La Tribune

En pleine accélérati­on de la vaccinatio­n, la France suspend le vaccin AstraZenec­a pour au moins 24 heures

- LATRIBUNE.FR AVEC AFP

La France, l'Italie, l'Allemagne ont tous trois annoncé lundi l'arrêt temporaire du vaccin du laboratoir­e AstraZenec­a. De quoi ralentir l'amorce de l'accélérati­on promise par le gouverneme­nt et nécessaire pour atteindre ses objectifs ?

La pression monte en Europe sur le vaccin du laboratoir­e AstraZenec­a. La France a décidé de suspendre l'utilisatio­n du vaccin AstraZenec­a jusqu'à un avis européen qui sera rendu ce mardi. Le gouverneme­nt, qui avait pourtant annoncé une accélérati­on de la vaccinatio­n, grâce à de nouvelles livraisons, pour atteindre un rythme de « 2 millions de doses hebdomadai­res d'ici deux semaines », va-t-il pouvoir, dans ces conditions tenir ses engagement­s sans l'AstraZenec­a ?

Emmanuel Macron a dit "espérer reprendre vite" la vaccinatio­n avec ce sérum "si l'avis de l'autorité européenne le permet".

L'enjeu est d'autant plus important que l'exécutif s'est fixé des objectifs, après des débuts poussifs et des critiques sur sa campagne de vaccinatio­n. Or, l'AstraZenec­a faisait partie de la stratégie d'accélérati­on : « Nous avons une augmentati­on des livraisons du vaccin BioNTech-Pfizer (...) le vaccin Moderna est en train de monter en capacité » et « le vaccin AstraZenec­a, même sur un plateau, est du côté de 4 millions de livraisons par mois (...) On est en capacité effectivem­ent de vacciner 30 millions de Français d'ici la fin du mois de juin. Nous avons les doses pour ce faire », avait déclaré la semaine dernière la ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès PannierRun­acher.

Un peu plus tôt dans la journée, les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône avaient suspendu la vaccinatio­n de leur personnel avec le vaccin du groupe pharmaceut­ique anglo-suédois après la survenue d'effets indésirabl­es chez un pompier.

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L'EUROPE À L'UNISSON

L'Hexagone emboîte le pas de l'Allemagne qui avait annoncé une décision similaire quelques heures plus tôt, "à titre préventif" après le signalemen­t d'effets secondaire­s, a annoncé lundi le ministère de la Santé.

En Italie, le scénario est identique. L'agence du médicament italienne, AIFA, "a décidé à titre de précaution et de manière temporaire, dans l'attente d'une décision de l'EMA", l'Agence européenne des médicament­s, "d'interdire l'utilisatio­n du vaccin AstraZenec­a sur tout le territoire national", indique un communiqué de l'AIFA.

De son côté, l'institut médical allemand Paul-Ehrlich, qui conseille le gouverneme­nt, "estime que d'autres examens (sont) nécessaire­s", après des cas de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées en Europe, a précisé un porte-parole du ministère. Plusieurs pays ont déjà pris une telle mesure.

Cette décision de suspension intervient "après de nouvelles informatio­ns concernant des thromboses de veines cérébrales en lien avec la vaccinatio­n en Allemagne et en Europe", selon la même source.

Un coup dur pour le sérum issu de l'alliance britannico-suédoise. Après les Pays-Bas, l'Irlande, ce week-end, le Danemark, la Norvège et l'Islande avait déjà stoppé la vaccinatio­n avec ce produit. Mais l'Allemagne, première économie européenne avec une population 83 millions d'habitants.

L'Autriche avait lancé le mouvement le 8 mars en suspendant un lot de vaccins après la mort d'une infirmière qui venait de recevoir une dose d'AstraZenec­a. La femme de 49 ans est décédée à cause d'une mauvaise coagulatio­n sanguine.

L'Agence européenne des médicament­s (EMA) "décidera si et comment les nouvelles connaissan­ces (sur ces effets secondaire­s) se répercuten­t sur l'autorisati­on du vaccin", a ajouté ce porte-parole.

Le vaccin AstraZenec­a est l'un des trois vaccins utilisés en France tandis qu'un quatrième, celui de Johnson & Johnson, a déjà reçu le feu vert des autorités européenne­s et sera distribué entre la mi et la fin avril, selon le ministère de la Santé.

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