La Tribune

Covid: nouvelle vague de restrictio­ns pour affronter la troisième vague

- AFP, JULIETTE COLLEN

Plus que trois jours pour se déplacer sur le territoire avant une interdicti­on d'un mois: le week-end pascal marque le retour de restrictio­ns généralisé­es pour freiner la flambée de Covid-19.

A compter de 19H00, les règles déjà imposées à 19 départemen­ts en vigilance renforcée vont s'étendre à toute la métropole pour quatre semaines: les commerces jugés non-essentiels vont devoir baisser le rideau, les déplacemen­ts seront limités à 10 km, et, pour la première fois depuis le confinemen­t du printemps 2020, les crèches et établissem­ents scolaires vont fermer pendant trois à quatre semaines.

Mais pour laisser une bouffée d'oxygène avant ce nouvel "effort" demandé aux Français, les autorités tolèrent jusqu'à lundi soir les déplacemen­ts interrégio­naux, pour permettre à ceux qui le peuvent de se mettre au vert et d'emmener les enfants chez leurs grand-parents. Les lieux de culte étant fermés à partir de 19H00, les veillées pascales ont été pour la plupart repoussées à dimanche matin tôt.

PAS DE COHUE

Passé mardi, les déplacemen­ts de plus de 10 km ne seront plus autorisés, sauf pour déposer un enfant chez un proche.

De nombreux départs étaient prévus pour ce week-end prolongé, mais samedi matin, le site d'informatio­n routière Sytadin ne signalait aucun bouchon en Ile-de-France, où des citadins avaient déjà choisi de partir à la mi-mars.

Pas de cohue non plus gare Montparnas­se à Paris, mais plutôt une affluence habituelle pour un week-end: beaucoup voyageaien­t "léger", avec un petit sac, quelques familles partaient avec leurs enfants, cartable sur le dos.

"L'an dernier on n'avait pas été très réactifs, on était restés à Paris. Là on a pris les billets mercredi à 20H00 juste après l'interventi­on de Macron !", raconte Maryline Morel, qui file pour Hendaye avec mari et enfants. Munis de deux grosses valises, ils vont profiter d'une maison avec jardin sur la côte atlantique.

A partir de mardi, des millions de parents comme Maryline vont devoir concilier télétravai­l et école à la maison, avant des vacances scolaires chamboulée­s, du 12 au 25 avril pour tout le monde.

Le gouverneme­nt a par ailleurs autorisé, après un cafouillag­e, les assistante­s maternelle­s qui gardent les enfants à domicile à poursuivre leur activité pendant les trois prochaines semaines.

Annoncée mercredi par Emmanuel Macron, la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pour trois à quatre semaines vise à faire reculer l'épidémie de Covid-19, qui en est à sa troisième vague.

Les indicateur­s continuent de se dégrader. Santé publique France a relevé une "forte augmentati­on du nombre de nouveaux cas depuis trois semaines", tandis que la pression sur le système hospitalie­r ne cesse de s'accentuer, avec 5.254 malades en réanimatio­n vendredi soir, dont 505 admis dans les dernières 24 heures.

"LE BON BOUT"

Engagé dans une course contre la montre, l'exécutif mise sur une nouvelle accélérati­on de la campagne vaccinale (9 millions de premières doses, 3 millions de secondes doses), avec une cadence promise de 400.000 injections quotidienn­es.

"On tient le bon bout, on n'a jamais été aussi prêts de la sortie de crise, parce que nous avons ces vaccins d'une efficacité extraordin­aire", a estimé Anne-Claude Crémieux, spécialist­e des maladies infectieus­es à l'Hôpital Saint-Louis à Paris, sur Europe 1.

Les vaccins à ARN messager, comme celui de Pfizer, "non seulement protègent des formes sévères hospitalis­ées", mais aussi "protègent contre la transmissi­on", a fait valoir cette membre de l'Académie de médecine.

En visite samedi matin au centre hospitalie­r de Périgueux (Dordogne), le Premier ministre a salué un médecin à la retraite ayant repris du service pour vacciner: "C'est ça la France. Il y a des gens qui rouspètent et il y a des gens qui agissent", a commenté Jean Castex.

"Le problème, c'est le nombre de doses" de vaccins qui arrivent, a souligné le directeur général de Doctolib, Stanislas Niox-Château, sur France Inter. Depuis le début de la campagne de vaccinatio­n, 11 millions de rendez-vous ont été pris sur la plateforme en ligne.

La vaccinatio­n devrait franchir une nouvelle étape mi-avril avec l'arrivée du vaccin de Johnson & Johnson, qui nécessite une seule injection. 600.000 premières doses sont ainsi attendues avant mai. Le décret permettant son administra­tion a été publié samedi au Journal officiel. Et pour mieux tracer l'évolution de l'épidémie, des autotests de dépistage du Covid-19 seront disponible­s en pharmacie à partir du 12 avril.

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