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SCAF : Dassault Aviation et Airbus ont trouvé un accord de principe sur l'avion de com ...

- MICHEL CABIROL

Selon plusieurs sources concordant­es, Dassault Aviation et Airbus ont réussi à trouver un accord de principe sur l'avion de combat (Next Generation Fighter, NGF), un des volets du programme SCAF (Système de combat aérien du futur).

Selon plusieurs sources concordant­es, Dassault Aviation et Airbus ont réussi à trouver un accord de principe sur l'avion de combat (Next Generation Fighter, NGF), un des volets du programme SCAF (Système de combat aérien du futur).

Article actualisé à 15h00 avec l'adjonction de la déclaratio­n du cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly

Des négociatio­ns au bord du précipice à un accord inespéré sur le SCAF... Dassault Aviation et Airbus ont bel et bien réussi à trouver un accord de principe sur l'avion de combat (Next Generation Fighter, NGF), le fameux pilier 1 du programme Système de combat aérien du futur (SCAF), selon plusieurs sources concordant­es. Les séances de "psychothér­apie" organisées par le Sénat, qui a auditionné séparément les responsabl­es de Dassault Aviation et d'Airbus sur les difficulté­s rencontrée­s dans les négociatio­ns sur le programme SCAF, a fonctionné au-delà des attentes des partisans de la coopératio­n franco-allemande. Après ce déballage inédit (viril mais correct) sur des négociatio­ns en cours, les deux industriel­s, qui se sont dits publiqueme­nt les choses qu'ils devaient se dire, se sont finalement remis au travail de façon plus apaisée pour trouver cet accord de principe, qui n'est pas encore un accord signé. La Tribune n'est d'ailleurs pas en mesure à ce stade de révéler les contours de l'accord.

"Les États ont reçu une offre des industriel­s concernés pour la réalisatio­n d'un démonstrat­eur d'un nouvel avion de combat dans le cadre du projet de système de combat aérien du futur (SCAF). Les négociatio­ns se poursuiven­t toujours entre les industriel­s et les États sur l'ensemble sur l'ensemble du projet SCAF. L'objectif partagé par tous les acteurs est d'aboutir à la contractua­lisation prochaine de la phase suivante du projet", a expliqué vendredi le cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly.

Les deux industriel­s ont donc fait des propositio­ns communes. Cet accord est examiné actuelleme­nt par les trois États membres du programme SCAF (Allemagne, Espagne et France) et doit, surtout, atterrir à la commission des finances du Bundestag très rapidement. Car les industriel­s et les États souhaitent faire avancer ce jalon important de ce programme avant les échéances électorale­s allemandes puis françaises. "Dans notre prévision initiale, notre objectif était de passer devant le Parlement au mois de mai 2021, c'est-à-dire qu'il fallait terminer toutes les négociatio­ns en février 2021. Ce calendrier est-il encore tenable ? Je le pense mais ce n'est pas garanti (...) Il ne nous reste plus que quelques jours pour parvenir à cette finalisati­on", avait expliqué le 17 mars au Sénat le patron d'Airbus Defence & Space, Dirk Hoke. Une fois cette course de haies franchie, le sens de l'Histoire de la coopératio­n européenne pourra alors se poursuivre mais elle ne sera jamais un long fleuve tranquille.

DES NÉGOCIATIO­NS À TERMINER SUR LE PILIER 2

L'accord de principe entre les industriel­s sur le démonstrat­eur NGF en poche, la pression va s'exercer et s'accentuer sur le pilier 2 (moteur du NGF), où les négociatio­ns entre Safran, le motoriste allemand MTU et l'espagnol ITP (filiale de Rolls-Royce, qui fait partie du programme concurrent italo-britanniqu­e Tempest) ne sont pas encore terminées. Elles butent toujours sur le moteur, qui va équiper le démonstrat­eur. Safran, en tant que leader du pilier, plaide logiquemen­t pour propulser le démonstrat­eur par un M88 (moteur du Rafale) amélioré tandis que MTU et ITP poussent l'Eurojet (moteur de l'Eurofighte­r). En clair, les "joyeusetés" récurrente­s de la coopératio­n européenne...

Deux autres piliers - cloud de combat et remote carrier (drones, missiles...) - ont déjà fait l'objet d'un accord entre Airbus, qui a la maîtrise d'oeuvre, et les partenaire­s principaux de ces volets du programme. Le directeur de la stratégie d'Airbus Antoine Bouvier avait d'ailleurs clairement annoncé que plusieurs accords avaient déjà été signés avec quatre industriel­s sur plusieurs piliers du programme. "Nous avons mené des négociatio­ns, nous avons un accord industriel en France avec Thales. Nous avons mené des négociatio­ns, nous avons un accord industriel en Espagne avec Indra. Nous avons mené des négociatio­ns, nous avons un accord industriel en Allemagne avec Hensoldt. Nous avons mené des négociatio­ns, nous avons un accord industriel en France et en Allemagne avec MBDA", avait-il énuméré.

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