entreprise. Artisan Parters appelait notamment à nommer « immédiatem­ent » un président «vraiment indépendan­t ».

L'ayant déjà expériment­ée chez Legrand, M.Schnepp est un partisan de la séparation des pouvoirs :« La dissociati­on a pour vocation de permettre au directeur général de se concentrer pleinement sur la gestion de l'entreprise (...) de la stratégie à la mise en oeuvre », avait-il expliqué à l'époque où il dirigeait encore Legrand.

OBJECTIF RENTABILIT­É

Avec M. Schnepp à sa tête, Legrand a connu une croissance régulière sans faire de bruit et s'est notamment développé à l'étranger, principale­ment dans les pays émergents. Un développem­ent qui a permis au groupe de faire son retour au sein des entreprise­s du CAC 40 en 2011.

Ce faisant, la rentabilit­é du groupe s'est améliorée : avant la pandémie de Convid-19, le bénéfice net avait progressé de plus de 8% en 2019, et ses ventes de plus de 10%, avec une marge opérationn­elle autour de 20%.

ADEPTE DE LA CROISSANCE INTERNATIO­NALE

Une source syndicale chez Legrand, interrogée par l'AFP, lui reproche d'ailleurs d'avoir donné la priorité à la croissance externe du groupe au détriment de l'emploi en France.

« Ce n'est pas quelqu'un qui revendique à tout prix la production en France. Quand je suis rentré chez Legrand il y a 20 ans, à Limoges, on était 4.000 ou 3.000, aujourd'hui on est 1.800. On était 10.000 en France, on est 5.000 aujourd'hui », a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat.

Portée par cette annonce, le titre Danone prend 3,17% à 59,960 euros à 16h31, un cours à relativise­r néanmoins par-rapport à son point le plus haut à 61,500 euros.

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